CHAPITRE XXIII

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NOVA

22h.

Allongé sur mon lit en regardant le plafond, je m'efforce de ne plus penser à la visite surprise du psychopathe près de chez moi. Sur le moment, j'ai été surprise, une crise de panique a même failli prendre le dessus, alors pour me calmer, j'ai encore une fois planté mes ongles dans la paume de ma main. Je me suis focalisée sur la douleur de mes ongles ancrés dans ma chair, au lieu de me concentrer sur lui avec son sourire de con, cherchant au maximum à m'intimider. Puis quand il a pointé son arme sur moi, j'ai senti le sol se dérober sous mes pieds, mon Dieu, je me suis répété comme un mantra la phrase de Kevlon "il ne te tuera pas" et j'ai alors décidé de jouer ma dernière carte. Je lui ai répondu, totalement détachée de mon corps comme si je jouais une autre personne. Parce qu'au fond, c'est ce que je sais faire de mieux, me cacher, cacher la véritable Nova du monde pour que personne ne puisse l'atteindre. Et étrangement, mon changement d'attitude face à lui a marché, sur un simple coup de poker, je me suis aperçue qu'il aime qu'on lui tienne tête. J'ai vu la manière dont son regard a changé sur ma personne et surtout, son sourire de conquérant quand je rétorquais, il prend ça comme un défi à défaut de mon frère Valérien, qui prenait ça comme un affront qu'il me faisait payer après.

Lui, il est juste arrogant.

Primitif.

Dérangé.

Et carrément attractif.

Je me demande si c'est l'aura de cette personne qui suscite tant d'interrogations en moi, ou si c'est simplement le fait que ce soit le meurtrier que j'ai suivi pendant dix-huit jours à la télévision et que j'ai même aidé à un moment donné, qui me pousse à vouloir en savoir plus sur lui.

Ou peut-être que tu es juste carrément atteinte.

Mon téléphone vibre sous mon oreiller, mettant fin au débat qui se joue dans ma tête.

— Oui ?

— J'ai besoin de toi, m'annonce Kevlon.

— Tu ne te passes jamais de moi on dirait, lancé-je.

Derrière l'appareil, je ne l'entends pas rire après moi, et il ne fait aucun commentaire pour contrer ce que je viens de lui dire, alors qu'habituellement, il l'aurait fait.

OK, il a vraiment un souci.

— Kevlon, dis-moi tout de suite ce qui ne va pas.

— Je viens te récupérer dans dix minutes.

Il ne me laisse pas lui répondre que l'appel se coupe. Alors après avoir enfilé mon sweat noir s'accordant parfaitement avec mon bas de jogging, je me dirige sur la pointe des pieds vers la porte d'entrée. Je ne souhaite pas réveiller ma mère et encore moins lui expliquer que je compte sortir avec un garçon au beau milieu de la nuit. La connaissant, elle se mettrait sûrement à pleurer et à m'implorer pour que je reste à la maison. Et je n'ai vraiment pas la patience de me prendre la tête avec elle.

Je vérifie ensuite si j'ai mes clefs et je referme la porte derrière moi, en prenant soin de ne faire aucun bruit en tournant la clé dans la serrure. Au même moment, un moteur attire mon attention, faisant apparaître une voiture flambant neuve s'arrêtant devant chez moi. Je ne m'y connais pas trop en voitures, mais je sais déjà à l'emblème sur le devant qu'il s'agit d'une Lamborghini et qui plus est en noir mat, la rendant incroyable. J'essaie de voir qui est derrière le volant, mais avec les vitres teintées, je n'ai pas accès au conducteur, alors je me poste en retrait en m'asseyant sur le perron de ma maison. Rapidement, la vitre s'abaisse, me laissant distinguer Kevlon, les sourcils plissés.

REBIRTH ISLAND {DARKROMANCE} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant