J'ai la rage.
Il me donne envie de hurler tellement je suis hors de moi ! Tout ça pour ça ?
Je suis plongée dans une colère noire depuis hier et je ne parviens pas à me calmer. Et quand bien même j'y arriverai, je serai malheureuse comme les pierres alors ce n'est pas une solution. Je préfère avoir envie de le tuer que de pleurer comme une pauvre petite chose au cœur brisé. Même si honnêtement c'est ce que je suis.
J'ai mal, j'ai tellement mal. J'ai l'impression d'en crever tellement j'ai le cœur brisé. Encore une fois. Combien de fois vont-ils le piétiner ? Combien de fois vont-ils m'écraser ? Qu'est-ce qu'ils gagnent ? Qu'est-ce qu'il veut ? Je suis perdue et totalement détruite. Mais je suis surtout bien plus en colère encore. MERDE ! Qu'ai-je bien pu lui faire pour qu'il décide de me faire autant de mal ? Pourquoi ne me dit-il tout simplement pas qu'il sort avec elle ? Pourquoi revenir vers moi pour mieux s'éloigner ? Il ne doit certainement pas tenir à moi pour aimer me faire autant souffrir...
Oh mon dieu, ce que je peux le détester quand il fait ça. Mais il a beau être odieux, je l'aime encore et toujours ! Il n'est pas rien pour moi, quand même. Je le sens, je le sais, je l'aime à en crever ! ... Quel cliché. Je me désespère moi-même. Quand comprendrai-je qu'il ne veut pas de moi ? Il ne m'apporte rien de bon – que des larmes. Il ne pense pas à moi comme je pense à lui et je ne peux pas changer ça. S'il est un idiot, je suis une idiote moi-même. Une idiote pour être amoureuse du seul garçon qui ne me verra jamais autrement que comme un petit boulet. Une idiote pour craquer devant lui et rester à chaque fois seulement parce qu'il me sert son beau sourire. Une idiote pour être si faible et avoir des sentiments si forts... Une idiote enfin pour l'appeler « meilleur ami » quand tout ce qu'il fait, c'est me trahir.
Je ne comprends pas et
Lise s'arrêta en plein milieu de sa phrase. Les larmes qu'elle retenait depuis la veille surgirent avant qu'elle n'ait pu les neutraliser et vinrent se briser sur les feuilles de son journal. Elle regarda l'eau salée brouiller les mots qu'elle venait tout juste d'écrire et ses résistances cédèrent. Rejetant la tête en arrière, elle pleura. En relevant ses grands yeux baignés de larmes, elle rencontra son reflet dans le miroir et gémit devant son apparence : échevelée, les yeux rougis et gonflés, un visage déformé par le chagrin. Accablée, elle se cacha d'elle-même en enfouissant son visage dans ses mains, gémissant de plus belle.
Dire qu'elle avait voulu rester forte. Quelle illusion !
Elle se sentait plus misérable encore que lorsque Raphaël était aux USA et qu'ils étaient fâchés. Comment était-ce possible ? Elle avait cru être alors au plus mal et pourtant il lui semblait désormais que sa douleur d'alors n'était rien à côté de celle qui lui labourait le cœur aujourd'hui.
En plein milieu de ses sanglots elle réalisa que son portable sonnait. L'ayant laissé sur son lit elle se leva et se dirigea vers lui en tentant de se calmer afin de pouvoir répondre. Le nom de son correspondant la remit pourtant immanquablement dans tous ses états et elle déclina l'appel. Elle jeta le cellulaire un peu plus loin sur son lit et s'affala dessus, pleurant tout son soûl.
A la KAS, un jeune homme soupira devant sa tentative infructueuse. Il se pinça l'arête du nez et ferma les yeux, espérant calmer le désespoir qui s'emparait peu à peu de lui. Quand il les réouvrit, il se sentit plus irascible que jamais. Si Lise refusait de lui répondre, ils ne pourraient jamais s'expliquer et tous leurs efforts pour repartir sur de bonnes bases n'auront servi à rien. Elle recommençait à l'éviter. Dieu lui pardonne, si elle s'entêtait ainsi il ne pourrait pas le supporter longtemps. Mais enfin pourquoi était-elle toujours si prompte à le juger sans le laisser se défendre ? Comment pouvait-elle toujours tirer si facilement un trait sur leur amitié ?
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Ouvrir les yeux
RomansaJe n'ai rien eu besoin de plus que ton sourire pour tomber amoureuse. Tu as du charme, tu le sais ? Je me croyais immunisée contre ça, contre toi. Mais c'est ma faute : je n'aurai jamais dû avoir envie de te connaître, je n'aurai jamais dû avoir env...