Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)

Chapitre 83 - SIRIUS BLACK

Les jours passèrent à Poudlard. Le mois de février céda au mois de mars. L'équipe de Serdaigle, dont l'attrapeur était Bertram Aubrey, se prit une sévère déculottée ce mois-ci face à Serpentard. Le duel entre Nausicaa et Aubrey avait tourné court. A la grande exaspération de Sirius, les Maraudeurs durent assister au match car James voulait à tout prix voir Nausicaa jouer.

Sirius dut admettre que sa cousine avait fait un match formidable. Avec un vertigineux looping, elle avait réussi à tromper cet imbécile d'Aubrey et à se saisir du vif d'or, faisant remporter le match à son équipe de cent quatre-vingt-dix à cinquante. A présent, Serpentard était en tête du classement ; c'était la seule équipe à n'avoir perdu aucun de ses matchs jusqu'à maintenant. Selon Jenna, il leur faudrait vaincre l'équipe de Serdaigle avec un écart de cinquante points s'ils voulaient passer devant Serpentard.

Une chaleur étrange régnait en ce mois de mars et la nature se réveilla en avance. Alors que le Némésis avait pris la forme d'une boule rougeoyante qui devait faire la moitié de la grosseur de la Lune, la nature se réveillait et semblait deux fois plus vivante. La Forêt interdite semblait plus verdoyante que jamais et d'énormes fleurs commençaient à pousser dans le parc de Poudlard. C'était beau, certes. Cela faisait même le plaisir de Chourave ou de Hagrid. Mais l'inconvénient restait les moustiques qui pullulaient et autres bestioles qui semblaient plus en forme que jamais, nourris par les lumières de deux soleils.

Ce soir-là, lors du dernier week-end du mois de mars, les Maraudeurs rendirent une nouvelle visite à Olga. La nuit était déjà tombée mais le petit salon dans lequel se trouvait la fille avait ses fenêtres grandes ouvertes pour laisser entrer un peu d'air.

Et comme lors de ces deux derniers mois, Olga semblait perturbée. Le Némésis semblait avoir une drôle d'influence sur elle.

- Pour la dernière fois, « la voix des damnés », ce n'est pas un prénom, soupira Sirius avec une pointe d'exaspération.

- Pourtant... Dès que j'ai vu le Némésis apparaître dans le ciel, j'ai eu cette certitude, répliqua Olga, c'est un... un sentiment, c'est difficile à décrire, Sirius.

- Tu as peut-être entendu cette expression – « la voix des damnés » – quelque part, supposa Remus, c'était peut-être quelque chose qui composait ta vie d'avant comme... Je ne sais pas, tu étais peut-être spécialiste des apparitions spectrales, comme mon père. Mais Sirius a raison : ce n'est pas un prénom.

- Figure-toi que je le sais, s'irrita Olga, j'ai vite compris qu'aucun parent n'appellerait leur fille la Voix des Damnés. Le truc, c'est que... Non, ça s'est imposé dans mon esprit comme si c'était mon nom... Ou l'un de mes noms...

James bâilla.

- Si tu n'y vois pas d'inconvénient, je vais continuer à t'appeler Olga, dit-il avec légèreté, je trouve que ça te va beaucoup mieux.

La fille eut un faible sourire. Puis, elle sembla vouloir changer de sujet.

- Comment se passe votre scolarité ?

- Bien, dit Sirius, enfin... Comme d'habitude.

- Cornedrue a eu une de ses idées complètement folles, dit Remus, mais enfin, comme d'habitude...

Olga eut un rire en se tournant vers James.

- Qu'est-ce que tu concoctes comme bêtise, encore ?

Sirius reconnut le regard rusé de James ; ce regard quand il avait une nouvelle idée lumineuse.

- Avec cette chaleur, je me suis dit qu'il est plus que temps... de faire une nouvelle soirée ! Cette fois-ci, on n'ira pas dans la Forêt interdite ; un vrai artiste n'a pas deux fois les mêmes idées.