De l'autre côté de l'Atlantique, Lise était en pleine séance de dédicaces. Elle mettait toujours un point d'honneur à signer ses autographes jusqu'au dernier, c'est pourquoi sa manager s'efforçait de ne jamais lui programmer autre chose le même jour. De nombreux fans s'étaient déplacés pour l'occasion. Beaucoup étaient déjà passés, mais il en restait encore énormément. Peut-être bien qu'un jour elle trouverait cette tâche lassante – quoi qu'elle en doutât sérieusement – mais pour l'heure elle adorait. C'était tellement excitant de rencontrer ses admirateurs, d'avoir leurs retours, discuter avec eux, même si ce n'était que quelques secondes. Elle s'amusait toujours énormément de voir sur quoi elle devait signer : une peluche, un livre, la plupart du temps des poster, des tee-shirt, parfois même leur avant-bras (un fan lui ayant avoué vouloir se faire tatouer sa signature du la cheville !), des carnets... Non, ses fans ne manquaient pas de ressources !
Elle secoua la tête et se concentra sur la jeune femme qui se tenait devant elle, une petite fille dans les bras. L'enfant était tellement passionnée par les chansons de Lise qu'elle hurlait dès qu'elle les entendait ou la voyait seulement à la télévision, lui confia la maman. L'adolescente se mit à rire devant le léger désespoir de la mère et lui signa un autographe digne de ce nom. Lorsqu'elle la prit dans ses bras pour lui faire un bisou, la petite s'accrocha si brusquement à elle qu'elle lui tira les cheveux. Lise rit de plus belle et se stoppa net quand elle entendit sa petite voix fluette murmurer :
– Pourquoi c'est plus toi qu'on voit avec Raphaël ? Vous vous aimez plus?
Lise était si abasourdie par ce qu'elle venait d'entendre qu'elle mit plusieurs secondes à lui répondre. Cependant, ce fut la jeune groupie qui l'empêcha de réagir en ajoutant :
– Alors c'est lui qui t'aime plus ? Moi je t'aime fort en tout cas, reprit-elle en serrant son idole un peu plus fort.
Lise l'étreignit à son tour et regarda sa mère l'emmener sans vraiment s'en rendre compte. Si la petite était ravie d'avoir vu la star en vrai, la jeune fille en question était complètement chamboulée. A partir de ce moment-là, elle assistait physiquement à la dédicace mais son esprit était totalement déconnecté. Elle repensa aux rares nouvelles que lui avait donné son amoureux en triturant son bracelet.
Ce que cette adorable petite fille venait de dire, les journaux le lui criaient tous les jours depuis plus d'un mois.
La première semaine, elle avait reçu un sms. Un seul pauvre message lui expliquant quelle folie cela avait été d'arriver à l'aéroport et d'être reçu par Meghan et une horde de paparazzis. Elle avait aussi particulièrement adoré la partie où il lui disait dormir chez la chanteuse Américaine – quand bien même il s'agissait d'une grande amie des Spectres depuis leur tout début. Et malgré ses relances sur Facebook ou snap, rien. Enfin, si. Quelle mauvaise langue elle était ! Il fallait tout de même avouer qu'il répondait. Le strict minimum. Et c'est exactement ce qui la rendait folle. Il ne semblait pas faire d'efforts particuliers pour poursuivre leurs conversations.
Elle s'était alors dit qu'il était très occupé, mais en lisant la presse, elle était tombée sur un article de lui à Central Park avec deux magnifiques mannequins et une superbe styliste. Sur la page suivante, il était à Time Square avec Meghan. Lise avait encaissé, se disant qu'il devait bien relâcher la pression de temps en temps. Mais quand elle apprit, la quatrième semaine, qu'il parlait régulièrement avec Nolan... Là, elle craqua.
– Hé, Lise ? Tout va bien ?
Nolan lui prit la main pour s'assurer qu'elle était bien avec lui. Lise sortit de ses pensées et regarda autour d'elle, étonnée de ne voir que le garçon à ses côtés. La foule qui était présente depuis tant de temps s'était vraisemblablement dispersée. Elle se contorsionnant néanmoins sur son siège pour regarder aux alentours et s'en assurer.
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Ouvrir les yeux
RomansaJe n'ai rien eu besoin de plus que ton sourire pour tomber amoureuse. Tu as du charme, tu le sais ? Je me croyais immunisée contre ça, contre toi. Mais c'est ma faute : je n'aurai jamais dû avoir envie de te connaître, je n'aurai jamais dû avoir env...