Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)

Chapitre 110 - REMUS LUPIN

Le lendemain soir, les Maraudeurs étaient de retour dans leur QG. Remus se sentait encore un peu faible à cause de la nuit de pleine lune qu'il venait de subir mais, mis à part quelques courbatures, il allait suffisamment bien pour que Mrs Pomfresh le laisse quitter son infirmerie. Juste après avoir dîné dans la Grande Salle, ils avaient grimpé les étages pour se retrouver dans leur repère et discuter de ce que Sirius et Peter avaient vu dans la Forêt interdite.

- A mon avis, ça ne veut pas dire grand-chose, dit James après avoir écouté leur récit, tout ce qu'on a appris, c'est que Pyrites et ses hommes sont eux aussi à la recherche d'Olga. Rien de ce qu'on ne savait pas déjà.

Sirius eut un soupir déçu.

- Je sais. J'aurais préféré voir ce sale type conspirer mais il n'a rien dit de vraiment suspect.

Remus jeta un regard surpris vers ses amis.

- Vraiment ? Vous ne trouvez rien de suspect ?

Etonnés, James, Sirius et Peter se tournèrent vers lui, attendant qu'il poursuive.

- Eh bien, je trouve qu'il y a certains trucs louches dans ce que vous avez raconté, leur expliqua Remus, déjà, pourquoi installer une base de la Garde du Ministère au beau milieu de la Forêt interdite ? Pyrites est censé représenter le gouvernement, pourquoi agir avec tellement de secrets ?

James eut un ricanement.

- Ça se voit que ton père ne travaille pas pour le Ministère ! Il m'a raconté de ces choses au sujet du Départements des Mystères et des gens qui y travaillent !

- Oui, d'accord, concéda Remus, il est possible que certains membres du gouvernement doivent travailler dans le secret. Mais dans ce cas, pourquoi agir comme Pyrites le fait ? Que compte-t-il trouver, ici ? Il espionne Dumbledore, mais pourquoi ? Je veux bien que ce Minchum ne soit pas une lumière mais tout de même, dépenser autant d'énergie pour espionner le directeur d'une école de magie est idiot, surtout quand les Mangemorts prennent de plus en plus de puissance.

- Peut-être que c'est ça, le truc, fit Peter, peut-être que Minchum est idiot.

- Ou peut-être qu'il se fait manipuler par quelqu'un, dit Remus, Pyrites n'a rien à faire dans cette école, on est d'accord. Mais pourquoi il prend autant de son temps pour retrouver Olga ? A ses yeux, elle n'est qu'une fille amnésique qui ne représente pas un grand intérêt.

- D'après ce que j'ai entendu, j'avais l'impression que Pyrites ne croyait pas en l'histoire de Dumbledore, dit Sirius d'un ton songeur, comme s'il pensait qu'Olga était une ruse ou... je ne sais pas, une alliée de Dumbledore. Enfin, oui, tu as raison ; pourquoi faire une fixette sur ça ? D'ailleurs, ça fait longtemps que Pyrites et ses hommes auraient dû quitter Poudlard.

- Certes, mais tout ça ne répond pas à notre question initiale, dit James, question qui est : qui a bien pu enlever Olga ? On sait que ce n'est pas Pyrites puisqu'il la cherche.

- C'est probablement quelqu'un d'extérieur à Poudlard, dit Peter, quelqu'un qu'on ne connait pas du tout.

- Pas forcément, fit Remus d'un ton songeur, peut-être que le responsable n'est pas aussi loin qu'on ne le pense. Je me souviens que nous sommes allés très loin dans la forêt, la nuit dernière. On aurait dû trouver un indice ou quelque chose. Surtout aux endroits où le responsable pouvait se transplaner. Pourtant, on n'a rien trouvé. Et si Olga n'avait jamais quitté Poudlard ?

Les autres tournèrent un regard rond sur lui.

- Tu veux dire... Tu veux dire qu'elle serait enfermée quelque part ici, dans le château ? souffla Peter.

- Peut-être, dit Remus en haussant les épaules, je ne sais pas, en vérité.

- Mais en admettant que ta théorie soit vraie, dit Sirius, qui aurait pu faire ça ? A part Pyrites – et ça n'a pas l'air d'être lui – je ne vois aucun résident de ce château qui pourrait commettre cet enlèvement. Non, je pense que tu te trompes, Lunard.

- Ne jette pas si vite la théorie de Lunard aux orties, Patmol, intervint James, plongé dans une profonde réflexion, elle permettrait d'expliquer des choses étranges. Si le kidnappeur venait de l'extérieur du château, comment a-t-il pu entrer et se faufiler jusqu'à l'infirmerie ? Il est impossible pour quelqu'un qui n'y est pas invité de franchir les barrières magiques de Poudlard.

Cela laissa les Maraudeurs perplexes.

- Trocard, dit finalement Remus.

- Pardon ? fit Sirius en tournant un regard surpris vers lui.

Remus grimaça.

- Je n'ai rien, leur avertit-il, pas une preuve ni même une once d'indice. Juste... Un curieux pressentiment. Il y a quelque chose chez lui qui me dérange... Quelque chose dans son regard en particulier. Et cette odeur de plante qu'il dégage constamment...

Cette fois, Sirius eut un éclat de rire.

- Alors ça, c'est la meilleure ! s'exclama-t-il. Notre Lunard pourtant si attaché aux preuves formelles et factuelles nous parle du regard d'un suspect et de son odeur !

James et Peter eurent un petit rire mais Remus garda son sérieux.

- Je vous l'ai dit : je n'ai rien, juste un pressentiment. Sans parler du fait que... C'est vrai, ça : qui avons-nous rencontré juste après avoir découvert Olga, inconsciente et blessée dans la Forêt interdite le soir d'Halloween ?

- Trocard, souffla Peter, cette fois-ci sérieux, oui, c'est lui qui nous a ramené à Poudlard pour conduire Olga à l'infirmerie.

- C'est tout de même étrange, dit Remus, il était quoi ? Quatre heures du matin ? Que faisait-il à se promener dans la forêt à quatre heures du matin en plein mois de novembre ? La dernière fois qu'une telle chose nous est arrivée, c'était quand Hagrid s'était fait attaquer dans la Forêt interdite et que c'est Mallory qui a répondu à nos appels à l'aide.

- Et Mallory était un Mangemort, dit James, pensif, c'est étrange et suspect à la fois. Mais comme tu l'as si bien dit : nous n'avons rien, en termes de preuves. Alors nous ne pouvons pas accuser Trocard.

- Non, bien sûr, dit Remus, je ne parle pas d'accuser qui que ce soit.

La cloche sonna dans tout le château, signalant aux élèves qu'il était temps d'aller se coucher ou, pour les plus âgés, de regagner leurs salles communes.

- Allez, reprit Remus en se levant avec une grimace, allons dormir un peu. On attaque tôt demain avec de la Botanique.