Chapitre XXIX

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Les rayons du soleil caressent ma peau, cela fait une semaine et demie que je n'ai pas ressenti la chaleur de celui-ci sur ma peau. Le vent frais gifle mon visage, le mois de novembre est arrivé. Je respire l'air glacé, mes yeux mettent un petit temps d'adaptation pour s'habituer à la lumière naturelle. Alexandre est devant moi, ses soldats jugent mes moindres faits et gestes, ils sont tous armés, je n'ai aucune de chance de prendre la fuite. Il ouvre la porte arrière de sa voiture et me fait signe de monter avec lui, je m'assois en face lui. Il croise ses mains sur ses genoux, il pose son menton dessus. Il porte un costume gris avec une cravate bleue, ses chaussures sont noires. Ses cheveux bruns ont poussé, il ne les coiffe plus en arrière. Ses yeux verts sont toujours habités par ce même vide, son nez est allongé, ses lèvres sont fines. Sa beauté est l'opposé de celle d'Aaron James, elle est superficielle et n'a aucune profondeur, celle d'Aaron est singulière empreint de séduction et d'élégance.

Alexandre allume une cigarette, je sursaute. Je ressens des picotements au niveau de ma cicatrice, des souvenirs néfastes me reviennent en mémoire. Il porte le filtre jusqu'à ses lèvres, il inspire puis recrache la fumée sur mon visage. Je recule le plus loin possible en cachant mes voies respiratoires, il sourit devant mon comportement distant. Il s'assoit à mes côtés, un frisson de dégoût remonte le long de ma colonne vertébrale. Il approche ses lèvres de mon oreille droite.

-         Je sais qui il est, je me doute qu'il va venir te chercher. Mais ne t'en fais pas trésor, je vais me faire une joie de l'accueillir.

Je me tourne vers lui, j'ai envie de lui répondre qu'Aaron James m'a embrasé une heure avant notre départ juste pour le rendre furieux, mais je préfère rester muette.

-         Il me ressemble, il va tout faire pour obtenir ce qu'il désire.

En prononçant ce dernier mot son regard s'attarde sur mes lèvres, ma mâchoire se crispe. Je lève le menton pour être à sa hauteur.

-         Vous ne lui ressemblez pas, Aaron est brave et puissant. Vous n'êtes qu'un lâche méprisant et violent. Ne pensez pas être dans la capacité de le tuer, vous allez vous ridiculiser.

Je ris devant l'expression de son visage, il est surpris. Ses lèvres se tordent en une grimace colérique, il me gifle, le sang recommence à couler. Des picotements brûlent ma joue, je les ignore et continue de parler.

-         La vérité est telle que vous avez peur de lui, il va vous détruire et vous en êtes conscient.

Il place une main autour de mon cou, son visage est rouge, il est furieux.

-         Baisse d'un ton quand tu m'adresses la parole.

-         Je n'ai plus peur de vous, Alexandre c'est terminé, je ne vous laisserez pas me détruire à nouveau.

Il se met à rire sa main serre d'avantage sa prise.

-         Tu vas le regretter.

La voiture s'arrête à la suite de ses mots, il ouvre la portière et me pousse à l'extérieur de celle-ci. Devant moi, se trouve la villa de William, je suis de nouveau retourner à la case départ. Alexandre m'emmène jusque dans mon ancienne chambre, il referme la porte à clef derrière nous. L'air m'étouffe, je ne veux pas rester ici une minute de plus, je ne peux pas. Je me précipite vers la fenêtre pour l'ouvrir et sauter, Alexandre me plaque sur le sol, je le griffe et lui donne des coups de poings dans le ventre. Je me relève et cours vers la porte, il se redresse et s'essuie les lèvres, du sang coule le long de sa bouche. Je tambourine la porte pour sortir, j'appelle de l'aide, mais personne ne vient. Il me soulève du sol et me jette contre la table un cri de douleur s'échappe de mes lèvres, la table se renverse et m'entraîne dans sa chute. Mon dos est douloureux, mes jambes sont parsemées de coupures.

Il se place au-dessus de moi, il prend mes poignets pour les bloquer dans mon dos. J'essaie de le mordre, mais il me donne un coup sur la tête. Je suis prise d'un vertige intense, la peur refait surface.

Sa main vient se placer sur ma gorge, il recommence à la serrer. Je suffoque, mes forces me quittent, je ne peux plus lutter. J'ai envie d'abandonner, de le laisser me tuer pour ne plus souffrir, mais je ne suis plus celle que j'étais. Aujourd'hui, je veux me battre pour retrouver ma liberté, je veux lui montrer que je ne suis plus une femme fragile et sous son emprise. Je veux me venger de tout le mal qu'il m'a fait, de toute la souffrance qu'il m'a fait endurer. Son regard est rempli de colère, je renverse la tête en arrière pour essayer de trouver une arme. Je vois un bout du pied de la table qui s'est brisée, je dégage une de mes mains pour l'attraper, Alexandre est trop aveuglé par sa fureur qu'il ne prête pas attention à mes gestes. Je finis par saisir le pied, je le frappe au visage d'un coup sec et brutal. Ses mains me libèrent, il hurle de douleur.

Je suis prise d'une crise de toux, mon corps est pris de violentes secousses. Ma respiration est irrégulière, je ferme les yeux pour essayer de reprendre le contrôle face à ma panique. Sa voix résonne près de mon oreille. 

-         Je ne pensais pas que ton séjour chez ce criminel allait autant te changer, je vais vite te rappeler où est ta place.

Il se relève, ses hommes débarquent dans la chambre en démontant la porte. Ils nous regardent, leurs visages abordent une expression de surprise. En effet, Alexandre perd beaucoup de sang que moi, j'ai gagné le combat, il le sait. Il les insulte de tous les noms, son regard se pose sur mon visage meurtri par ses coups. Il me voue une grande haine, je la ressens à travers ses iris.

-         Demain, tu seras à moi définitivement.

Ses hommes remontent la porte et m'enferment, je m'écroule sur le sol, je n'ai plus aucune force. Je laisse mes larmes couler le long de mes joues salies par mon sang. Anora entre dans ma chambre dix minutes plus tard, elle s'abaisse pour nettoyer mes blessures et me fait prendre un bain.

Après toi [ réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant