Chapitre XXXI

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Le jour s'est levé depuis une heure, je regarde les flocons de neige voler dans l'air à travers la fenêtre. L'entièreté du domaine de William est recouvert de blanc, ses soldats sont tous couverts d'écharpes et de bonnets. Anora entre dans la chambre, elle m'adresse un triste sourire, je me lève pour l'accompagner dans la salle de bain. J'hôte mes vêtements, je perçois mon reflet dans le miroir, mon corps a repris un peu d'allure grâce à Aaron. Mes cheveux bruns ont légèrement poussé, les doigts d'Alexandre ont marqué ma nuque. Anora m'apporte un peignoir, je m'assois et elle commence à me coiffer. Elle choisit de les laisser détachés, elle tresse deux mèches puis les assemble en couronne, elle rajoute des petites fleurs blanches. Pendant ce temps-là, je m'occupe du maquillage. Mes cils sont teintés de noir, je poudre mes joues pour illuminer mon teint. Je recouvre mes cernes, les marques de mon cou sont voyantes, je décide de les laisser à la vue de tous, Alexandre va être furieux.

Anora rajoute du rouge à lèvre nude sur ma bouche. Je me lève pour enfiler la robe choisie par Alexandre. Elle est faite de soie blanche, le tissu est doux et léger au toucher. Le haut du buste est brodé de dentelle à laquelle se rajoute de petits cristaux blancs. Le décolleté dévoile mes épaules, il met en valeur ma poitrine. De longues manches évasées ornées de dentelle habillent mes bras. Le bas de la robe est satiné, il s'élargit au fur et à mesure jusqu'à mes pieds. Je suis émerveillée devant la beauté de cette robe, j'aurai aimé la porter dans des circonstances différentes. Anora m'aide à la vêtir, elle boutonne le bas du dos nu, je m'immobilise devant le miroir.

-         Abby, tu es magnifique.

La robe s'ajuste parfaitement à mon corps, je souris à mon reflet. Alexandre va contempler ce qu'il va perdre, à tout jamais. Je mets les talons blancs, la traîne de la robe mi-longue est ornée de pierres brillantes. Avant d'ouvrir la porte, Anora me prend dans ses bras puis, elle abaisse le voile devant mon visage.

-         Je suis consciente de ton départ Abby, sois forte, ne te retourne pas une fois partie.

Elle me tend un petit poignard, ses yeux sont larmoyants, je le fais glisser dans le décolleté de ma poitrine. Le contact de la lame froide sur ma peau me fait frissonner, je suis prête à me battre. C'est avec la peur au ventre que je quitte cette chambre maudite, je redoute de voir Alexandre et son père. Nous arrivons dans une allée entourée d'immenses fenêtres, le jardin est un océan de neige qui brille, c'est magnifique. Les soldats nous escortent, tous me regardent, nous nous arrêtons devant l'entrée d'une immense salle. Les hommes prennent Anora et entrent dans la salle remplie de personnes que je ne connais pas.

Je ferme les yeux en attendant mon sort, j'essaie de faire le vide dans mes pensées, elles me ramènent toutes à lui et au rêve que j'ai fait cette nuit.

                                ****

J'étais étendue sur l'herbe, les étoiles veillaient sur moi. Je regardais les astres briller dans la nuit, un homme m'accompagnait pour cette sortie nocturne, on parlait de la beauté des étoiles. «  Il brillent jusqu'à leur mort ». Je l'écoutais parler, il retenait toute mon attention. « Pour éprouver l'amour, il faudrait briller comme elles. Le soir, les amants sortiraient en cachette et brilleraient ensemble pour ne former qu'un tout puissant et harmonieux ». C'est un homme était un grand rêveur, je contemplais le ciel avec lui en appréciant chaque détail de ce sublime paysage. Je connaissais ce joli visage, ce regard aussi profond qu'un océan en pleine tempête. Il était là, à mes côtés.

                          ****    

Un raclement de gorge me fait revenir à la réalité, c'est l'heure. William vient à ma rencontre, il s'arrête près de moi.

Après toi [ réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant