Prologue

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Je regarde le reflet des néons teintés de violet, de bleu et de rose sur la vitre de ma voiture, la pluie danse dans l'air avant de s'écouler sur le pare-brise. La nuit s'installe doucement, les étoiles ne sont pas visibles. La buée qui sort de ma bouche dessine une forme abstraite sur la vitre, je ferme les yeux pour écouter le bruit de la pluie. J'aime ce spectacle unique, bienveillant, lointain. La porte du conducteur s'ouvre brusquement, le charme du spectacle disparaît, la réalité me percute comme si je l'avais oublié le temps d'un instant. J'ouvre les yeux, mon regard se tourne vers le conducteur. Ses iris rencontrent les miens, un sourire apparaît sur ses lèvres douces. Sa main se pose sur ma joue, je ferme les yeux lorsque sa peau entre en contact avec la mienne, la pluie continue sa danse unique. La réalité telle que je la connais n'est pas présente, ce moment est différent, singulier. Pour la première fois de ma vie, j'ose espérer que ça va durer, qu'il ne va pas me briser le cœur contrairement aux autres. Il est différent, je le sens, quand il est prêt de moi avec son sourire charmeur, ses caresses, je suis heureuse.

« Mais tu n'es pas là »

Je me réveille avachi sur le siège passager, je cligne des yeux plusieurs fois. La réalité telle que je la connais apparaît brusquement, je ne suis pas dans sa voiture, la pluie ne danse plus. Son contact n'est plus là, son sourire à disparu pour toujours. Je souris sans conviction, il est parti depuis deux ans, je n'ai jamais ressenti une rupture aussi douloureuse. Il n'y a pas une seule minute sans que je ne repense à nous, notre histoire d'amour tragique. La chute, elle, est continue, je ne touche jamais le fond. Je n'arrive pas à passer à autre chose. Je sors de ma voiture, plongée dans un autre univers, j'avance, seule. La solitude ne m'avait pas manqué, j'avais oublié ce qu'elle me faisait ressentir. Je n'étais pas prête à être seule avec moi-même, je n'avais pas prévu de me faire face. Pour la première fois de ma vie, j'ai rencontré le manque, je ne m'étais pas rendu compte à quel point j'étais attachée à lui, à ses habitudes. Au fond de moi, j'espère son retour. Je veux sentir ses bras à nouveau autour de ma taille, son souffle sur ma nuque. Les moindres détails, même insignifiants, me manquent. J'ai besoin de lui, de son regard chaleureux, de son rire rauque le matin, de ses maladresses. Le tout qui constituait sa personne entière et authentique.

La vérité est brute, sans filtre, percutante. La douleur s'est emparée de moi, je n'arrive pas à vivre sans elle, je crois que j'y suis attachée à cette douleur, « il est encore là ». J'avance dans cette rue froide teintée de couleurs sombres, les lumières des lampadaires disparaissent, les bruits sont étouffés, mes pas lourds continuent leur mouvement. Mes pensées s'égarent encore une fois, j'ai l'espoir qu'un jour, j'irais mieux. Le chemin va être parsemé d'obstacles, sans doute de retour en arrière, d'arrêt. Ce qui compte au final n'est pas l'importance de la chute ni le but à atteindre même si je rêve de ce jour, non. Ce qui compte réellement, c'est le chemin traversé, les moyens mis en place pour arriver à ce but. Parce que si je ne le fais pas pour moi, qui va le faire ?


Après toi [ réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant