Chapitre XXIII

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Le courant parcourt tout mon être avec une violence éphémère. De petits picotements brûlent mon corps. Je ne crie pas, je ne bouge pas. Je ne fais que fixer les deux hommes qui se trouvent devant moi, les poings serrés. La douleur parcourt chaque centimètre de mon corps, je tiens bon. L'homme plus âgé s'agenouille devant moi, il prend mon visage entre ses mains, ses yeux détaillent chaque partie de mon visage à la recherche de la moindre émotion qui me trahirait.

- Tu m'impressionnes Abby, on passe un cran au-dessus.

Le plus jeune pousse un bouton rouge vers le haut, l'homme qui se trouve devant moi relâche mon visage, mais il ne recule pas, ses yeux ne se détournent pas des miens. Les picotements reviennent, ils s'emparent de mon corps impuissant. Mes doigts se crispent sur le dossier de la chaise, mes lèvres s'ouvrent, je suis surprise par l'intensité de la décharge électrique. Je ne baisse pas les yeux pour autant. Le jeune homme me regarde surprit de mon attitude, son visage se fige.

Un autre homme entre dans la pièce, il est entouré de deux soldats armés. Il est plus vieux que les autres, je lui adresse un sourire insolent. Ses yeux verts s'attardent sur moi puis ils se posent sur la machine. Il porte un costume gris coûteux, ses cheveux bruns sont tirés en arrière. Il ne me rend pas mon sourire et arrête la machine. La pression de mes doigts s'atténue, ma respiration reprend petit à petit son rythme initial.

- Abby James ?

Je manque de m'étouffer avec ma salive lorsque j'entends son nom. Ils veulent me déstabiliser en utilisant Aaron James contre moi, je hais cet homme, il n'est pas ma faiblesse. Ils ne parviendront pas à me faire craquer. Je relève la tête en gardant mon sang-froid, alors qu'au fond de moi, une boule d'angoisse commence à se former. Je les regarde avec un air hautain, je lui réponds froidement.

- Smith.

Il sourit, content que sa remarque m'ait touché. Il se tourne vers la machine et ses collègues aux aguets de ses paroles.

- Tu étais à combien ?

- Deuxième cran patron.

- Passons au cinquième, je ne veux plus voir son sourire insupportable.

Je rigole à pleins poumons, je sais que je vais souffrir, mais cela m'importe peu. Le jeune appuie sur le bouton et pousse un curseur au cinquième cran. La douleur éphémère réapparaît, mon sourire se crispe, les petits picotements brûlent mon corps une nouvelle fois. La décharge est très violente, je ferme les yeux.

- Ce n'est pas assez.

J'entends un bruit sourd, des milliers de décharges envahissent mon corps meurtri. Mes yeux s'écarquillent, ma bouche s'ouvre en grand. Je pousse un cri de douleur, mes cheveux volent dans tous les sens. Ma tête est projetée contre le siège m'assommant, mes yeux se referment. Je suffoque, la douleur est trop intense, je ne vais pas la supporter longtemps. Je suis en train de perdre le combat, mon corps ne va pas tenir face à la douleur qu'ils m'infligent. Je n'arrive plus à respirer, j'ai tellement peur. Mes cris se transforment en hurlements, ils n'arrêtent pas la machine. Ils sont absorbés par le spectacle qui se trouve devant eux. Mon corps se courbe, des larmes se déversent le long de mes joues. Du sang coule le long de ma bouche, je sens la fin approcher. De violentes convulsions font trembler mon corps, je vais perdre connaissance.

-         Vous allez la tuer !

Le plus jeune baisse le bouton à zéro puis sors de la pièce en claquant la porte brutalement. Je laisse pendre ma tête dans le vide, mon corps est très chaud. Ma respiration est irrégulière, les battements de mon cœur s'affolent, je souffre.

- elle s'est évanouie.

Le patron s'approche de mon visage, il passe une main sur ma joue. Je rassemble le peu de forces qu'il me reste pour le mordre. Il hurle, sa main attrape ma gorge, ses yeux me lancent des éclairs. Mes lèvres tremblent, il approche les siennes de mon oreille sans relâcher la pression de sa main.

- Ne joue pas avec moi trésor, tu vas regretter.

Je déglutis, il recule, sa main libère ma gorge.

-  Emmenez la.

Ses hommes armés s'approchent de moi pour me libérer, le plus grand d'entre eux me prend dans ses bras, nous quittons cette pièce sombre. Ma tête se balance contre son tors, au rythme de ses pas. Mes paupières sont légèrement ouvertes, je regarde le décor qui défile sous mes yeux, impuissante. Nous parcourons un long couloir éclairé par une vielle lumière jaune, un froid glacial envahi l'espace. Les autres soldats nous escortent, le premier ouvre une grande porte marron, le couloir laisse place à de nombreux bureaux qui sont séparés par des baies vitrées. Cette pièce diffère de celle où je me trouvais quelques minutes plutôt, elle est lumineuse, chaleureuse. Les employés assis regardent dans notre direction, personne ne prononce un seul mot, c'est comme si c'était une habitude pour eux. L'homme qui me porte tourne à gauche et emprunt un petit escalier qui mène vers un sous-sol. La lumière disparaît aussi vite qu'elle est apparue, de nombreuses cellules trônent devant moi, un des soldats en ouvre. Celui qui me tient me dépose sur le sol gelé et referme la porte derrière lui. Ma vision comme à se troubler, des flash-back de mon passé reviennent me hanter. Ma respiration est lourde, je me retrouve seule dans le noir complet. Des tremblements parcourent mon corps, j'arrête de lutter, je perds connaissance.

Après toi [ réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant