Chapitre 53

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Je ne rouvris les yeux que plusieurs heures plus tard. La nuit était tombée depuis longtemps. Encore à moitié endormie, je me levais et me dirigeais vers la cuisine. Tout le monde dormait déjà. J'ouvris un placard, en sortit un verre et un comprimé de paracétamol pour mon mal de crâne. Je remplis le verre au robinet, avalais le médicament avant d'aller ouvrir le frigo. Une assiette m'y attendait, soigneusement préparée par mes parents. Je m'en saisis et la fit réchauffer. Je m'assis à table et me mit à manger. Je ne me rendis même pas compte que je finis par m'endormir, dieu merci, juste à côté de l'assiette. J'ouvris à peine les yeux quand mon père me prit délicatement dans ses bras pour me ramener dans ma chambre.

Le lendemain était le jour du procès de John Walker. Je me levais tôt, m'habillais, mis du fond de teint sur mes bleus et partis rejoindre la voiture qui m'attendait déjà devant l'immeuble.

Des tas de journalistes étaient rassemblés devant le tribunal. Les flashs m'éblouirent dès ma sortie de voiture et des dizaines de questions criées par les reporters me vrillèrent les oreilles.

- Mademoiselle Rogers ! Qu'avez-vous à dire sur les agissements de Captain America à Riga ?

- Mademoiselle ! Qu'avez-vous ressenti en voyant Captain America tuer cet homme devant vos yeux ?

- Pourquoi n'avez-vous rien fait pour empêcher ce meurtre ?

Je me frayais un chemin à travers eux sans leur répondre. On m'ouvrit la porte du bâtiment et j'y pénétrais. On m'escorta jusqu'à la salle du procès et on m'indiqua ma chaise. Toutes les places étaient prises et bientôt la commission, créée pour déterminer la peine, arriva et on fit entrer John Walker.

- John F. Walker, commença le sénateur. Cette commission a décidé que vous n'êtes plus autorisé à agir au nom du gouvernement américain ou de son armée. Vous êtes privé du titre et des prérogatives de Captain America à partir de cet instant.

- Monsieur le sénateur, fit doucement Walker, puis-je exposer à la commission les circonstances de l'incident ?

- Ces circonstances ont été prises en compte, répliqua ce dernier. Seuls les services extraordinaires que vous avez rendus au pays m'amènent à écarter la cour martiale.

- Avec tout mon respect, monsieur, continua John, vous ne mesurez pas la gravité de la situation, ni les circonstances...

- Ce n'est pas une négociation, l'interrompis le sénateur.

- J'ai compris.

- C'est une décision.

- Ecoutez-moi, dit John en élevant la voix.

- C'est une décision, répéta le sénateur.

- J'ai compris ! s'écria-t-il me faisant sursauter sur ma chaise. J'ai compris ! J'ai obéi à toutes vos décisions ! J'ai mis toute ma vie au service de vos décisions ! Je vous ai toujours obéi, j'ai accepté ce qu'on m'a dit de penser et de faire ! Et je l'ai fait ! Et je l'ai bien fait !

- Vous êtes renvoyé à la vie civile pour faute, à compter du début de ce mois, reprit le sénateur pas du tout impressionné. Vous perdez votre grade et ne recevrez aucune pension.

- Vous m'avez fabriqué, murmura-t-il après avoir entendu sa sentence. Monsieur le sénateur, je suis Captain America.

- Plus maintenant, répliqua le sénateur. Et si vous persistez à insulter et rabaisser la dignité de cette commission, vous finirez votre vie dans une prison militaire. Estimez-vous extrêmement chanceux, Monsieur Walker, et rendez-nous le bouclier dans les plus brefs délais ! conclut-t-il alors que John avait tourné les talons et était sorti de la salle.

The little girl's powersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant