La coupure

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Alison

Je me réveille avec les rayons du soleil qui transpercent les rideaux de la chambre. Ma tête est étrangement dans les nuages lorsque j'ouvre les yeux. Je me sens vide et cette sensation me prend les tripes, au point de me rendre malade.

Je ne comprends pas ce qu'il se passe...

Alors que je pars automatiquement prendre une douche, tel un robot en marche automatique, je cherche un long moment, assise sur le bord du lit, pour savoir pourquoi ce vide subsiste en moi, sans jamais que je le comprenne.

C'est le trou noir, jusqu'à ce que mes souvenirs reviennent une fois bien réveillée.

Mon cœur rate un battement. Le cauchemar me revient, en détail comme une gifle qui frappe tout mon corps. Même les mots de Myler reviennent par vague si forte que je me noie dedans.

« Je vais le tuer, Alison. Rien que pour les larmes qu'il fait couler sur ton visage, je le ferais souffrir pour chacune d'elles. »

« Test ou pas test. Ici, tu es chez toi. »

Je lâche mes affaires.

Où est Myler ?

Je le cherche dans toute la maison. Je ne le trouve pas.

Il est nulle part.

Je finis par passer dans le grand couloir et remarque la porte de la salle de sport entrouverte. Je l'ouvre sans faire de bruit et remarque tout de suite Myler. Il est allongé sur le sol, les phalanges en sang. Près de lui, le sac de frappe a cessé de bouger depuis longtemps.

-Myler ! Je crie, horrifiée.

Je m'approche de lui à reculons me rappelant avec précision des avertissements de Lucy.

Trois jours avant, dans la chambre de Lucy :

Je suis sur son lit, entrain de le regarder faire sa valise.

-Attends ?! J'ai cru que tu partais que pour quelques jours pas pour quelques mois ! Je le questionne pour être sûre d'avoir bien tout compris.

En face de moi, Lucy vide son armoire petit à petit.

Il me sourit, amusé.

-Il faut être prêt à toute éventualité. Dit-il en se retournant vers moi. Tu finiras par comprendre. On part bien que pour quelques jours, si tout se passe bien. Tu réussiras à gérer les piques de mon grand frère pendant ce temps ?

Lucy me pose la question d'un ton amusé mais je sais qu'il est très sérieux.

-Oui tant fait pas. Deux-trois jours c'est rien. On ne se croisera même pas dans cette grande maison.

Je le vois rire doucement avant qu'il reprenne subitement son sérieux.

-Alison, comme tu vas rester seule avec Myler... il faut que je te prévienne que...

Je fronce les sourcils, intriguée.

-Vas-y, parle. Je l'incite en souriant.

-Myler... s'il dort, ne tente pas de le réveille pas. Il s'arrête ne sachant comment m'expliquer. S'il dort que très peu, c'est... par peur.

-Par peur de quoi ?

Le regard qu'il me lance coupe mon rire.

Il ne rigole pas, c'est une mise en garde et je comprends soudain que ma question est mal tournée.

De quoi Myler a-t-il bien peur ?

-Il n'a peur de rien, à part du manque de contrôle. S'il dort, ne le réveille sous aucun prétexte. Je suis sérieux, Alison.

La Silencieuse |Tome 1|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant