Numidia Tome 1 : Le Spectre Du Néant ( En Réécriture)

Entre espoir et désespoir

Cirta , Numidie, 134 av JC ( actuelle Algérie, Constantine)

Les jours s'écoulent lentement pour Arris et Kaeso.

Quatre jours de marche leur semblent interminables. Heureusement, Assalas a su persuader un marchand de les accompagner grâce à ses relations au village.

À leur arrivée dans la majestueuse Cirta, ils se sentent transportés en Grèce, tant la cité est moderne. Ils ne savent par où commencer. La ville est imposante, grouillante de marchands, et les habitants semblent bienveillants.

—  Nous nous sentons petits dans cette ville, commente Kaeso en scrutant les environs.

Arris observe un marché de concubines.

— Regarde ! s'exclame-t-il en se dirigeant vers le marchand.

—  Attends-moi, mon frère,  réplique Kaeso en le suivant. Le marchand jette un bref coup d'œil à Arris mais est occupé avec des acheteurs plus importants. Arris examine les femmes du même âge, mais aucune ne ressemble à Tihya.

—  Bonjour, je souhaite vous interroger au sujet d'une femme nommée Tihya.

—  Regardez, messieurs, cette merveille est d'une divine beauté. Elle saura vous tenir éveillés toute la nuit,  rétorque le marchand en montrant une esclave à un client.

Arris regarde Kaeso avant de se retourner vers le marchand.

— Monsieur, insiste Arris.

—  Que veux-tu, gamin ? Ne vois-tu pas que je suis occupé ?

—  Je me demande si une femme nommée Tihya a été vendue ici.

— Je ne me rappelle pas, répond-il brièvement avant de se tourner vers les clients.

Arris, hors de lui, fait quelques pas, et Kaeso tente de le calmer.

—  Je pense que nous devrions interroger les gens,  suggère Kaeso.

Tous deux s'efforcent d'interroger les passants, mais personne ne semble détenir de réponse.

Les compagnons finissent par se glisser dans une ruelle, entre des maisons en pierre, sans savoir exactement où elle les mène.

Cependant, elle est bordée d'herbe verte où des coquelicots ont éclos, annonçant l'arrivée du printemps, et une agréable fragrance chatouille leurs narines.

—  Nous n'avons trouvé aucune trace de Tihya , déclare Arris. Kaeso déglutit péniblement, étouffant un éternuement.

—  Nous n'avons pas encore atteint l'autre bout de la rue, patiente un peu mon frère , répond-il, mais il éternue de nouveau.

—  Je crains que nous ne trouvions rien , dit Kaeso.

—  Ne sois pas si pessimiste, mon ami, lui rétorque Kaeso en éternuant une seconde fois.

— Mais qu'est-ce qui t'arrive ?  demande Arris à son compagnon.

—  Je ne supporte pas l'herbe et ces fleurs, répond Kaeso.