Cela fait quelques dizaines de minutes qu'il est dans ma chambre et qu'il me frappe. J'essaie de me débattre mais, je suis affaiblie, je manque d'eau et de nourriture. Il s'arrête soudainement pour fouiller dans sa poche, il sort un briquet et une cigarette. Je ferme les yeux, je sais ce qu'il va faire.- Abby.
Je recule loin de lui mais, il m'attrape par la nuque. Ensuite, il plonge son regard dans le mien tout en allumant sa cigarette, il tire une fois dessus avant de recracher la fumée sur ma figure.
- Tu mérites ton sort.
J'essaie de me battre mais, je ne peux plus lutter. Il écrase la cigarette sur la peau de ma nuque, je pousse un hurlement de détresse, personne ne vient. Il ne répète pas son geste, un sourire malsain éclaire son visage. Il me regarde en finissant d'écraser sa clope sur le sol, il se relève sans prononcer un mot et referme la porte à clef avec un rire sadique.
Mes jambes se mettent à trembler, je tombe sur le parquet gelé. Des larmes s'écoulent lentement sur mes joues rougies, des sanglots secouent mon corps. Je le déteste tellement. La douleur de ses coups perdure, elle est omniprésente. Il me rend visite tous les jours à la même heure, il répète continuellement ce scénario qui me tue à petit feu. Cet homme n'aime que la violence et les cigarettes, rien d'autre. Je passe un bras autour de mes jambes pour les coller à ma poitrine, ma tristesse coule silencieusement sur le parquet, ma respiration est saccadée. Les crises d'angoisse sont devenues quotidiennes, je suis obligée de les affronter, seule. Personne ne devrait subir ce qu'Alexandre et William me font subir. Un désir de vengeance grandit au plus profond de mon être.
Le silence qui charge l'atmosphère est étouffant, ma souffrance solitaire est devenue une habitude, j'aimerais y mettre fin. Après de longues minutes, je sens ma crise diminuer, je me relève difficilement. Je prends une douche pour rependre mes esprits, soigner mon dos et la brûlure qui va marquer ma nuque pour toujours. Alexandre m'autorise à trois minutes de douche avant que l'eau froide ne se coupe.
Je me dépêche malgré la douleur et mon manque d'énergie. Des coups secs résonnent, Anora entre dans la pièce. Elle est au service d'Alexandre depuis qu'il est petit, c'est une personne lâche. Elle doit avoir la soixantaine, ses cheveux grisonnants sont coupés au carré, sa taille est fine, ses yeux bleus reflètent une grande tristesse passée.
- Voila ton repas.
J'avance vers elle habillée d'une simple chemise de nuit avant de m'approcher de mon repas constitué de pain, d'eau et d'une pomme. Je m'effondre sur le sol, perdue. Je ne vais pas pouvoir tenir plus longtemps avec cette ration. Anora jette mon repas à mes pieds puis me tourne le dos pour partir. Elle est sur le point de quitter la pièce lorsqu'elle se retourne vers moi tout en évitant mon regard.
- Aaron James a été aperçu près de notre domaine. Il veut s'en prendre à nous, Alexandre va veiller à ta sécurité.
Je suis prise d'un fou rire que je ne peux contrôler.
- Alexandre a peur ?
Elle me fusille du regard, ses yeux se posent sur mon visage. Je me relève pour me mettre à sa hauteur, elle n'aime pas quand je lui fais face. Je me rapproche d'elle, ses poings se serrent.
- J'espère que ce ridicule criminel va s'imposer à Alexandre, qu'il va le défier pour lui prouver qu'il n'est rien sans son père William. Je vous déteste tous ! Aaron James ne me fait pas peur, il ne peut pas franchir les murs de béton, ni les hommes qui surveillent nuits et jours le domaine. Alexandre me frappe quotidiennement, c'est de lui que je me méfie, pas de ce James ! Vous n'êtes qu'un jouet pour cette famille sans eux, vous n'êtes rien Anora.
Mes émotions prennent le dessus, la colère qui m'anime rejaillie de manière inattendue. Anora me regarde, les larmes aux yeux. Elle me tourne le dos et part de ma chambre en claquant la porte, furieuse. Elle doit se sentir blessée, mais je ne me préoccupe pas d'elle. La clef de ma chambre est posée sur le verrou, je la regarde sans y croire vraiment. Je vais enfin pouvoir me libérer de cet endroit maudit.
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Après toi [ réécriture]
RomanceQue feriez vous si le plus grand criminel était devant vous, son arme pointée sur votre cœur ?