Après toi [ réécriture]

Chapitre XXXVIII

Le soleil commence sa descente dans le ciel gris, mon regard se porte sur les aiguilles de ma montre, le temps s'écoule lentement. Ils ne devraient pas tarder à m'appeler, je sens l'adrénaline monter en moi. Je vais participer à la soirée privée de William et de ses fidèles partenaires. Mes patrons ont obtenu toutes les informations grâce à leur taupe qui a infiltré l'organisation il y a trois ans. Ce soir, je suis Leo Davis, un investisseur qui a misé une petite fortune dans le plan de William. Un nouveau chapitre s'écrit à présent, les rôles s'inversent, je vais mettre à profit ce que j'ai appris pour attraper les dangereux criminels. La sonnerie de mon téléphone retentit trois fois, c'est le feu vert. Mon but est d'attirer l'attention de tous ceux qui seront présents, une fois mon infiltration faite, les hommes du FBI interviendront. L'idée de tuer Alexandre n'est plus omniprésente, je ne peux plus laisser mes pulsions prendre le devant. La justice fera son devoir, je ne peux plus intervenir. Je finis de boutonner ma veste de costume noir aux détails dorés. Chaque détail a son importance, les boutons en or habillent harmonieusement ma veste, des étoiles blanches sont brodées sur ma chemise en dentelle blanche. Mes cheveux ténébreux sont coiffés en arrière, le miroir me renvoie l'image parfaite d'un homme confiant. Un masque noir est posé sur mon nez, il met en avant la profondeur de mes iris bleus. Ma beauté est glaciale, intimidante. J'en connais une qui ne résisterait pas à mon charme. Un sourire illumine soudainement mon visage, mes pensées s'égarent à nouveau. Elle me manque. Je secoue la tête pour chasser les souvenirs qui me reviennent en mémoire, mon désir ne doit pas me distraire. Je récupère mon couteau pour le glisser dans la manche de ma chemise, j'ai dissimulé une arme dans mon dos et une deuxième sur mon mollet. Je place le micro dans le col de ma chemise pour enregistrer la conversation puis, je mets l'oreillette afin de garder un contact avec les hommes du FBI. Je suis prêt à les affronter une dernière fois. Il est vingt et une heure lorsque je coupe le moteur de ma voiture. Je clos mes yeux un instant pour faire le vide dans ma tête, je ressens la partie sombre qui sommeille en moi refaire surface, une dernière fois. Le moment que j'attends depuis des années est sur le point de commencer, la peur est présente, elle ne m'a jamais quitté. Ce soir, je ne la crains plus, sa présence me rassure, je me sens vivant. Mes paupières s'ouvrent, je sors de la voiture, Leon Davis fait son entrée. D'autres hommes marchent à mes côtés, ils ont tous commis des crimes atroces, je me fonds dans la masse. Ma montre sonne, c'est le signal. Ils m'ont donné deux heures pour coincer William et ses hommes avant leur intervention. Je suis dans mon élément, ces hommes ne m'intimident pas malgré leur apparence. Des hommes armés viennent à ma rencontre et me demandent le code pour entrer « 87524 », ils échangent leur regard avant de me laisser entrer. La mission « Cheval de Troie » débute pour le meilleur et le pire. Je passe la porte avec un sourire en coin. William et Alexandre vont tout perdre, je vais être leur bourreau. J'apporte ma vengeance sur un plateau doré, de manière inattendue. J'arrive dans une salle immense, il y a une grande table qui trône au milieu de la pièce. La plupart des hommes sont assis, la réunion va débuter d'une minute à l'autre. Tous ces criminels sont puissants, certains ont des tics liés au stress, d'autres analysent la situation en prêtant attention au moindre détail. Je finis par m'asseoir à la place qui m'est destinée. La décoration est très chic, de nombreux objets coûteux sont exposés de part et d'autre de la pièce, ils veulent montrer leur richesse afin de rappeler aux invités qu'ils sont les numéros uns. Les murs sont habillés de grands rideaux rouges, la lumière est tamisée, l'ambiance est chargée de tensions lourdes et tendues. Les portes principales s'ouvrent, mes poings se serrent automatiquement à la vue des deux bourreaux de mon grand-père et de ma chérie. William et Alexandre abordent une expression de satisfaction sur leur visage. Ils s'assoient tous les deux au bout de la table, le silence est le maître-mot de la soirée. Le jeu d'ombre entre leur silhouette et la lumière issue des lustres renforcent leur supériorité.

-        Bienvenue à tous, Chers Amis, nous allons commencer.

Le piège se resserre autour d'eux, le point central de ma mission est sur le point de débuter. La partie sombre qui sommeille en moi se réveille discrètement, affamée.