Chapitre 108 - SIRIUS BLACK

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Au moins y avait-il un peu d'air frais, dans la cour. Mais Sirius ne pouvait pas s'empêcher de se demander pourquoi James tenait tant à sortir alors qu'ils étaient plutôt bien sur le balcon de leur QG. Pourtant, Remus, Peter et lui le suivaient sur ce petit sentier qui courait à côté de la pelouse. Alors que les Maraudeurs parcouraient la cour, de nombreux groupes de filles toisèrent Sirius avec un grand sourire tout en gloussant de plus bel. Il les ignora ; cela faisait un petit moment qu'il avait remarqué avec quelle facilité il attirait les regards des filles.

En tête, James continuait de s'amuser avec sa petite balle rouge en la faisant rebondir contre des pans de mur. Parfois, il passait une main dans ses cheveux comme pour s'assurer qu'ils soient bien ébouriffés. Peter trottinait derrière eux et Remus avait l'air d'un vampire, tant son teint était pâle et des cernes s'étaient creusés sous ses yeux. Mais il y eut au moins quelque chose qui donna le sourire à Sirius.

De l'autre côté de la pelouse, sur des escabeaux posés contre le mur d'enceinte du château, Rusard et Rogue étaient occupés à nettoyer les graffitis que quelques élèves avaient fait. Le concierge avait déjà grimpé sur son escabeau mais Rogue, lui, commençait à y monter, marche après marche, avec très peu d'assurance.

- Tiens, susurra Sirius en le montrant d'un signe de tête, regarde qui voilà ! Dis-moi, Cornedrue : quel est ton plan pour te venger sur ce petit vers de terre de Servilius ?

James venait juste de rattraper sa petite balle encore une fois.

- Patience, Patmol, répliqua-t-il en lui faisant un clin d'œil, il n'y a pas besoin de précipiter les choses.

Remus grommela dans sa barbe.

- Tu étais obligé de ramener cette balle du QG ? demanda-t-il après avoir eu un frisson, comme s'il faisait froid.

James s'arrêta de marcher et se tourna vers lui, soudainement sérieux.

- Tu savais qu'un simple coup – pas trop fort mais bien sec – derrière le genou suffit à te mettre sur les rotules ? dit-il. C'est fascinant, le corps humain.

Remus ne semblait pas voir le rapport avec sa question ; et Sirius non plus, d'ailleurs.

- Ah bon ? fit Remus. J'en doute. Je t'interdis de l'essayer sur moi mais je suis persuadé que ça ne marchera pas.

- Je t'assure que si, reprit James, il suffit de frapper au bon endroit et aussi de prendre la personne par surprise, bien évidemment. Là, si je te le faisais, vu que tu y es préparé, tu serais tendu et tu plierais à peine le genou. Mais si tu ne t'y attends pas... Tiens, regarde. Mieux vaut une bonne démonstration.

Sans crier gare, il jeta sa petite balle en plastique. Elle fila comme un éclair rouge rebondit sur la pelouse... Et atteignit Rogue pile derrière le genou, alors qu'il était au sommet de son escabeau à regarder dans son pot de peinture. Effectivement, le genou du Serpentard se plia soudainement, comme mu par un réflexe musculaire, et il perdit l'équilibre, tombant à la renverse de son escabeau. Il atterrit sur le canapé qu'il y avait derrière... Tout comme son pot de peinture qui vint éclabousser le cuir du canapé et recouvrir le visage de Rogue d'un épais liquide marron.

Devant le comique de cette scène, Sirius fut secoué d'un puissant rire. Mais il ne fut pas le seul. Peter – ainsi qu'une bonne partie de la cour qui avait été témoin de cette drôle de chute – riait lui aussi aux éclats. Perdu, le visage dissimulé sous une masse impressionnante de peinture, Rogue se redressa fébrilement, assis sur le canapé.

Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant