Chapitre 4

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Son sang n'avait fait qu'un tour quand elle avait découvert Kieran Breghaan dans son salon ! Elle avait bafouillé deux trois explications à son père qui n'y prêtait pas attention et avait embarqué le jeune homme dans sa chambre. Une fois en haut, elle se demanda si c'était la meilleure tactique à avoir, mais c'était déjà trop tard.

- Mais qu'est-ce que tu fous là, toi ?

- Prête pour notre exposé ? répondit-il en se mettant bien à l'aise sur le lit.

- Notre exposé ? Mais on n'est même pas dans le même lycée. Rasant les murs, elle resta près de la porte. Qu'est-ce que tu fais chez moi, Kieran ? Qu'est-ce que tu as dit à mon père pour entrer dans notre maison ?

- Allons, allons, pas tant de questions, tu vas t'étouffer. Il se leva. Je lui ai dit qu'on devait préparer un exposé de sciences naturelles et...

- Va-t'en, le coupa-t-elle en changeant d'avis. Sors de chez moi.

- Je ne vois pas pourquoi. Il poursuivit en avançant lentement vers elle : je veux rester, moi. Travailler notre exposé, étudier ton corps. Je t'ai déjà dit que l'anatomie était ma matière préférée ?

- J'aurai dû m'en douter, s'exaspéra-t-elle.

Il éclata de rire et se calma lorsqu'il fut devant elle. Là, Kieran lui toucha la joue.

- Ne soit pas en colère contre moi, c'est à ton père que tu dois en vouloir. Un peu naïf ton papounet si tu veux mon avis.

- On dit confiant, pas naïf !

Ne supportant pas leur proximité, elle tenta de s'écarter de lui et de passer la porte, mais en vain, car il fut plus rapide. Kieran la retint et la colla dos au mur, collant ses mains sur ses hanches. Comble de l'audace, il posa son front contre celui de Lise. Le moment d'hésitation qu'il lui accorda ne fut pas assez long pour qu'elle réagisse et Kieran plongea sur sa bouche. Son baiser lui donna l'impression d'avoir embrassé une bouteille en verre. C'était humide, c'était étrange. Il lui vint l'idée loufoque que leurs lèvres n'étaient pas adaptées pour être ensemble. Elle le repoussa rapidement et il obtempéra, toujours en s'amusant comme une petit fou, visiblement. Lise pensa brièvement qu'il n'embrassait pas trop trop mal - rien à voir néanmoins avec la passion qu'avait déclenchée Raphaël - mais cela ne l'empêcha pas de s'essuyer la bouche, dégoûtée de sa propre impuissance.

- Parle-moi de consentement, remarqua-t-elle. Cédant alors à l'envie de le narguer, elle ajouta : heureusement que j'ai donné mon premier baiser à Raphaël. Quelle déception sinon !

- Pardon ? Ce connard ? articula-t-il, reculant sous la colère.

A peine eut-il finit sa phrase qu'il reçut une gifle monumentale. Il frotta sa joue encore rougie par le coup qu'elle venait de lui octroyer puis il la regarda avec mépris, rageur.

- Il est un si mauvais coup ?

Nouvelle gifle. Ne l'ayant pas vue venir, elle le laissa interdit. Il se massa ensuite la mâchoire en soupirant.

- Ne t'habitues pas trop à ça, ça ne m'amusera pas longtemps.

- Mais bon sang, qu'est-ce que tu veux Kieran ? s'impatienta-t-elle.

- Je veux que tu me donnes quelque chose que tu n'aurais pas déjà donné à cet enfoiré de Deacon. Il se passa la langue sur les lèvres. Je veux coucher avec toi.

L'incongruité de la situation et de la demande la laissèrent sans voix. Que pouvait-elle répondre à quelque chose comme... ça ? Oh, elle avait bien une petite idée, mais elle craignit que son père ne l'entende et ne trouve cela trop vulgaire.

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