J'ouvre difficilement les yeux, ma joue droite est en contact avec le sol gelé. Je me relève doucement, je sens un métal froid autour de mes poignets. Des chaînes, je suis enfermée dans cet endroit sombre et humide et je ne peux pas m'échapper. Je suis sous l'emprise de la peur.
- Enfin réveillée !
Je sursaute en entendant sa voix ténébreuse, je me retourne pour le regarder. Il est assis sur une chaise, il joue avec une clef. L'endroit où je me trouve est très mal éclairé, mais je peux distinguer les formes de son visage et de son corps. Sa peau blanche fait ressortir la couleur sombre de ses cheveux. Ses yeux dramatiques sont bleus foncés, sa mâchoire, elle, est carrée. La faible lumière qui éclaire la pièce met en valeur la forme de ses muscles.
Il dégage une allure glaciale et dangereuse. Je me suis peut-être trompée sur son compte, peut-être qu'il représente un danger finalement. Ses mains, tatouées de diverses formes, sont fines, il a des mains de pianiste.Il porte un smoking noir aux allures coûteuses. Je recule de lui aussi loin que les chaînes me le permette. Il se lève et s'approche de moi, mon corps se met à trembler. Son regard parcourt l'entièreté de mon corps, il s'attarde sur chaque détail.
- Je vais avoir besoin de toi.
Je reste silencieuse, sa voix est rauque.
- Nous sommes dans une maison abandonnée située à une trentaines minutes de la villa d'un ami à William. A l'heure où je te parle, il est en train d'accueillir beaucoup de monde pour sa soirée. Il a quelque chose qui m'intéresse et tu vas m'accompagner. Tu vas jouer le rôle de ma compagne. Je ne peux pas me présenter seul, cela serait déplacé.
Je ne lui réponds pas, son idée est ridicule. Mon dos touche le mur, je fais une grimace. La douleur me fait moins mal qu'avant, mais elle est toujours présente. En dépit de toute la peur qui m'habite, j'ose m'opposer face à ses paroles.
- Et si je ne veux pas ?
Il s'approche de moi d'un pas confiant, son allure est intimidante.
- Si tu fais bien ton rôle, je te relâcherai, mais si tu ne m'écoutes pas...
Il laisse sa phrase en suspension pour me faire réagir, je ne lui montre pas la peur qui m'habite.
- Tu resteras avec moi, je ne serai pas clément avec toi.
Je ferme les yeux avant de lui répondre, son regard me trouble. J'ai l'impression qu'il arrive à lire en moi à travers mes yeux.
- Si j'accepte vous me relâchez ?
- Oui, tu pourras trouver tes parents.
Je manque de m'étouffer avec ma salive, comment a-t-il eu cette information ?
- J'en sais plus sur toi que ce que tu penses.
Ma mâchoire se contracte, mes poings se serrent.
- Je vous déteste.
- Tu me l'as déjà dit.
Il m'accorde un clin d'œil avant de me libérer des chaînes qui m'entravent, je masse la peau de mes poignets rougis. Il me tend une longue robe rouge satinée, la douceur du tissu me surprend, elle est magnifique. Mon regard se porte sur lui, je rencontre ses iris pour la deuxième fois, la profondeur de son regard m'immobilise. Je tourne la tête pour le fuir, je refuse de l'affronter.
- Tournez-vous.
Il rigole avant de se tourner vers la porte, je lève les yeux au ciel. Une fois certaine qu'il ne se retournera pas, j'enlève ma chemise de nuit pour mettre sa robe. Je retiens un cri lorsqu'elle entre en contact avec mon dos, le tissu est léger. Il y a une fente sur le côté gauche laissant entrevoir la peau de ma jambe, les brettelles qui permettent de soutenir ma poitrine sont fines. Mon dos est entièrement dénudé, je dois avouer que c'est une très belle robe. J'essaie de remonter la fermeture qui se trouve sur le côté gauche, mais je n'y arrive pas. Mes mains sont engourdies, elles tremblent légèrement. J'émets un grognement d'agacement, la douleur des coups d'Alexandre refait surface.
Des mains souples se posent sur les miennes pour m'aider à la remonter, je sursaute de surprise. Mes joues s'empourprent, je me retourne vers lui. Ses yeux inspectent chaque détail de la robe sur mon corps, une lueur brille dans son regard de glace. Un sourire illumine son visage lorsqu'il remarque mes joues rougies, je secoue la tête avant d'enfiler des chaussures à talons noires, je lui arrive à l'épaule. Il agrippe mon coude et nous sortons de la maison, il me désigne une Porsche noire.
- Je refuse de monter.
Il ouvre la portière du siège passager, il se tourne vers moi, je croise les bras. Il se rapproche de moi, je reste immobile. Il se met à rire avant de m'attraper par la taille.
- Je ne te laisse pas le choix.
Il me pousse sur le siège et referme la porte, il s'installe sur le siège du conducteur et verrouille les portières. Je m'empresse d'attacher ma ceinture, il fait gronder le moteur. Un vrombissement sourd se fait entendre, il me jette un coup d'œil, je le fusille du regard, furieuse.
- Accroche-toi bien chérie.
J'ignore sa remarque, je ferme les yeux en priant que le trajet se passe sans embûches.
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Après toi [ réécriture]
RomanceQue feriez vous si le plus grand criminel était devant vous, son arme pointée sur votre cœur ?