Chapitre 27

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Voilà un bail que je n'ai plus écrit ici. Désolée, vraiment. Je ne pensais plus écrire dans mon journal intime, mais les récents événements me poussent à me confier à quelqu'un qui ne me jugera pas. Enfin, peut-être le feras-tu, mais je n'entendrais rien ! Haha... ouais non je sais, ce n'est pas drôle du tout mais bon.

Oh mais justement, en parlant de bêtises... Je suis tellement... tout. Je suis énervée parce que Raphaël m'a menti et en même temps j'ai le cœur brisé parce qu'il en a embrassé une autre – une vraie p*tasse ! Je souffre parce que je suis folle amoureuse de lui mais je ne peux pas m'empêcher de le détester. Oui parfaitement, je le déteste. Pour la simple et bonne raison qu'il s'est débrouillé pour prendre mon cœur en otage sans que je ne m'en rende compte. Et après ça, il l'a embrassé elle et pas moi. Pourquoi pas moi ?! Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi ?

Arff ! Mais je connais la réponse ; elle est – et ça me tue de l'avouer – magnifique. Une vraie fille, comme monsieur les aime ; douce, belle, un peu mutine et... Enfin bref, tout ce que je ne suis pas. Oh non, je ne devrais pas me lancer là-dedans maintenant, je sens déjà les larmes me piquer les yeux.

Re-bref, je suis perdue.

Dois-je aller parler à Raphaël ? ... Mais pour lui dire quoi au final ? Je ne veux pas trahir mes émotions devant lui. C'est déjà suffisamment humiliant d'être la seule à se savoir rejetée ; si en plus il comprend que je suis amoureuse de lui... Je ne sais pas si me prendre une veste ne m'aiderait pas justement à passer à autre chose... AAAAH, enfer et damnation, c'est quoi cette vie, sans déconner ?!

Raphaël Deacon est – était ? – peut-être mon meilleur ami, il n'en reste pas moins un pauvre idiot. Un vrai crétin aveugle, incapable de voir ce qui lui pend sous le bout du nez ! Mais réveille-toi sombre andouille ! Bordel, regarde-moi un peu.

Elle tourna la page qu'elle venait de noircir d'encre et de larmes. D'un geste rageur, elle s'essuya les yeux. Bon sang ! Mais pourquoi pleurait-elle encore ? Voilà trois jours que le shooting photo était passé sans que la tempête qui régnait dans son cœur ne s'apaisât. Alors pour épancher un peu son chagrin, elle déversa sa fureur sur le papier.

J'ai déjà dit que Raphaël était un parfait crétin. Je le maintiens. Il est même plus que ça ; il est complétement con. Je n'ai pas peur de le dire. Je lui dirais bien en face si sa présence ne me donnait pas la nausée.

Lise fit une pause. N'allait-elle pas trop loin ? Bah ! Après tout c'était la stricte vérité. Rien que l'idée de le revoir lui retournait l'estomac, tant elle était trop bouleversée. Le garçon faisait naître en elle un trop plein d'émotions qui la chamboulaient énormément.

Je ne devrais même pas réagir ainsi. Après tout je mérite mieux (ne serait-ce qu'en tant que meilleure amie). C'est un menteur égocentrique. Râleur, il se renferme sur lui-même à chaque fois que ça devient un peu trop intime. Hautain, il se croit meilleur que tout le monde. Il ne peut pas s'empêcher d'être vantard. Et agressif. Parfois même vexant. Je ne compte même plus le nombre de fois où il m'a blessée ! Je n'ai jamais vu un mec aussi fier et arrogant.

La jeune fille s'arrêta de nouveau et, sautant quelques lignes, elle poursuivit son monologue, un petit sourire aux lèvres.

Il est très agaçant. Et il est bien loin d'être parfait.

Mais, oh bon sang, qu'est-ce que je l'aime comme ça ! Il est ma petite imperfection à moi. Tous ces défauts font partis de lui et en tant que tels, j'en suis aussi raide dingue. C'est complètement inouï, je le sais bien. Mais tout en lui me plaît, même si je dis souvent le contraire. On dirait bien que je suis condamnée à être amoureuse de lui toute ma vie. Et c'est une punition exquise.

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