Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)

Prologue

Deux ans avant que les Mangemorts ne volent la Lentille d'Hatima lors de la course finale de la Traque du Flambeau, l'été 1973 commençait sous un ciel maussade. Cela faisait deux semaines que James Potter, Sirius Black, Remus Lupin, Peter Pettigrow, Lily Evans ou encore Severus Rogue avaient mis un terme à leur deuxième année à Poudlard. Les unes de La Gazette du sorcier ne parlaient encore que de l'incident qui s'était déclaré en cette fin d'année scolaire. Comment la propre fille d'Orestus Wandcaster avait bien pu se faire passer pour une surveillante de Poudlard ? D'où venaient ces Songes lucides qui avaient fait toutes ces agressions dans l'une des écoles de magie les plus réputées au monde ? Un professeur de cette même école avait-elle réellement perdu tous ses pouvoirs à cause d'une fleur mystérieuse appelée la Rose du Chaos ? Quel verdict aurait la seule Mangemort à avoir été capturée lors de ces évènements, la désormais célèbre Bellatrix Black ?

Deux semaines après cette fin d'année scolaire mouvementée, les journaux n'étaient pas les seuls à garder une trace de ces évènements. Très loin du château, toute une zone de la Forêt interdite restait noircie par un incendie. Désormais, la plupart des créatures fantastiques et dangereuses qui peuplaient ces bois évitait de se rendre à cet endroit.

Mais à quelques kilomètres de là, au cœur de cette forêt immense, vivait toujours une espèce qui avait colonisé une bonne partie du territoire. Les Acromentules restaient extrêmement organisées et chaque jour, ces araignées géantes ramenaient des proies vivantes dans les gigantesques dédales souterrains qui leur servaient de refuge.

Ce jour-là, une de leur proie se réveilla après deux semaines de sommeil. Enfermée dans un cocon entièrement fait en toiles d'araignées, Eudocine Wandcaster sentait encore les effets du venin de l'Acromentule qui l'avait mordue dans le cou, deux semaines plus tôt. Elle se réveilla dans un état de panique effroyable. La seule chose qui l'empêcha de se débattre fut le venin qui la paralysait encore.

Au prix d'un effort terrible, elle parvint à se calmer. Elle reprenait, lentement, le contrôle de ses membres, les uns après les autres. Et surtout, elle prenait conscience que les Acromentules lui avaient laissé deux avantages non négligeables.

L'araignée géante qui l'avait enveloppée dans sa toile n'avait pas dû faire attention. Car Eudocine sentait tout contre elle l'objet de sa mission. Enveloppée dans du papier kraft, la Rose du Chaos était restée tout ce temps dans son cocon. Et le deuxième élément – le plus important dans l'immédiat – restait sa baguette magique qu'elle sentait contre son flanc.

Lorsqu'elle eût suffisamment repris ses esprits, elle se tortilla pour réussir à la saisir d'une main. Elle souffla d'une voix enrouée :

- Diffindo !

Le cocon de soie qui la retenait se partagea en deux. Elle se sentit aussitôt tomber pour atterrir avec lourdeur sur le sol froid. Il faisait toujours aussi sombre. Sous elle, c'était de la terre retournée, presque boueuse.

Alors que ses yeux s'accoutumaient à l'obscurité, elle se rendit compte qu'elle se trouvait dans des tunnels souterrains où pendaient misérablement quelques racines d'arbres, çà et là. Je suis sous la Forêt interdite... Chez ces maudites Acromentules ! Il n'y avait aucun doute à se faire. Des toiles géantes tapissaient ces tunnels. Il y avait plusieurs proies encore vivantes dans beaucoup de cocons de soie ; des animaux, des bêtes plus ou moins petites et elle remarqua même un cocon plus gros que les autres qui semblait tenir enfermé un centaure amaigri et endormi.

Elle poussa un gémissement de douleur. Sa blessure sous les côtes s'était remise à saigner ; il y avait probablement dans le venin des Acromentules quelque chose qui faisait que le sang se coagulait. Mais à présent que le venin n'agissait plus, son sang continuait à couler. Elle se souvenait qu'elle s'était elle-même blessée afin de faire croire à ces sale gamins (Potter, Black et Pettigrow) qu'elle s'était faite attaquer par un Songe lucide.