Chapitre XXII PDV Abby

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Trois longues heures se sont écoulées depuis que l'homme qui m'a attachée à la chaise est parti, la pièce dans laquelle je me trouve est plongée dans le noir absolu. J'ai froid, la peur est omniprésente dans mon esprit, je redoute le moment où je vais connaître mon sort. Des bruits sourds résonnent près de moi, je n'ose pas crier. Aaron James hante mes pensées, je suis furieuse contre lui. J'éprouve une grande haine pour lui, ses actes sont contradictoires. Il m'enlève à Alexandre pour m'abandonner quelque temps plus tard, ça n'a pas de sens. Ses yeux l'ont trahis, il ne s'attendait pas à ce que la situation dégénère ainsi. William l'a eu, une fois de plus j'en paie les frais. Je pensais être en sécurité à ses côtés, il n'en est rien, je me retrouve ici, perdu et sans espoir. Je pensais sincèrement qu'il était différent, ses paroles me paraissaient honnêtes et vraies, je me suis fait avoir. Il est comme les autres, c'est un meurtrier, je ne dois pas l'oublier. Ce n'est qu'un criminel de plus qui a croisé mon chemin, n'y plus ni moins. Je souhaite disparaître, je veux fuir William et ses hommes. Je suis retournée à la case de départ, seule. Cette fois-ci, je ne vais pas les laisser m'abattre, je vais leur montrer que je suis une femme forte et courageuse, je ne suis plus celle que j'étais avant d'avoir rencontré James. Ils n'arriveront pas à déceler mes faiblesses et mes peurs, je vais me battre. Je ne dois pas perdre de vue mon objectif : retrouver ma liberté. Ils n'ont pas le droit de me la voler, je n'appartiens à personne. Je ne reculerais plus devant eux, même si je dois laisser des larmes et du sang. Le combat risque d'être rude et dangereux mais je suis prête à tout pour obtenir ce que je recherche. Je n'ai plus peur de me brûler à présent, quitte à m'approcher du feu, je danserais avec lui au lieu de le fuir. Je ferme les yeux, je respire profondément, les battements de mon cœur ralentissent. La colère prend délicatement possession de mon corps, ils vont payer pour ce qu'ils m'ont fait subir. Mes paupières s'ouvrent, je suis prête à leur faire face.

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La porte s'ouvre laissant entrer la lumière aveuglante, deux hommes entrent en allumant l'interrupteur près d'eux. Mon regard s'attarde sur les deux protagonistes qui viennent de franchir le seuil de la porte grise. Ils sont grands et costauds, le premier a une barbe grise et des yeux verts. Il porte une veste en cuir noire ouverte laissant apercevoir un t-shirt rouge, un long jean usé et des bottes. Le deuxième a une vingtaine d'années, ses cheveux sont courts et bruns. Il a des yeux marron, il est vêtu d'un sweat gris à capuche et d'un jean noir. Leurs regards parcourent l'entièreté de mon corps avant de se poser sur mon visage.

-  Sais-tu pourquoi tu es ici trésor ?

Je décide d'ignorer leur question, ils ne méritent pas que je dépense ma salive pour eux. Mon regard ne les lâche pas un seul instant, ils serrent les poings face à mon silence inattendu. Ils voudraient que je les supplie de me libérer, qu'on trouve une entente, il n'en est rien. Ils n'obtiendront rien de moi, je suis déterminé à leur prouver que les apparences sont trompeuses, qu'ils m'ont jugé trop vite.

- William nous a demandé de te surveiller le temps de son voyage. Tu vas passer un très bon séjour parmi nous. 

Je regarde le jeune dans les yeux avant de rejeter ma tête en arrière. L'autre homme grogne et s'approche de moi lentement, un léger sourire illumine mon visage.

- On nous avait avertis de ton insolence. Si tu ne veux pas aggraver ton cas, écoute ce qu'on te dit.

Je ne détourne pas les yeux des siens, mon sourire grandit. Je n'ai pas envie de perdre de l'énergie pour eux. Son visage se tord de colère, il franchit les derniers pas qui le séparaient de moi et il me gifle. Aucun son ne sort de ma bouche, je ne pleure pas, ma joue est douloureuse. Je relève la tête furieuse, je crache sur l'homme qui m'a giflé. Ils vont me détester, comme tous ces hommes qui vont m'approcher. Ils ne me briseront pas, l'espoir va m'aider à tenir, ils vont regretter de m'avoir ruiné. Je suis patiente, j'attendrais le bon moment pour frapper. En attendant, je vais encaisser les coups. Je vais détruire William, Alexandre et tous ceux qui ont fait de ma vie, un cauchemar.

Ma joue me brûle, mais je n'y prête pas attention, plus rien n'a d'importance.

- Tu vas vite descendre de ton piédestal  trésor.

Il pose sa veste sur le sol et relève ses manches, il s'approche d'une table au fond et commence à brancher des fils sur un boîtier.

- La chaise électrique, tu connais ?

Je me prépare mentalement au choc, il n'a pas le droit de me tuer. Je souris et le regarde dans les yeux une nouvelle fois, insolente.

Après toi [ réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant