Chapitre 1 {Cassiopée} H.O.L.L.Y.W.O.O.D

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30 juin 2024

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30 juin 2024

Que les choses soient bien claires, ce ne sont pas eux qui me mettent à la porte de la maison, c'est moi qui pars. Je ne tolère pas qu'on me traite de la sorte. À les entendre, je ne suis qu'une vulgaire domestique de plus. Je suis scandalisée.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, j'ai préparé trois valises. C'est la première fois de ma vie que je fais ça aussi rapidement et j'espère n'avoir rien oublié, sinon tant pis j'achèterais une fois sur place, c'est bien à ça que sert l'argent de toute façon.

À l'aéroport, je ne décolère toujours pas. Je lisse ma robe jaune évasée, mais cintrée à la taille par une ceinture noire. L'humiliation continue, comme si ça ne suffisait pas de me poser cet ultimatum à la noix, voilà qu'ils n'ont pas la décence de me faire voyager dans le jet familial. Non, il faut que je prenne un vol commercial pour la première fois de ma vie.

Moi. Dans un vol commercial. Je suis déjà en train d'hyperventiler et je vais bientôt être recouverte de plaques d'urticaire.

Je ne sais pas quelle mouche les a piqués ces deux-là, mais elle a dû leur prélever deux trois neurones au passage pour qu'ils prennent une décision aussi grotesque. J'ai toujours été ainsi alors pourquoi maintenant ? Je suis née avec une cuillère en or dans la bouche. Avant même que je ne sois conçue, mes parents nageaient dans des liasses de billets.

Ma famille est l'une des plus riches en France et pour cause, nous détenons pas moins de 50 hôtels à travers le monde. Les hôtels Rosemont, ça ne vous dit vraiment rien ? Ah ça c'est sûr que ce n'est pas pour Monsieur et Madame tout le monde. Il faut un certain standing et un bon compte en banque pour séjourner chez nous. Nos hôtels sont luxueux et appréciés des autres riches.

Ça passe de génération en génération, mon arrière grand-père a fondé notre marque et puis il a passé le flambeau à mon grand-père, qui l'a passé à mon père à sa mort et la logique veut qu'étant la seule héritière, je prenne le flambeau quand mon père décidera d'arrêter. Plutôt mourir moi-même ! Avoir de l'argent, d'accord, mais devoir travailler, m'imaginer ne serait-ce que le faire, ça me colle des palpitations et mes mains deviennent moites.

Ils n'avaient qu'à procréer une énième fois pour refiler ce fardeau à quelqu'un d'autre parce que moi je ne suis pas intéressée. Merci, mais non merci.

Je sautille sur mes talons de dix centimètres, la nature ne m'a pas doté de grandes jambes, à mon plus grand regret. Je cherche du regard, affolée, l'affichage qui m'indique mon vol et quelle porte je dois prendre. C'est comme ça qu'on dit ? Je n'en sais rien, je n'ai jamais pris un vol comme le commun des mortels ! Manuel, notre chauffeur me manque. Il a déposé mes valises et il est parti rejoindre la villa, ordre de mes parents.

Je les maudis sur les dix prochaines générations !

Il a fallu que je me fraye un chemin parmi la foule en arrivant ici pour aller enregistrer mes bagages et mon billet, puis que je passe les nombreux contrôles de sécurité. Débarrassée du poids de mes valises, je continue de courir et me heurte à quelque chose de dur, un liquide glacé se déverse sur ma jolie robe toute neuve alors que je retiens ma respiration pour ne pas balancer une réplique cinglante au responsable de ce carnage.

Opération coup de foudre : sous les palmiersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant