La Silencieuse |Tome 1|

Vérité sur vérité

Alison

La soirée passe à une vitesse folle. J'essaye d'aider Kay du mieux que je peux à danser sur cette barre qui « bouge » m'a-t-il avoué comme si je ne le savais pas. Comme si pour lui tout était nouveau et je dois bien avouer ne pas avoir arrêtée de rigoler tellement ses réflexions étaient hilarantes et inattendues. J'ai quand même réussi à lui faire faire une petite chorée, mais rien qui serait valable lors d'un vrai show. Il m'a aussi promis de mettre une barre de pôle dance dans leur maison pour que je puisse lui en apprendre davantage.

Bien évidemment, je lui ai demandé dans quel but et en quoi cela lui servirait ? À quoi il m'a répondu, « ban pour draguer, ma belle ! ». Le pire, c'est qu'il était plus que sérieux avec son énorme sourire au visage.

Kay est un ange, je ne veux rien savoir. Cet homme est un enfant qui a grandi dans une guerre perpétuelle sans paix autour de lui, et bizarrement, j'ai l'impression d'être une des personnes qui lui apporte ce semblant de calme. Peut-être est ce dû au fait que je ne viens pas de leur monde et que je lui inspire ce semblant de normalité.

Je n'ai pas reparlé d'Isobella, surtout parce que je ne voulais pas gâcher le moment, et aussi pour ne pas lui faire perdre ce sourire si radieux sur son visage qui a fini par être contagieux.

Je ne me rappelle même pas mettre endormis sur les chaises près de la foule, après avoir arrêté de danser sur l'estrade. Je pense que mon corps en a tout simplement eu marre de tenir debout. Les cauchemars à répétition sont une vraie torture, et me privent d'une énergie énorme chaque fois. Avec en plus le stress de cette mission mais aussi celui de me faire tuer par des tueurs, rien ne m'a aidé et mon corps a lâché prise. Je tombe dans un tel sommeil que même les bras qui m'ont porté pour aller dans l'avion le matin même ne m'ont pas réveillé.

Lorsque j'ouvre les yeux, je suis sur le siège en cuir et je peux voir les nuages à travers le hublot juste à mes côtés. Le ciel est gris et les nuages noirs, je comprends vite que nous avons sûrement eu mauvais temps.

Je regarde l'habitacle calme et complètement silencieux. Je me trouve à la même place qu'à l'aller, Kay est en face de moi, la tête sur le côté, les yeux fermés, dans un sommeil profond. Je me mets debout pour partir vers les toilettes et vois Myler derrière moi, la tête plongée dans son portable. Je ne lui prête pas d'attention et reprends mon chemin.

Quand je reviens sur mes pas pour retourner à ma place, Myler a les yeux braqués sur moi. Je dévie mes yeux à la dernière minute et m'assois à ma place, jusqu'à ce que sa voix rauque résonne dans mes oreilles.

-Pourquoi... pourquoi rester ?

-J'ai encore besoin de vos compétences. J'ai besoin d'apprendre à me battre. Je m'explique sans même hésiter avec une voix déterminée et froide.

Il pouffe d'un faible rire.

-Qu'est ce que tu veux savoir ?

Je me retourne sur mon siège, prise d'une curiosité involontaire.

Je me lève et pars me mettre devant lui sur le petit canapé, me tournant vers lui pour le fixé dans les yeux. Je veux m'assurer qu'il ne me mentira pas.

-Pourquoi les Serpents ne s'allient pas à vous ?

-Je n'en sais rien.

-Tu as forcément une idée ?

-Peut-être. Dit-il sans répondre. Mais je ne te le dirais pas.

-Pourquoi tu gardes autant de secrets pour toi ?

Il fronce les sourcils et se redresse en face à moi.

-Parce que c'est comme ça que je marche.