Les Maraudeurs et le Retour du Némésis (tome 5)

Chapitre 16 - REMUS LUPIN

Les Maraudeurs pouvaient remercier le front ensanglanté de James car le professeur McGonagall ne les conduisit pas dans son bureau. Accompagnée par Mrs Pomfresh, elle les mena directement à l'infirmerie. Mais le professeur de Métamorphose était tout aussi capable de leur passer un savon ici que dans son propre bureau.

Alors que Mrs Pomfresh refermait la plaie de James, McGonagall faisait les cent pas devant les vastes fenêtres de l'infirmerie. Visiblement, elle était aussi déroutée que fâchée.

- Cela fait plus de vingt ans que j'enseigne à Poudlard, disait-elle, et je dois avouer que j'en ai vu passer des choses. Et j'ai toujours su réagir en fonction de ce que j'avais à gérer. Mais je crains qu'on n'enseigne pas aux professeurs la façon dont il faut s'y prendre lorsque quatre de vos élèves sont assez stupides pour plonger tête la première dans le lac avec un camping-car de Moldus. Là, je dois dire que pour la première fois de ma carrière, je suis complètement dépassée.

Remus se tut. Même si ce n'était pas le savon auquel il s'était attendu, il ne valait mieux pas l'interrompre pour exposer sa version des faits. Et les trois autres eurent le bon goût d'en faire autant.

- Je suppose que prendre le Poudlard Express comme les autres n'était pas assez excitant à vos yeux. Il fallait prendre plus de risques. J'ai essayé de prévenir le professeur Dumbledore que vous féliciter à chaque fois que vous vous mettez dans des situations périlleuses n'allait pas vous aider. Et cela a commencé dès votre première année. En plus de vos stupides sorties nocturnes, de vos puérils duels avec vos camarades, vous avez été dans cette affaire de Bassin des Rêves. Puis en deuxième année, vous étiez mêlés à cette histoire de Rose du Chaos, puis de la Pierre céleste un an plus tard ! Sans parler des évènements de l'été dernier. C'est à croire que vous vous croyez invulnérables, tous les quatre.

Encore une fois, les Maraudeurs restèrent silencieux. Ils attendaient leur sentence. Mais McGonagall semblait attendre, elle aussi.

- Alors ? dit-elle finalement. Vous ne dites rien ? Vous n'avez même pas une explication sur ce que vous avez fait ?

Remus décida de prendre les choses en main ; c'était pour le mieux car il était le plus diplomate des quatre.

- Professeur, dit-il, c'est à cause de Severus Rogue. On l'a croisé juste devant la voie 9 ¾ à King's Cross. Il nous a jeté une sorte de produit au visage qui a fait en sorte que l'on ne pouvait plus traverser le mur. Il nous était impossible d'atteindre le Poudlard Express, professeur. Alors...

- Alors vous vous êtes dit que le mieux restait de voyager dans un véhicule moldu de Londres jusqu'à Poudlard, termina McGonagall d'un ton furieux à sa place, vous vous rendez compte de tous les risques que vous auriez pu rencontrer sur la route ? Vous auriez pu envoyer un hibou à l'école pour prévenir vos professeurs. On aurait bien trouvé un moyen pour vous faire arriver par la poudre de cheminette. Mais je suppose que cela aurait été moins amusant à vos yeux, je me trompe ?

Remus devait avouer qu'il n'avait pas pensé à cette solution. Mais s'il devait être tout à fait sincère, même s'il avait eu cette idée-là ce matin à Londres, il n'était pas certain qu'ils auraient abandonné leur projet de tailler la route en camping-car pour autant.

- Vous dites que Mr Rogue vous jeté un « produit » au visage, Mr Lupin, reprit McGonagall d'un ton septique, et que cela aurait été la cause de votre incapacité à traverser la voie. J'en doute. Je ne vois pas comment un tel produit pourrait exister et, surtout, où Mr Rogue aurait pu se le procurer.

- On l'a vu, intervint James, il l'a acheté chez Barjow & Beurk dans l'Allée des Embrumes, cet été. Ça ressemble à un petit flacon... Aïe !