CHAPITRE XXXIV

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N1811 / K

14h.

Nova et mon frère doivent être allés à la FAC, puisqu'il n'y a aucune trace d'eux dans la maison. Tant mieux, parce que j'ai une chose urgente à faire cet après-midi : faire payer mon putain d'ancien chef de gang. Je compte bien lui faire payer le fait qu'il ait demandé à ses clébards de la kidnapper et de me faire chanter. D'ailleurs, comme à son habitude, il ne se mouille jamais, alors aujourd'hui on va y remédier, en faisant en sorte qu'il disparaisse. J'ai mis Mat sur le coup pour pouvoir le retrouver, étant occupé à garder un œil sur Nova, afin que plus personne ne puisse l'approcher. J'ai dû me retenir pas mal de fois de briser la nuque à un petit connard qui essayait de la faire rire sur le campus. Il m'a fallu un sacré sang-froid pour ne pas appeler mon frère pour l'engueuler de l'avoir laissée seule, ayant de plus en plus de mal à imaginer devoir la partager.

Revenons sur l'essentiel, lors de ma première interview, mon échange de bon procédé s'est passé à merveille et on m'a donc communiqué la planque de celui que je cherche depuis trois semaines. La seule chose qui va être compliquée quand il sera en face de moi est de me retenir de le buter, pour avoir le temps de faire ce que j'ai à faire.

Mon téléphone vibre dans ma poche m'indiquant un appel et, après avoir aperçu le nom de Mat, je décroche immédiatement sachant que ce n'est pas bon signe, sinon il serait déjà là.

—Il n'est pas là, je n'ai qu'un de ses bras droits, je te l'amène quand même ou tu préfères que je le tue ?

Putain de merde, ce petit enculé a réussi une nouvelle fois à se planquer.

—Ramène-le-moi, je vais faire en sorte de le torturer pour qu'il m'indique où ce connard se trouve, j'ai besoin de me défouler sur quelqu'un.

Quelques minutes plus tard, Mat arrive au volant de sa caisse flambant neuve. Avec le salaire que je lui verse, il peut en acheter plusieurs comme celle-là. Depuis ma sortie de l'île, j'ai décidé de recruter des gars qui m'ont déjà prouvé à plusieurs reprises leur loyauté et Mat en fait partie. Un simple deal entre eux et moi, c'est l'argent qui rentre sur leur compte, et ils décrochent simplement leur téléphone quand j'appelle. Et je suis plutôt cool, ils n'entendent pas beaucoup parler de moi.

— Dernière fois que tu m'envoies faire le clébard K, lance-t-il en sortant de la caisse une clope à la bouche.

Il m'indique d'un mouvement de tête le coffre, alors je m'y dirige directement et aperçois un gars que je reconnais. Troye, trente-trois ans, arrivé au même moment que moi dans le gang, mais apparemment j'ai eu plus de couilles que lui pour en sortir. Je regarde son corps inerte avec un grand sourire, parce qu'il ne sortira pas vivant d'ici. Il avait qu'à faire preuve de moins de stupidité en travaillant pour l'autre enculé.

— Putain, mais il y va fort sur les tacos ce gros lard, se plaint-il la clope coincée entre ses lèvres.

J'ouvre le garage à l'aide de la reconnaissance faciale sur mon téléphone, et nous arrivons dans ma pièce préférée, un endroit très bien caché pour que Kevlon n'y ait pas accès. Je sais que maintenant c'est devenu un homme, mais sachant à quel point il est abîmé à l'intérieur, je ne risquerais pas de faire sortir l'enfant en train d'agoniser au fond de lui.

— Tu as carrément fait une pièce spéciale torture dans ta baraque !

Effectivement, je l'ai fait rajouter en revenant de l'île, après avoir établi une liste de personnes à buter. Il me fallait un endroit bien à moi pour vaquer à mes activités extrascolaires, et on peut dire que je suis assez fier des plans que j'avais dessinés en l'imaginant. La pièce est assez grande, mais la couleur noire -pour éviter de nettoyer après m'être amusé- sur tous les murs la réduit légèrement, permettant quand même de créer un contraste incroyable. Au milieu de ma chambre de torture se trouve une table en acier inoxydable, exactement comme dans les morgues, elle m'a coûté une blinde, mais cela permet un nettoyage plus rapide et pas de rouille dans le temps. Donc même si j'utilise certains produits pour mes expériences, aucune chance que ça risque quoi que ce soit, et ensuite on rajoute le fait qu'il n'y ait aucune fenêtre, pour réduire au maximum le risque d'évasion. Puis, le meilleur pour la fin, les murs possèdent une isolation des plus intenses, évitant ainsi d'entendre la plupart des tapettes qui essaieront de crier à l'aide ou bien de faire trop de bruit pendant mes séances de relaxation.

REBIRTH ISLAND {DARKROMANCE} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant