Chapitre 9

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Le lendemain, dans l'après-midi, Lise attendait Raphaël, assise tranquillement sur un banc en face de chez elle. Les équipes devaient arriver ensemble pour la seconde épreuve et Raphaël l'avait appelé dans la matinée pour lui proposer de passer la chercher. Elle en avait profité pour dormir un peu plus, mais pas assez semblerait-il, puisque lorsque le jeune homme arriva quelques minutes plus tard, il la trouva en train de somnoler sur le banc. Il contempla le soleil jouant avec le feuillage des arbres sur son visage. Ses cheveux blonds avaient un reflet doré ensorcelant. Sortant de sa rêverie, il la trouva bien à son aise pour une jeune idole qui devait constamment se cacher dès qu'elle sortait. Mais surtout, il la trouva adorable. Jusqu'à ce qu'il jette un coup d'œil à sa montre et ne constate qu'ils étaient presque déjà en retard. Encore ! Décidément, il était condamné à ne jamais plus être ponctuel dès lors qu'il était avec elle. Alors, préparant sa petite vengeance, il s'avança vers elle et prit une grande inspiration.

It's time to get up !

La jeune fille se leva d'un bond et, par instinct, colla une gifle monumentale au beau brun. Elle écarquilla ensuite les yeux, surprise de le voir si près d'elle.

– Non mais ça va pas, gronda-t-il. T'es malade !

– Et c'est toi qui me dis ça ? C'est toi le malade ! Où t'as vu qu'on réveillait les gens comme ça, répondit-elle encore sonnée.

Raphaël se frotta la joue.

– Quoi ? La Belle au Bois Dormant aurait préféré un baiser ?

– Oh oui, et de loin !

– Et ben je ne suis pas un prince charmant.

– C'est ce que j'avais cru comprendre, oui.

Le garçon lui offrit un sourire diabolique en retour et l'attrapa par la taille afin de la mettre sur son épaule, comme la veille. Lise n'avait désormais plus de doutes : Raphaël Deacon était un fan incontesté des portés en mode sac à patate. Il riait encore quand Lise lui demanda – sans grande conviction – de la déposer à terre.

– T'es sourd Deacon ? Lâche-la.

Les deux ados relevèrent la tête, surpris, et Raphaël se retourna pour voir qui venait de parler. Lise se retrouva alors dos – ou plutôt fesses – à leur interlocuteur. Elle n'avait cependant pas besoin de le voir pour savoir de qui il s'agissait.

– Tiens, ce boulet de Breghaan.

Lise se mordit la lèvre en entendant le ton hautain de son ami. Il essayait encore de faire sortir Kieran de ses gonds et elle redoutait qu'il n'y arrive.

– Lâche-la, répéta Kieran en pointant le royal fessier de Lise. Elle a été assez claire, elle ne veut pas que tu la touches.

– C'est vrai que toi tu fais toujours ce qu'elle te demande. Comme lorsqu'elle te dit de lui foutre la paix, par exemple. Ou quand elle te prie de sortir de sa chambre, de sa maison et puis, pourquoi pas de sa vie tant qu'à faire ! Tu vois, de nous deux, je me demande bien lequel a le plus le droit de la toucher...

Il sourit, fier de sa réplique, ne doutant pas un seul instant de la réponse. Lise réussit à s'accrocher à Raphaël de façon à ce qu'elle puisse voir, même à l'envers, les deux garçons se faire face. Elle découvrit avec horreur le rictus que Kieran avait au coin des lèvres.

– Elle te dit de la déposer par terre.

Raphaël, amusé par la situation mais néanmoins énervé parce que oui, elle le lui avait bien dit, relâcha un peu Lise qui, inévitablement, faillit tomber la tête la première sur le bitume. Elle passa ses bras autour du bassin du jeune homme pour stopper sa chute.

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