Chapitre 5

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Elle était paniquée à l'idée que quelqu'un puisse la suivre mais ce n'était rien à côté de la frayeur qui la submergea lorsqu'elle sentit une poigne d'acier lui enserrer le bras. Elle ne pensa même pas à se retourner pour voir le visage de son agresseur. La seule chose qu'elle avait en tête était de fuir. Avec un petit coup de pied bien placé elle pourrait se libérer de son emprise et courir. Courir vite et loin.

Mais au moment où elle balança son genou, elle perdit son équilibre et s'affala sur son assaillant, qui tomba en jurant.

- Mais putain de bordel de merde, t'es folle ou quoi ? Idiote ! C'est quoi cette hystérie ?

Lise, qui essayait de démêler ses jambes de celles du garçon, cessa toute activité et regarda son agresseur. Le reconnaissant, elle plaqua ses mains sur ses joues à lui.

- Oh mon dieu, Raphaël ! Elle le serra fort dans ses bras, soulagée. C'est toi !

Sa réaction surprit Raphaël, qui la serra à son tour afin de la rassurer. Légèrement énervé cependant, il lui demanda :

- Mais évidemment que c'est moi. Tu croyais que c'était qui ce pauvre couillon qui te courrait après depuis tout à l'heure ?! Tu ne m'as pas entendu t'appeler ?

Il la lâcha pour prendre sa tête dans ses mains, caressant ses joues de ses pouces pour essuyer les larmes qui coulaient.

- Lise, pourquoi tu pleures ?

Elle essaya de le repousser pour cacher son visage, mais en vain. Elle ne put que détourner les yeux en lui avouant la raison de son errance dans les rues de la ville à une heure si tardive.

- Kieran est chez moi. Enfin, il y était et... Elle jeta un rapide coup d'œil à son portable. Il y est peut-être encore. Mais ça me fait flipper cette histoire, surtout que mon père n'est pas là et... Elle étouffa un hoquet. J'en peux plus Raph, je suis crevée...

- Viens dormir chez moi.

Devant cette proposition spontanée, Lise cessa de pleurer, ébahie.

- Je... non. Non, je ne peux pas...

- Pourquoi ? Il ramassa les affaires qui étaient tombées lors de la collision. Je t'invite. Gabriel va être super heureux de te revoir ! Et puis tu pourras dormir en sécurité cette nuit. La voyant sur le point de pleurer, il s'empressa d'ajouter : Mais en échange, tu arrêtes de chouiner.

Lise sourit faiblement et chuchota un petit merci. Pour la faire rire, Raphaël regarda sa poche de courses trouée et dit d'un air las :

- En fait, c'est juste un prétexte pour que tu m'aides à ramener tout ça à la maison.

Il lui fit un clin d'œil et lorsqu'ils eurent tout ramassé, ils se mirent en marche pour rentrer chez lui. La famille Deacon habitait en plein centre-ville. Une commodité quand on savait que les parents étaient très pris par leur travail et que les garçons s'élevaient tout seuls.

Devant la porte d'entrée, Raphaël, qui avait les mains prises, demanda à Lise de sortir la clé qui était dans... la poche arrière de son jean.

- Et n'en profite pas pour me tripoter.

- Tu aimerais trop, répliqua-t-elle, retrouvant une humeur taquine.

Et tout en disant cela, elle récupéra la clé et lui donna une petite tape sur les fesses. Le jeune homme fut tellement surpris qu'il lâcha tout ce qu'il était en train de porter. Le bruit alarma les petits habitants de l'appartement et la porte s'ouvrit sur Thomas et Gabriel, deux des petits frères de Raphaël.

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