The little girl's powers

Chapitre 29

J'étais dans ma classe lorsque le directeur vint me chercher. Il m'emmena dans son bureau. A l'intérieur, se trouvait mon père. Le directeur me dit qu'il venait me chercher pour aller à un rendez-vous médical. Je savais très bien ce que cela signifiait, c'était notre éternelle excuse pour me faire quitter toutes les écoles où j'avais été scolarisé. Nous allions partir, encore... Le directeur nous accompagna jusqu'à la sortie et me dit à demain. Mais je n'allais jamais revenir. Je montais dans la voiture à côté de mon père. Je n'ouvris pas la bouche du trajet qui nous ramenais à notre appartement. Une fois rentré, il me dit d'aller préparer mes affaires.

- On est vraiment obligé de partir ? demandais-je maussade.

- Oui, me répondit-il, on va en Espagne dans un petit coin pas trop peuplé histoire de se faire oublier pendant quelques temps.

- Et quand est-ce qu'on pourra rester plus de trois mois au même endroit ?

- Je sais que c'est pas facile, mais on est recherché.

Cette fois s'en fut trop et j'explosais. Nous nous étions jamais vraiment disputé, mais là, ce fut vraiment horrible.

- TU es recherché, répliquais-je, moi j'ai rien à voir là-dedans !

Il me dévisagea, surprit du ton que j'avais pris, mais j'étais loin d'avoir fini.

- Tout ça c'est ta faute, si tu avais signé ces fichus accords, on en serait pas là !

- Tu sais très bien que je n'aurais jamais pu signer un truc pareil !

- Peut-être, mais tu aurais pu choisir la retraite ! Au lieu de ça, tu as décidé de faire entrave à la justice en essayant de retrouver Bucky, même s'il était innocent ! On aurait juste pu profiter de la vie, plutôt que de fuir tout le temps !

- Et Bucky serait sans doute mort ! Ils avaient ordre de tirer ce jour-là !

- Mais peut-être qu'ils ne l'auraient pas fait ! Seulement on ne le saura jamais !

- Je n'aurais pas pu avoir sa mort sur la conscience sachant que j'aurais pu faire quelque chose, mais apparemment toi ça ne te dérange pas !

Les larmes me montèrent aux yeux lorsqu'il prononça cette phrase.

- C'est pas vrai et tu le sais ! Parfois j'ai juste l'impression que tu ne penses qu'à toi ! criais-je, tu as refusé de signer pour toi, tu es parti à la recherche de Bucky pour toi, tu t'es même battu contre Tony pour toi ! Pendant un an et demi, je t'ai suivi sans rien dire aux quatre coins de l'Europe ! Chaque fois qu'on devait changer d'endroit, c'était toujours au moment où je commençais à m'habituer, où j'avais des amis et je devais tous les abandonner du jour au lendemain pour recommencer ailleurs ! Avant je n'avais simplement pas d'amis parce que tu refusais que j'aille à l'école pour ma sécurité ! Et maintenant que je peux enfin y aller, tu sabote tout en nous faisant déménager ! Tu sais ce que ça fait de quitter des amis dix fois dans l'année ? En sachant que tu ne les reverras jamais ? De devoir toujours faire attention à ce que tu dis pour ne pas te faire démasquer et d'avoir tant d'interdit pendant que les autres enfants sont insouciants ? Est-ce que j'ai déjà été insouciante ? Je n'avais jamais demandé à avoir des pouvoirs et vivre avec des super-héros toute ma vie, interdite de vivre comme une enfant normale, ballotée de baby-sitter en baby-sitter pendant que tu étais en mission. Combien de fois j'ai joué seule, sans amis ? Si j'avais su à quoi m'attendre en t'accompagnant, je serais restée avec Tony ! En fait je pense même que si on m'avait prévenue plus tôt, je serais restée dans la famille d'accueil en France ! Peut-être que finalement si tu ne m'avais pas adopté, j'aurais eu une vie normale ! Parfois, j'aimerais tellement que tu ne sois pas mon père ! hurlais-je pour finir.