Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)

Chapitre 106 - PETER PETTIGROW

James les rejoignit durant le cours de Défense contre les forces du mal, lors de la première heure du mercredi matin. Les Maraudeurs n'eurent pas beaucoup d'occasions de parler des derniers évènements ; l'attaque gratuite et vicieuse de Rogue sur James, l'enlèvement d'Olga et les recherches des professeurs et de la Garde du Ministère qui n'avaient rien donné. Les cours étaient devenus si denses que les cinquième année n'avaient plus un instant à s'accorder.

En ce début du mois de mai, tout semblait s'accélérer. Les professeurs ne cessaient de parler de « dernière ligne droite avant les BUSE » et un stress intense commençait à s'emparer des élèves. Sarah Caddle (la petite amie de Hugo de Serdaigle) avait même fait un malaise durant un cours de Divination. Mélanie Wyatt avait fondu en sanglots au beau milieu d'une séance de Métamorphose, incapable qu'elle était de transformer son hibou en jumelles de théâtre.

Peter lui-même se sentait à bout de nerf. Les séances de révision que leur imposaient Remus étaient si denses qu'il commençait à sentir des douleurs à la main à force d'écrire. Pour ne rien arranger, la présence de Bertha qui profitait de chaque intercours pour lui sauter dessus augmentait sa sensation d'étouffement.

C'était une relation étrange. Les premiers temps, Peter avait ressenti les étranges sensations que l'on pouvait avoir lorsqu'on était à proximité d'une fille ou qu'on la touchait, l'embrassait. Il avait aussi ressenti cette fierté de montrer au monde extérieur que, comme James, Sirius et Remus, lui aussi avait une petite-amie. Mais il fallait le reconnaître : Bertha était loin d'être Jenna. Encore une fois, Peter ne la trouvait pas aussi laide qu'une Mélanie Wyatt mais elle n'était pas non plus une statue grecque. Ses manières, sa voix criarde et ses éclats de rire surjoués pouvaient vite l'irriter, au mieux, ou lui faire honte quand il voyait l'exaspération se peindre sur les visages des autres élèves. Et puis, elle avait parfois mauvaise haleine...

Heureusement, ce samedi-là, alors que Poudlard pouvait profiter d'une nouvelle journée éclatante de soleil, Remus leur permit d'abréger leur séance de révision. Après deux heures à se casser le dos sur ses leçons de Métamorphose, Peter suivit les autres hors de la bibliothèque et ils montèrent tous se réfugier dans leur QG.

Il y régnait, comme toujours, une chaleur à faire fondre de l'acier. Mais les Maraudeurs se dépêchèrent de sortir de leur petite trappe un pack de bouteilles de Bizobuse fraiches et ils s'installèrent sur le balcon de l'ancienne salle de classe, de l'autre côté de la fenêtre ronde.

Malgré le temps splendide et la vue magnifique qu'ils avaient sur le parc de Poudlard et la Forêt interdite, les Maraudeurs ne pouvaient pas s'empêcher d'être tourmentés à cause de l'enlèvement d'Olga. Peter estimait que c'était aussi dû au stress des examens qui les attendaient dans un mois. Ce qui expliquait pourquoi James ne cessait de jouer avec cette petite balle rouge rebondissante ; il la lançait contre le mur du QG, la faisait rebondir sur le sol et la rattrapait, toujours avec une parfaite adresse.

- Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qu'Olga est devenue, dit-il d'un ton sombre en rattrapant la balle une fois de plus, qu'est-ce que ces gens lui veulent ? Vous croyez qu'ils lui ont fait du mal ?

- J'ai passé pas mal de temps à me torturer l'esprit avec ça, marmonna Sirius, et ce que nous a dit Hagrid l'autre jour est vrai : on ne peut rien faire. Tout ce qu'on a, c'est l'attente. Attendre et espérer qu'on la retrouve.

Peter regarda Remus. Il était pâle et maladif, comme à chaque approche de la pleine lune. Mais surtout, il semblait pensif.

- Peut-être pas, dit-il alors après une quinte de toux, peut-être qu'on peut faire quelque chose pour aider à retrouver Olga.

Peter, James et Sirius se tournèrent vers lui, curieux.

- Cette nuit, c'est la pleine lune, leur expliqua Remus, vous n'aurez qu'à me rejoindre sous votre forme animale et on pourra se rendre dans la Forêt interdite. A nous quatre, on a plus de facilité à arpenter cette forêt que les professeurs et la Garde du Ministère réunis. Alors s'il y a un indice, on pourrait le trouver.

James et Sirius semblaient approuver.

- C'est vrai, dit ce dernier, mais comment savoir que le kidnappeur a bien pris le chemin de la Forêt interdite ? Il aurait très bien pu s'éloigner de Poudlard par la lande ou les montagnes.

- Oui, concéda Remus, mais Olga est apparue pour la première fois dans la Forêt interdite. Alors ça me semble être un bon point de départ pour commencer à chercher.

James acquiesça.

- C'est une bonne idée, dit-il en jetant une nouvelle fois sa balle, faisons comme ça. Cette nuit, on quitte le dortoir à deux heures du matin, on rejoint Lunard et on fouille cette forêt de fond en comble.

Peter but une gorgée de Bizobuse ; il avait toujours apprécié la Bièraubeurre, mais il devait reconnaître que les Bizobuse étaient plus efficaces pour désaltérer durant de fortes chaleurs.

- Dis-moi, Cornedrue, intervint alors Sirius en louchant sur James, c'est étrange : cela fait quelques jours que tu es sorti de l'infirmerie mais tu n'as toujours pas cherché à te venger de Rogue.

- Oh, je t'en prie, Patmol, ne lui mets pas des idées dans la tête, grommela Remus.

Mais James eut un sourire.

- Figurez-vous que ma vengeance est déjà en marche, dit-il en soupesant sa petite balle rouge, et elle s'abattra sur ce pauvre Rogue aujourd'hui même. D'une minute à l'autre, même.

- Vraiment ? souffla Peter, incrédule et très excité par cette révélation. Mais comment ?

James prit le temps de finir sa bouteille avant de lui adresser un clin d'œil.

- Venez, dit-il en se levant, on va faire un tour dans la cour.