Chapitre 35 {Cassiopée} Sentiments

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15 août

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15 août

Commander ses fleurs préférées ? C'est fait.

Commander son dessert favori ? Fait aussi.

Sa chambre est prête, je me suis assurée que tout soit bien à sa place. Une vraie pile électrique et il est à peine 10h du matin, à croire que je me suis enfilé une cafetière pleine de café pour éviter de dormir et de faire des cauchemars. Ah oui c'est vrai, c'est ce que j'ai fait. Exact.

Mais bon, chacun fait comme il peut, hein. Certains passent des jours à pleurer après un événement traumatisant, moi je préfère m'activer et m'occuper l'esprit pour ne plus y songer parce que quand je repense à cette agression, au fait que ce fils de pute m'a volé tous mes papiers d'identité, me coinçant ici pour une durée indéterminée, car l'administration américaine a l'air aussi lente que celle française, qu'il aurait pu me tuer s'il l'avait voulu, je sens une montée de rage qui jaillit de mes orteils.

Oui j'ai eu un instant de faiblesse juste après, dans les bras de Mason, mais là ça va, je tiens le coup, du moins j'essaie de m'en convaincre, car je sais que ma force de caractère m'y aidera. Rien ne doit entacher cette journée, c'est le grand retour d'Agnès à la maison, après cinq jours d'hospitalisation. Les médecins ont préféré la garder un peu plus longtemps du fait de ses antécédents et de son grand âge. D'un côté, c'était rassurant de la savoir entourée de professionnels, mais je suis folle de joie qu'elle rentre.

Et dire que j'ai failli partir à cause d'un garçon, mais quelle conne je suis moi, franchement !

J'attrape un élastique pour attacher mes cheveux en un chignon négligé, juste un regard sur les traces sur mon corps encore bien trop visibles et mes genoux en piteux état. Oh ça, on ne m'y reprendra plus à batifoler avec ce, je le cite « pantin » car Monsieur ne veut pas être à mon service et bien qu'il aille se faire foutre, bien profondément ! J'ajuste les bonnets de mon maillot de bain, enfile un short pour sortir à l'extérieur accompagné de la boule de poils qui a passé la nuit dans mon lit. Oui, il a le droit maintenant.

Mon attention se porte sur mes cousines et Jay, déjà dans la piscine. Elles sont assises sur les tabourets dans l'eau et lui, de l'autre côté, dans le bar, s'agitant pour préparer quelque chose. Je ne sais pas pourquoi, mais cette scène me fait sourire. Visiblement, il est en train de prendre goût à être ici, car il n'est pas reparti depuis l'agression. À ce sujet, on aurait dû porter plainte, mais Elisa a réussi à nous convaincre que ça ne servirait à rien, que des affaires comme celles-ci il y en avait des milliers et on ne retrouve jamais les coupables. Notre argent est déjà loin et nos papiers, probablement brûlés.

Opération coup de foudre : sous les palmiersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant