Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)

Chapitre 104 - SIRIUS BLACK

La Grande Salle grouillait de monde, ce midi-là. Une annonce avait été faite dans tout le château pour signaler aux élèves que les cours allaient reprendre dès l'après-midi et Sirius, Remus et Peter s'étaient rendus à la Grande Salle en traînant des pieds. Ils étaient encore songeurs sur ce qui venait de se passer et ils avaient passé tout l'après-midi à en discuter avec Hagrid dans son potager.

Mais à présent qu'ils s'asseyaient à la table des Gryffondor, ils avaient encore l'esprit occupé par toutes ces questions laissées sans réponse. Peter avait regardé avec un air suspicieux les professeurs, tous rassemblés à leur table, qui discutaient tous avec sérieux et gravité.

- Vous croyez qu'ils ont trouvé quelque chose ? demanda-t-il en plissant les yeux. Un indice ou quoique ce soit.

- Je ne sais pas, avoua Remus, en tout cas, ils n'ont pas dû retrouver Olga, sinon Dumbledore nous l'aurait dit. Je pense que c'est foutu. Si le kidnappeur l'a enlevée durant la nuit, il aura eu tout le temps du monde pour s'éloigner du château pour transplaner.

- Oui mais s'ils avaient laissé un indice ? insista Peter.

- Et quel genre d'indice aurais-tu voulu qu'il laisse ? répliqua Remus. Une carte pour signaler où le kidnappeur a transplané ?

- Ce que je ne comprends pas, intervint Sirius en se servant des pommes de terre sans vraiment d'entrain, c'est pourquoi vouloir kidnapper Olga ? Qu'est-ce qu'elle a de spécial, cette fille ? Je sais bien que les responsables sont probablement ceux qui la traquaient dans la Forêt interdite à Halloween dernier, mais pourquoi tiennent-ils tant à récupérer cette fille ?

- Etant donné qu'Olga était amnésique et qu'elle n'a jamais réussi à se rappeler de quoique ce soit, rétorqua Remus, il y a de fortes chances pour qu'on ne le sache jamais, Patmol.

- Dumbledore pense que ça a un lien avec Vous-Savez-Qui.

Remus se troubla.

- Vraiment ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Lorsque nous avons ramené Olga à l'infirmerie le soir d'Halloween, McGonagall voulait prévenir le Ministère de la Magie, se souvint Sirius, mais Dumbledore a refusé. Il disait que Minchum était entouré de Mangemorts et qu'il ne voulait pas que cette information circule entre n'importe quelles mains. Et si les ravisseurs d'Olga étaient des...

- Mon Sirius !

Les filles venaient de s'installer à côté d'eux. Eugénie s'était aussitôt blottie contre Remus et Evans s'était laissée tomber sur le banc sans dire un mot. Quant à Mary, elle avait mis ses mains sur ses yeux.

- Devine qui c'est !

Habituellement, Sirius réussissait à contenir son irritation mais aujourd'hui, il était trop à fleur de peau pour supporter ce genre de choses.

- Lâche-moi, Mary ! Tu ne vois pas qu'on discutait avec les gars ?

La fille le lâcha aussitôt, rougissant un peu. Penaude, elle s'assit mollement sur le banc, l'air un peu boudeur.

- Désolée... Je ne voulais pas t'ennuyer...

Une pointe de culpabilité s'empara aussitôt de Sirius. Il posa délicatement une main dans le dos de Mary.

- Excuse-moi, dit-il d'un ton plus doux, je suis un peu sur les nerfs depuis ce qui est arrivé ce matin...

Elle eut un petit sourire triste, comme si elle continuait à lui demander pardon. Mais Evans eut une toute autre réaction.

- Ce matin ? Qu'est-ce qui est arrivé, ce matin ?

Sirius croisa le regard de Remus. Il le toisait en ayant l'air de dire : « Tu es sérieux, là ? ».

- Je voulais dire hier, se reprit Sirius en tâchant de ne pas croiser le regard d'Evans.

- Et que s'est-il passé, hier ?

Cette fois, il put la fusiller du regard.

- Oh, rien de grave ! Ton petit-ami a juste essayé de tuer James, c'est tout.

Au moins, Evans eut une expression moins hautaine.

- Ce n'est pas mon petit-ami, répondit-elle finalement, et alors ? Comment va Potter, aujourd'hui ?

- Comme si ça pouvait t'inté...

- Il va mieux, le coupa Remus, mais Mrs Pomfresh veut le garder encore une nuit à l'infirmerie.

Evans hocha la tête, visiblement satisfaite de la réponse. Sirius la quitta des yeux et regarda Mary qui continuait à lui jeter un regard désolé. Il lui prit la main pour la serrer contre lui, comme pour lui signaler que tout allait bien.