The little girl's powers

Chapitre 35

Sarah's POV :

Après avoir été réanimée par le défibrillateur, j'ai fait d'horribles cauchemars. J'entendais les voix du docteur Cho, de mon père, de Nat, des infirmières, mais je n'arrivais pas à me réveiller. J'étais engluée dans mon propre cerveau. Je me souviens d'avoir évolué dans un monde vide de toute personne que je connaissais. J'étais seule, persuadée que tous étaient morts. Je passais mon temps à arpenter des rues vides à la recherche de mon père dont j'entendais la voix.

Et puis, les hallucinations s'étaient progressivement arrêtées. Tout ce que j'avais rêvé n'était pas réel, mais je me suis rappeler un détail, le détail. Thanos.

A partir de cet instant, après les cauchemars, je n'étais plus qu'entourée par le voile sombre de la mort. J'étais recroquevillée dans une pièce sans lumière. Et elle s'assombrissait de jour en jour à mesure que la mort s'approchait. Mais je ne luttais pas contre. J'entendais de moins en moins mon père qui me parlait, qui me demandait de ne pas l'abandonner. J'avais envie de revenir, mais à chaque fois, mon esprit se souvenait de ceux qui avaient disparus, tués par Thanos. Cela me brisait. Je n'arrivais pas à voir de vie sans eux, sans ma famille. Mais la mort prenait son temps comme ralentie par cette autre partie de mon esprit qui pensait à la tristesse qu'aurait mon père si je ne revenais pas.

Incapable de savoir quoi faire, j'attendais que mon corps décide pour moi. Mes organes commencèrent à lâcher un à un, et je me résignais devant la fatalité de mon destin.

Alors que le noir se faisait de plus en plus aveuglant autour de moi, une voix, que je n'avais pas entendue depuis longtemps, me parvint très clairement.

˝ Hey Sarah. C'est Tony. Je sais qu'on ne s'est pas vu depuis longtemps. Tu es peut-être surement encore en colère pour ce qu'il s'est passé avec ton père. Mais sache que moi je ne le suis plus. Je n'ai même jamais réussi à l'être contre toi, même le jour où tu t'es enfuie. Je voulais que tu sache que nous avons perdu la bataille. Tu te souviens de Peter ? Vous vous étiez rencontrés à Leipzig. Il a disparu, lui aussi. Je ne sais pas ce que tu dois ressentir, car tu es sans doute celle d'entre nous qui a le plus perdu. Sam, Wanda, Bucky et Vision faisaient partis de ta famille. Je sais que tu te laisses mourir à cause de ton chagrin. Mais je t'en prie, tu ne dois faire ça. J'ai vu le regard de ton père. Son inquiétude brouille son visage et les cernes sous ses yeux montrent que même la nuit il pense à toi. S'il n'a pas encore craqué, c'est parce que tu es encore là. Mais si tu meurs, je ne sais pas de quoi il sera capable. Tu dois vivre, tu m'entends. Même si c'est dur, même si tu pleures, même si tu as mal, tu dois vivre. Pour ton père, pour Sam, pour Wanda, pour Bucky et pour tous ceux qui sont partis. Ce sera pas facile, mais un jour tu recommenceras à te sentir bien. Ce jour-là ne pense pas les trahir ou les oublier car la tristesse sera toujours là mais plus petite. Ce jour-là pense qu'ils seront fiers de toi, car tu auras su traverser cette épreuve. Peu importe ce que tu feras, où tu seras, je suis persuadé qu'ils seront là pour veiller sur toi. ˝

Les paroles de Tony ont rendu mon univers sombre un peu plus lumineux. Une profonde envie de vivre acheva de rendre le reste éclatant. J'étais triste, mais j'avais enfin fait mon choix entre les ténèbres de la mort, qui c'était approchée si près de moi, et la lumière de la vie.

Quelques heures après le monologue, j'ouvrais enfin les yeux. J'étais un peu confuse, je les bougeais dans tous les sens pour comprendre où j'étais, mais la pièce était dans la pénombre et je ne distinguais presque rien. La douleur se rappela à moi, et j'avais une sensation désagréable dans la gorge. J'y portais mes mains et ne sentant rien, les fit remonter jusqu'à ma bouche où mes doigts rencontrèrent un tube en plastique. Je tentais de l'extirper hors de ma bouche, mais la sensation dans ma gorge se transforma en douleur aiguë à mesure que je tirais. Les larmes me montèrent aux yeux, mon cœur se mit à battre plus vite et une machine se mit à bipper, me vrillant les oreilles.