Après quelques secondes de silence, Raphaël fut le premier à réagir. Il se leva et fit quelques pas sur le parquet de sa chambre, en direction de la porte. Lorsqu'il tendit la main vers la poignée de la porte, il sentit une légère pression dans son dos. Il tourna la tête et aperçut une masse de cheveux blonds. Lise.
– Tu ne crois quand même pas que je vais rester ici toute seule ? C'est la meilleure solution pour se faire tuer, dans un film d'horreur !
– Idiote. On n'est pas dans un film d'horreur, on est chez moi.
Il secoua la tête pour appuyer ses propos et cela sembla détendre Lise. Du moins jusqu'à ce qu'ils entendent sangloter. Sentant une nouvelle crise d'angoisse poindre, elle se colla à Raphaël en passant les mains autour de son ventre.
– Non sérieusement Raph, il se passe des trucs pas nets dans cette maison !
Raphaël leva les yeux au ciel avant de tendre l'oreille pour analyser le bruit.
– Mmh... on dirait que ça vient de... Il se tourna vers Lise. On dirait que ça vient de la chambre de Nathan. Reste là, dit-il en détachant les bras de la jeune fille de son corps. Je vais voir ce qu'il a.
Raphaël sortit en trombe de sa propre chambre et se dirigea vers celle de son petit frère, ignorant complètement les suppliques de la jeune fille, terriblement angoissée. Lise, restée seule, balaya la chambre du regard. Un frisson de peur la parcourue ; il y avait à peine assez de lumière et bien trop de recoins sombres à son goût. Avec son imagination débordante, elle avait vite fait de se faire des films. Elle décida donc de rejoindre les frères Deacon, histoire de voir quelle était la source du cri. Oui, elle avait la trouille, mais hors de question de courir dans le couloir ; ils allaient la prendre pour une folle.
En entrant, elle trouva Raphaël assis sur le lit de Nathan qui, tout en séchant ses larmes, expliquait à son aîné la raison de sa terreur.
– Y'a un monstre, pleura l'enfant en pointa la fenêtre du doigt. Il veut rentrer.
Il n'eut pas besoin d'en dire plus pour que Lise aille se réfugier sous la couverture avec lui. Pour le rassurer, avait-elle précisé. Raphaël leva un sourcil et elle comprit qu'il n'était pas dupe. Exaspérant ce mec.
– Nathan, les monstres n'existent pas.
– Si ça existe ! Même qu'il n'arrête pas de frapper à la fenêtre ! Il veut venir me manger les pieds quand ils dépasseront du lit, c'est sûr. C'est Gabe qui me l'a dit.
Raphaël maudit intérieurement son frère pour avoir mis de telles inepties dans la tête de Nathan. Il essayait de trouver le moyen de le calmer lorsqu'il se rendit compte que la nervosité de Lise l'effrayait probablement plus que le monstre en lui-même. Au même moment, Nathan repoussa son duvet pour permettre à son grand frère de les rejoindre.
– On va se serrer un peu pour que tu puisses venir te réfugier. J'ai une couette avec un champ de protection intégré. Si tu es dessous, les monstres ne peuvent rien te faire, expliqua-t-il en se tournant vers Lise.
– Ça aussi c'est Gabriel qui te l'a dit ? voulut-elle savoir.
Comme il acquiesçait doucement, Raphaël nota mentalement qu'il devrait avoir une petite explication avec Gabriel. Il ne pouvait pas le laisser martyriser le petit dernier de la famille sans rien faire. Mais pour l'heure il devait surtout rassurer Nathan. Raphaël se contenta de lui ébouriffer les cheveux et se dirigea alors vers ladite fenêtre pendant que Nathan et Lise plongeaient sous la couette. Il comprit aussitôt ce qui avait fait peur à son cadet. Non mais quels crétins ! Ils avaient oublié de fermer les volets de la chambre de Nathan après l'avoir couché, et voilà que les ombres des branches d'un arbre se reflétaient sur la fenêtre. Ce que son frangin prenait pour un monstre n'était en réalité qu'une branche, plus longue que les autres, qui grattait parfois la paroi du mur, juste au-dessus de la fenêtre. Raphaël retint de justesse son rire et ouvrit la fenêtre. Puis, prenant soin de ne pas froisser son petit frère en clamant haut et fort qu'il n'y avait rien de surnaturel dans toute cette histoire, il ajouta :
VOUS LISEZ
Ouvrir les yeux
RomanceJe n'ai rien eu besoin de plus que ton sourire pour tomber amoureuse. Tu as du charme, tu le sais ? Je me croyais immunisée contre ça, contre toi. Mais c'est ma faute : je n'aurai jamais dû avoir envie de te connaître, je n'aurai jamais dû avoir env...