Chapitre XXXXI

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Les étoiles lumineuses sont les passagères de ma virée solitaire nocturne, un sentiment de liberté m'envahit. Au début, je ne prête pas attention à la direction que j'emprunte, mais je me rends compte rapidement que je roule vers son château. J'ai besoin de le voir une dernière fois pour mettre un terme à ce livre, ma raison me crie de faire demi-tour. Je ne veux plus lutter contre mon désir de plonger une dernière fois dans ses iris. Des souvenirs remontent à ma mémoire, je suis envahie par des émotions que j'avais mises de côté. La vérité est difficile à accepter. La route est longue, mais j'arrive à me repérer facilement, je finis par trouver le petit chemin caché par la forêt, les roues de ma voiture crissent sous les graviers, les branches fouettent le pare-brise. Le chemin laisse place à une grande allée desserte, je me gare. Je retire le masque posé sur mes yeux pour prendre une grande respiration. Mes mains sont animées par un léger tremblement, j'appréhende la suite. Mes émotions me rattrapent très rapidement, j'avais oublié tout ce que cet endroit signifiait pour moi. Je devrais faire demi-tour mais, j'ai besoin de le voir. Je sors, le château sombre apparaît dans mon champ de vision, il est intimidant. Un léger sourire illumine mon visage, les battements de mon cœur s'accélèrent au fur et à mesure que mes pas foulent le gravier. Je m'arrête devant la grande porte d'entrée, je frappe plusieurs fois, un grand silence retentit. Je ne peux pas me contenter de si peu, je tourne la poignée, la porte s'ouvre. James n'aurait jamais laissé la porte sans verrou, ça ne lui ressemble pas. Elle claque derrière moi lorsque je rentre, je m'avance sans bruit vers la salle du piano, le silence m'accompagne durant ma visite. Il n'est pas là. Le piano trône seul au milieu de cette pièce sans vie. Je l'appelle plusieurs fois, il ne me répond pas. Je parcours toutes les pièce du château, il n'y a aucun signe de sa présence. Les souvenirs reviennent comme des flash, je veux le retrouver. Je décide de terminer mes recherches dans son bureau, la porte est ouverte, je frisonne. Je m'assois sur la chaise de son bureau à la recherche du moindre signe m'indiquant sa présence. Chaque objet est placé soigneusement à sa place, James est très méticuleux. J'aperçois une étagère légèrement décalée des autres, je m'avance pour l'observer. L'espace entre le mur et l'étagère dévoile un petit couloir caché, je prends mon courage à deux mains et décide de continuer mon poursuivre mes recherches. Le passage se resserre au fur et à mesure que j'avance, les murs sont recouverts de pierres blanches. Une brise légère caresse ma peau, je finis par arriver dans une salle secrète, magnifique. La beauté de cet endroit m'émerveille, je reste immobile. Les murs de la salles sont teintés d'un bleu clair, il y a des petits anges peints au-dessus. Les fenêtres s'étendent en hauteur, le plafond se termine en dôme avec pour fin, une fenêtre aux formes arrondies. La lumière de la lune éclaire ce lieu magnifique, des plantes sont disposées de part et d'autre de la salle sur le sol en marbre blanc. Des canapés blancs sont disposés au milieu de la pièce, une table les sépare. Je n'arrive pas à croire qu'il existe un endroit aussi splendide dans son château. Je parcours cette pièce sublime lentement, attentive aux moindres détails. Un rayon de lumière émit par la lune éclaire le centre, j'aperçois enfin sa silhouette. Aaron James est devant moi, mes pas cessent, mon regard plonge dans le sien de manière automatique.

J'attends ce moment depuis deux années, toutes les émotions que je m'empêchais d'exprimer menacent de déborder, je suis troublée. Il se lève et s'approche de moi en silence. Nos respirations retentissent à l'unisson, son bras enlace ma taille, je frémis. Son contacte me fait l'effet d'une décharge électrique.

- Te revoila Smith.

Il colle son torse contre mon dos et pose sa tête dans mon cou, son bras libre enveloppe mes épaules. Je place mes mains sur celui-ci, sa voix grave résonne en écho. Malgré tous mes efforts, je n'arrive pas à retenir mes émotions, une larme s'écoule le long de ma joue. Je ferme les yeux, je n'arrive pas à bouger. Il resserre ses bras autour de moi, mes larmes se déversent sur sa peau.

Après toi [ réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant