Le caprice du destin

47 8 55
                                    

Auzia ( actuelle Bouira /Algérie) 134 av JC royaume de Numidie.

                Après avoir passé une  journée dans la modeste demeure d'Angad,  ce  vénérable chasseur préférant la solitude sauvage à la vie urbaine. L'homme, peu loquace de nature, prodigua son aide à Arris pour soigner Kaeso grâce à des plantes médicinales, sa blessure n'était pas si profonde , et les vomissements qu'il a eu auparavant provenaient de l'état de choc dans lequel il était.

En plus de leur offrir nourriture, boissons et tuniques propres, Angad leur dispensa des conseils éclairés.

en bois, nichée près des montagnes, les deux compagnons reprennent leur périple. 

Dans leur errance, ils avaient tout perdu : leurs montures, leur fortune, et bien plus encore.

La colère d'Arris semblait intarissable, tel un océan en furie, tout lui était désormais interdit. Les dieux, semblait-il, lui avaient arraché tout ce qui avait de l'importance .

La femme qui lui était plus précieuse que tout.

Repartant en direction de la cité d'Auzia, leurs pas avançaient lentement, laissant peu à peu derrière eux les enchantements des forêts sauvages. Kaeso perçut l'agitation intérieure d'Arris mais préféra garder le silence, respectant son besoin de solitude.

— Pourquoi me scrutes-tu ainsi ? demanda Arris, perçant les yeux inquisiteurs de Kaeso.

— Je me questionnais simplement sur nos prochaines actions, répondit Kaeso prudemment.

— Il n'y a rien à faire, Kaeso ! s'écria-t-il en agitant les mains. Je n'ai été ni vaillant ni responsable, et j'ai tout perdu. La femme de ma vie, mon argent, ma dignité. Ma tête est mise à prix, et je me sens condamné à suivre la volonté capricieuse des dieux.

Kaeso, voyant son ami emporté par la rage, baissa humblement la tête pour ne pas attiser davantage sa colère.

Arris s'immobilisa soudainement.

— Je ne suis qu'un homme vidé à présent, poursuivit-il, sa voix empreinte de mélancolie. Et si quoi que ce soit arrivait à Maxima, je ne me le pardonnerais jamais, Kaeso, jamais.

Une main réconfortante se posa sur son épaule.

— Elle se nomme Tihya désormais, et nous la retrouverons, mon frère, assura Kaeso d'une voix rassurante. Fais-moi confiance. Pour l'instant, concentrons-nous sur notre tâche. Il faut traverser chaque ville et interroger les gens, en attendant de trouver un moyen de gagner quelques pièces. Arris, tu ne peux te retirer maintenant, tu dois te battre, mon ami.

Arris essuya discrètement quelques larmes qui coulaient sur son visage, tels des joyaux de tristesse qu'il effaça d'un geste. D'un air résolu, il acquiesça silencieusement.

—  Mais avant tout, reprit Kaeso, tu dois apprendre à manier l'épée avec adresse.

—  Tu parles de manier l'épée ! ronchonna Arris.

Après une longue marche éprouvante, ils arrivent finalement à la cité d'Auzia, où de fines gouttes de pluie perlent sur leur peau exténuée. Épuisés et affamés, ils se dirigent vers une auberge, tentant de négocier quelques maigres victuailles en échange de leurs modestes services.

Cependant, le propriétaire, affichant une humeur grincheuse, les rejette d'un ton sec :

—  Je ne suis point en quête de services, allez chercher fortune ailleurs.

Kaeso et Arris échangent des regards désolés avant de s'éloigner, impuissants.

—  Peut-être devrions-nous interroger les habitants de cette cité à propos de Tihya. Ils pourraient l'avoir aperçu, suggère kaeso avec persévérance

Numidia Tome 1 : Le Spectre Du Néant ( En Réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant