La nuit est vite tombée, je regarde les étoiles scintiller dans l'océan sombre du ciel. La lune solitaire est la reine de la nuit, je ne vois qu'elle. Le spectacle du soir est hypnotisant, je regarde les ombres des arbres se mouvoir avec la brise légère. Je me détourne du spectacle pour vérifier que mes épingles sont toujours à leur place, je les ai cachées dans la doublure de mon short noir. Je compte rendre visite à ce très cher criminel cette nuit, il va regretter de m'avoir coupé les cheveux. La porte de ma chambre s'ouvre à grande volée m'arrachant un sursaut, il est là, debout, les bras croisés sur son torse.
- Ce soir, tu dormiras dans la même chambre que moi, je veux garder un œil sur toi.
Je le toise impassible, il s'approche de moi. Son regard se pose une nouvelle fois sur ma cicatrice, un frisson léger parcourt ma nuque. Il s'arrête à quelques centimètres de moi pour prendre une mèche de mes cheveux entre ses doigts.
- Je ne savais pas qu'ils cachaient un de tes nombreux secrets Smith.
Ses mots volent dans l'atmosphère tendue, je lève les yeux au ciel, son regard ne se détache pas de ma brûlure. Je n'arrive pas à décrire la lueur qui se reflète dans ses iris bleutés, sa main relâche ma mèche, son regard retrouve le mien, la lueur disparaît aussi vite qu'elle est apparue. Il ouvre la porte, je le suis d'un pas lent jusqu'à sa chambre. Je n'avais pas prêté attention à la décoration de celle-ci avant ce soir, il y a des piles de livres dispersées près de son lit qui fait l'angle de la pièce. Les fenêtres suivent son sommier, elles sont accompagnées par de grands rideaux noirs. A l'opposé de son lit, se trouvent un canapé blanc, une table basse et un grand écran. Il a sa propre salle de bain, l'entrée de son dressing est dissimulée par un rideau noir. Il y a un grand tableau coloré au-dessus d'une cheminée condamnée. Enfin, près de la porte d'entrée, un miroir trône sur le carrelage, le cadre est orné d'or. Quelques plantes accompagnent le décor de sa chambre, il a de bons goûts. Il me montre, d'un signe de tête, le canapé qu'il a aménagé pour moi cette nuit. Je m'installe et le regarde s'allonger dans son lit. Je vais devoir attendre qu'il s'endorme pour me venger. Je décide de lui tourner le dos et de patienter sagement le temps que Morphée le prenne dans ses bras.
Au bout d'une heure, j'entends enfin sa respiration régulière signifiant que son sommeil est profond. Je sors les épingles de mon short, je les regarde avant de les serrer contre moi, confiante. Je retire délicatement la couverture qui me recouvrait et je pose mes pieds sur le carrelage brun. Je me lève discrètement et m'approche de lui doucement, il est étendu dans ses draps blancs. L'expression de son visage est calme, il est détendu, ses cheveux ébène sont éparpillés et ses lèvres sont légèrement ouvertes. Sa respiration est très légère, ses paupières bougent, il rêve. Le drap qui le recouvre glisse rendant la nudité de son torse visible, sa beauté me glace le sang, elle lui donne un air innocent. Il se tourne dans ma direction, les yeux clos, je reste immobile. Son sommeil n'est pas perturbé, je dois me ressaisir, je garde mon objectif en vue. J'approche le bord tranchant des épingles près de sa gorge, je fixe son visage fermé. Il n'est plus l'homme intimidant et froid. C'est un jeune homme endormi d'une beauté sombre, un jeune pianiste. Je ne peux pas le tuer, c'est au-dessus de mes forces. Je ne suis pas capable d'ôter la vie, je ne suis pas comme lui.
- Fais-le.
Sa voix grave résonne dans la pièce, ses paupières s'ouvrent subitement, il dirige son regard vers moi. Ses iris pétillent, il détaille mon visage à la recherche de la moindre émotion qui me trahirait. Je reste impassible, je renforce mon emprise, les épingles frôlent sa peau délicate. Il renverse sa tête vers le haut sans me lâcher du regard, ses lèvres s'étirent en un sourire. Il prend délicatement mon poignet dans ses mains, je serre la mâchoire, ma lèvre inférieure tremble légèrement, il le remarque.
VOUS LISEZ
Après toi [ réécriture]
RomanceQue feriez vous si le plus grand criminel était devant vous, son arme pointée sur votre cœur ?