Un pressentiment juste

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Alison

Je reste un long moment avec Adya et tous les autres alliés ainsi que quelques tueurs à gages qui nous soutiennent. J'assimile un peu moins bien le fait que si la salle est aussi remplie, c'est parce que tous ces gens sont des tueurs à gages, financés, alliés ou entraînés par une des maisons de mercenaire.

De ce que m'explique Acia, ce bal, c'est aussi pour montrer la force d'un clan, car si cette guerre venait à déclarée, ces mêmes tueurs, seraient « obligés » de se battre avec leurs alliés.

Je découvre aussi que Meva n'est pas appréciée ici, Adya et Acia ne cesse de me décrire comment elle agissait et comment elle les prenait de haut, ce qui n'est pas mon cas.

En même temps, difficile de prendre de haut des personnes capables de me couper la gorge en un mouvement.

Je prends vite confiance en moi dans cet environnement avec cette pile électrique à mes côtés. Adya est un soleil, toujours le sourire, elle trouve toujours quelque chose d'amusant à dire et je dois avouer qu'elle m'aide à me détendre un peu.

Les regards que lui lance Heston ne m'ont pas échappé.

Or, j'ai beau me sentir mieux, pour moi, Myler est partie depuis bien trop longtemps. Je ne cesse de jeter des coups d'œil à l'entrée, ayant conscience de ses yeux qui me fixent à l'autre bout de la salle. J'examine les maisons puis l'endroit où je n'ai plus vu Myler. Je pense que Adya comprend mon inquiétude, car elle finit par me prévenir de son retour.

-Myler est revenu. Il est sur le balcon, devant.

Je la remercie avant de m'éloigner du groupe. Je remarque que Acia se retourne vers moi pour voir ce que je fais, je note dans un coin de ma tête qu'il faudra, à l'avenir, travailler ma discrétion.

Je garde un œil sur Isobella puis sur cette personne qui ne cesse de me fixer. C'est un homme, de taille et de corpulence moyenne. Il porte un costard comme tous les autres hommes de la salle. Ses cheveux châtains sont décoiffés et sa posture ressemble plus à celle d'un garde du corps qu'à un tueur à gages ou à un mercenaire. Je finis par dévier mon regard pour faire attention à là où je marche et pour paraître un peu naturelle et détendu.

Myler m'entend approcher, mais ne bouge pas. Je me place à son côté, mon dos contre la barrière, les yeux rivés sur la grande salle, cherchant du regard l'homme de tout à l'heure, qui a disparu.

Je mets ça de côté et me concentre sur Myler.

-Tout se passe bien ?

Il tourne la tête vers moi puis reprend sa contemplation des plantes extérieures, sans me répondre. Je bouge pour me retrouver face à lui, remarquant qu'il tient à la main une cigarette qui se fait dévorer par le feu déjà allumé et un verre de champagne à moitié vide.

Je lui prends la coupe des mains, il ne proteste pas. Je bois tout le contenant et reste plantée devant lui pour qu'il finisse par parler.

Comme d'habitude, Myler ne commence jamais la discussion alors c'est moi qui cède.

-J'ai parlé à Acia et à Martino.

Ses yeux viennent vers moi et je lis de l'énervement dans son regard.

-Ils m'ont écouté et ils ont suivi mes ordres. Comme si c'était devenu normal.

Il hausse les épaules et se détend.

-Que veux-tu savoir ? Les Amará ont toujours suivi les Layme, s'ils ne le faisaient pas ils ne seraient plus rien.

Je ressens de l'agacement dans sa voix, or, je ne comprends pas vers qui elle est dirigée.

La Silencieuse |Tome 1|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant