REBIRTH ISLAND {DARKROMANCE}

CHAPITRE XVIII

TW: certaines scènes peuvent heurter la sensibilité de certains, meurtres, sang, violence, langage grossier, torture...

N1811

Présent.

Sur l'île.

Hier, j'ai enfin trouvé cette putain de plante pour apaiser mon visage et ma plaie à la jambe. Et concernant ce trou au niveau de ma cuisse, il devient jaune, sûrement à cause de l'infection qui s'y est introduite. Et putain, ça fait un mal de chien.

Je vais retrouver son frère à ce petit bâtard et lui foutre une balle en plein dans son crâne, il sera un dommage collatéral, tout ça à cause de son stupide grand frère et ses mauvaises décisions.

Pour couronner cette journée de merde, une tempête s'est abattue sur l'île depuis le milieu de la nuit et l'inonderait pratiquement. Les arbres tanguent à presque se déraciner. La pluie me frappe la tronche à une vitesse hallucinante. Je n'ai pas beaucoup dormi, la fatigue commence à se faire sentir et je suis à deux doigts de dérailler, mais une des principales règles de ma survie sur cette île, c'est d'éviter à tout moment de fermer les yeux et de me faire trancher la tête sans m'en rendre compte. Mourir de façon stupide, ce n'est pas pour moi.

Je me les caille, alors je décide de plonger dans cette mer agitée, l'eau est bien plus chaude que l'air qui frappe sur mes fringues mouillées. Alors, en attendant que la tempête se calme, je décide de me mettre sur le dos en étoile dans cette immensité de flotte, et de me laisser porter par les vagues qui se calment, visiblement. Je n'entends plus que ma respiration dans mes oreilles et quelques gouttes de pluie me tombent sur le visage. J'essaie d'avoir à chaque fois un putain de moment dans la journée pour reconnecter mes neurones à mon cerveau, mais ça devient difficile, surtout maintenant que je suis seul. Quand j'avais l'autre merde, je pouvais au dernier moment me servir de lui comme « bouclier humain » si quoi que ce soit arrivait.

En plus, la faim diminue mes réflexes et ce n'est pas bon. Je suis très fatigué et affaibli. J'ai beaucoup moins de concentration, je regarde moins derrière moi, mon temps d'analyse est réduit et je mets au moins quelques secondes à réagir quand ça bouge dans l'environnement autour de moi. Je réfléchis beaucoup moins vite.

Au final, tout ça devient problématique.

Je pense qu'il faut qu'aujourd'hui je me transforme en un putain de lâche, une sombre merde et que je me planque quelque part pour ne pas qu'ils puissent me trouver, je n'aurai pas la force de me battre si je reste à découvert, surtout si je n'ai pas pris le temps de me reposer.

Les gouttes de pluie ont cessé de tomber sur mon visage, me laissant profiter du calme au milieu de l'eau.

— Kieron, tu peux jouer avec moi ? me demande Kaylin.

La voix de ma sœur résonne dans mes oreilles, la folie est arrivée bien plus vite que prevue, mais je reste concentré, ce n'est que des putain de voix de fond, elle est morte, je l'ai butée, alors elle ne peut pas être là.

— Allez s'il te plaît, ou je vais le dire à maman, menace-t-elle.

Je me répète une nouvelle fois.

Elle n'est pas là.

Je l'ai butée.

Je ferme les yeux plus fort pour tenter de faire disparaître cette voix, cette hallucination. Je deviens carrément taré.

Pense à autre chose, putain.

Ce n'est pas RÉEL.

— Alors comme ça, tu ne joues pas avec ta petite sœur, Kieron ! hurle ma mère. Je vais te faire voir ce qui arrive quand on ne respecte pas une femme.