Chapitre 12

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Elle avait eu toute l'après-midi pour se préparer. Soit plus de six heures pour se pomponner. Il ne savait pas exactement en quoi consistait les rites de préparations d'une fille pour une soirée, mais il se doutait qu'il y en avait beaucoup. Coiffure, maquillage, habillage, chaussures, vernis aussi peut-être ? Mais malgré cela jamais aucune des filles – ou des femmes – de sa connaissance n'avaient jamais été en retard. Et il avait fallu qu'il prenne la pire retardataire au monde pour en faire sa meilleure amie. Ça faisait maintenant vingt minutes qu'il attendait dans le salon. Vingt minutes !

– J'espère que votre réception n'est pas à l'autre bout de la ville, lança le père de Lise, compatissant.

Raphaël maugréa. Parce que si, la cérémonie de clôture de l'aventure Les Stars se Bougent se trouvait bel et bien de l'autre côté de la ville. Et pas n'importe quelle ville : il s'agissait tout de même de Paris. Une des villes les plus grandes et peuplées au monde...

– Je suppose qu'elle ne vient pas juste de s'y mettre ?

– Non, concéda-t-il en secouant la tête. Ça fait déjà un sacré moment que je l'entends crapahuter en haut. Elle a passé au moins la moitié de l'après-midi à maudire ses cheveux.

Les deux hommes soupirèrent à l'unisson et d'un même réflexe, regardèrent l'heure. Oh bon sang ! Ils avaient vingt-cinq minutes de retard. Kacee allait leur faire la peau. Il n'osa même pas jeter un coup d'œil à son portable qu'il sentait vibrer dans la poche de son costume. Il se doutait que c'était Nolan qui essayait encore de savoir s'ils avaient quitté la maison de la jeune idole. A ce rythme-là, il y passera tout son forfait. A moins que ce ne soit Kacee ? Elle allait les tuer...

Tout occupé qu'il était à ses moqueries, il ne fit pas attention aux bruits de talons qui résonnaient sur les escaliers en bois. Ce n'est que lorsque le père de Lise se redressa qu'il prit conscience de l'agitation derrière lui. Elle avait enfin fini ! Prêt à lui dire sa façon de penser, il se retourna et se stoppa net. Elle s'affairait à attacher un bracelet à son poignet et ne remarqua donc pas l'émoi de son compagnon. Visiblement, il ne s'était pas attendu à avoir le souffle coupé en la voyant dans sa robe de soirée. Il la détailla entièrement, savourant l'effet que produisaient les contours de ses formes sur lui.

Elle avait revêtu une robe vert foncé courte sur le devant. De ses hanches partait une certaine largeur de tissu qui formait une traîne assez courte pour lui permettre de se déplacer mais qui retombait quand même à terre. Sa taille, fine quoiqu'elle en dise, était mise en valeur grâce à la couture cintrée de la robe. Le vêtement n'avait qu'une seule manche de dentelle verte, – la droite, laissant ainsi son épaule gauche dénudée. Elle avait chaussé de petits escarpins noirs pour la grandir un peu. Sa coiffure se définissait en un simple chignon bas faussement naturel.

– Raph ?

– Quoi ? répondit-il, secouant la tête pour retrouver ses idées.

– Je te demandais si ça allait.

– Ça va, et toi ?

– Je... Elle le regarda, interdite. Je te parlais de ma tenue, Raph.

Il fût incapable de prononcer un seul mot supplémentaire tant il était absorbé par sa contemplation. Il ne savait pas pourquoi, mais la voir se mettre du rouge à lèvres bordeaux le rendait fou. Un vrai supplice. Une torture physique qui lui demanda de réels efforts pour ne pas céder à ses pulsions. Il fut poussé, tenté par la folle envie de lui ruiner son maquillage en prenant sa bouche d'assaut. Lorsqu'il remarqua qu'elle le regardait, une interrogation dans les yeux, il comprit qu'il n'avait pas du tout prêté attention à ce qu'elle avait bien pu lui dire.

Ouvrir les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant