Une fois sur le trottoir, le portable de Lise sonna. Elle décrocha assez vite, encore irritée de sa petite explication avec un certain jeune homme.
– Lise chérie, c'est papa.
– Je sais, Pops.
– Oui c'est vrai...
– Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle après quelques secondes de battements.
– Je suis vraiment désolé, Lise, vraiment vraiment. Je voulais juste te prévenir. Je ne peux pas rester avec toi ce soir. Je dois rester assez tard au boulot. Je ne sais vraiment pas à quelle heure je vais rentrer mais... Etant donné les récents évènements, je ne veux pas te savoir seule à la maison. Alors je me disais que, puisque je t'ai déjà préparé un petit quelque chose, tu aurais pu inviter tes amis pour la soirée. Je risque de rentrer tard et je serais énormément rassuré si je te savais entourée...
Lise assimila tout ce que son père venait de lui déclarer.
– Mais papa, je peux me débrouiller toute seule.
– Non, c'est absolument exclu. La dernière fois que je t'ai laissée seule, tu as passé la nuit chez un garçon parce qu'un autre te harcelait.
– Oui enfin, le premier garçon en question ne t'était pas inconnu, rappela-t-elle.
– De toute façon, je n'aime pas te savoir seule à la maison. Et je sais très bien que Raphaël et toi n'êtes que de simples amis. Aussi c'est la raison pour laquelle je lui permets de venir dormir à la maison. Avec Nolan. Lui, je peux vraiment lui faire confiance sur ce genre de chose.
– C'est-à-dire que, commença-t-elle, sceptique. Je viens juste d'être assez sèche avec Raph et... Enfin ce n'est pas grave, je vais voir ça avec Nolan. Ne t'inquiète pas, je m'en occupe. Merci 'Ti Pops, bisous. Et bon courage, au travail !
Elle raccrocha et se maudit.
Pourquoi n'avait-il pas appelé trente secondes plus tôt ? Elle aurait pu proposer au jeune homme de passer la soirée ensemble et surtout, elle n'aurait jamais entendu l'horreur qu'il lui avait dite. Bon d'accord, elle exagérait légèrement. En fait, l''horreur venait surtout du fait qu'il lui avait clairement balancé en pleine face qu'il ne l'aimait pas.
Pour embrasser, il faut des sentiments.
Au moins, si elle avait eu le moindre doute, il avait eu vite fait de l'éradiquer !
Exaspérée, elle se retourna pour voir si Raphaël se trouvait encore dans les parages. En réalité, il n'avait pas bougé. Il était toujours de l'autre côté du passage piétons, à l'angle de la rue, appuyé au poteau du feu rouge auquel elle l'avait planté.
Oh bordel de merde ! Il était carrément trop séduisant comme ça, dans sa posture nonchalante et son sourire narquois. Elle soupira, hésita encore une fois, puis entreprit de retraverser la rue. Elle attendit d'être à son niveau pour s'adresser à lui.
– Tu comptais rester là toute la fin d'après-midi ?
Il la jaugea, inclina la tête et se redressa.
– A vrai dire, j'attendais le moment où tu aurais une saute d'humeur. C'est arrivé plus vite que je ne l'aurai cru...
Piquée à vif et à deux doigts de le planter là une fois de plus, elle rétorqua :
– Que veux-tu, visiblement je suis à la fois inconstante et prévisible.
– Mauvaise nouvelle ? Il lui désigna le portable qu'elle avait toujours en main. Devant son regard sceptique, il enchaîna : tu t'es stoppée d'un coup et tu es revenue vers moi alors que tu venais de m'envoyer promener. Tu dois forcément être acculée pour réagir ainsi.
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Ouvrir les yeux
RomanceJe n'ai rien eu besoin de plus que ton sourire pour tomber amoureuse. Tu as du charme, tu le sais ? Je me croyais immunisée contre ça, contre toi. Mais c'est ma faute : je n'aurai jamais dû avoir envie de te connaître, je n'aurai jamais dû avoir env...