Le code

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Myler

Il est cinq heures du matin quand je me réveille. Ces derniers temps, je dors, une denrée rare pour un mercenaire habitué depuis très jeune à toujours rester éveillé et en alerte. Normalement, je ne repose pas plus de deux/trois heures par jour, mais maintenant, je dors et en plus sans avoir de transe. Absolut rien, plus aucun cauchemar. Depuis celle de la salle d'entraînement avec Alison, c'est comme si mon corps commençait à se contrôler, comme s'il commençait à comprendre comment les arrêter.

J'ai l'esprit encore engourdi quand je passe devant la chambre d'Alison et, sans trop faire exprès, je jette un coup d'œil à sa porte, toujours fermée.

Mon corps s'arrête net quand je vois cette dernière complètement ouverte. Je m'approche avec prudence, sachant très bien que je dois être la dernière personne qu'elle souhaite de voir en ce moment.

Les souvenirs de la veille me reviennent, davantage les cris de Kay. Il a été touché, tout autant que moi, d'apprendre que Alison n'était pas si fragile que ça. Pourtant lui qui, habituellement approuvait tous mes actes et tous mes choix, j'ai été surpris d'apprendre qu'il aurait préféré que je ne ramène pas ce type dans cette maison.

Pourtant, on a toujours procédé comme ça. Lorsque quelque chose nous hante, on doit lui faire encore plus peur.

-Elle n'était pas prête pour le tuer, pas prête pour quoi que ce soit de ce monde. Tu le savais. Pourquoi tu l'as quand même fait ?

-Tu ne l'as pas vu, Kay. Alison avait peur de lui comme de son ombre, elle devait prendre le dessus.

-Tu n'as pas à choisir pour les autres, encore moins sur un traumatisme aussi important que ça. Qu'est-ce qu'il t'a pris ? Tu savais qu'elle ne le tuerait pas.

Peut-être, mais moi, je voulais le tuer et je le pouvais.

Pourtant, une question m'avait arrêté.

C'était cette question qui me tuait.

Je n'en sais rien, je n'en ai aucune idée, du pourquoi j'avais avoué à Alison que son violeur été dans les cages.

Pourquoi lui avoir avoué que ce mec était à quelques instants de la mort que je lui donnerais ?

Pourquoi ne pas l'avoir tout simplement tué une fois l'avoir vu ?

Kay avait raison sur un point : Alison n'était pas prête pour le tuer, mais elle était prête pour se venger. Je l'avais vu. Elle haïssait les cauchemars qui lui faisaient peur et elle haïssait encore plus le fait que cet homme n'ait pas souffert.

Or, dès qu'il agit de près ou de loin d'Alison, je ne peux me contrôler. Je n'ai aucun contrôle quand il s'agit d'elle. À mes yeux, elle est un putain d'électron libre que je n'essaye même pas de contrôler, peut-être que l'idée d'elle entrain de nous détruire me tente plus que je ne voudrais l'avouer.

Dans un sens, j'espère lui avoir offert cette vengeance dont elle a sûrement tant rêvé. Je prie pour que ce sale type ne hante plus ses cauchemars.

Il ne le mérite pas.

Il ne mérite rien.

Mon cœur rate un battement quand je vois son lit, vide. Sur sa table de nuit seulement une de ses dagues a été prise et son téléphone, mais son pistolet et son dernier couteau sont encore ici. Elles n'ont pas bougé depuis que je les lui ai ramené. Je regarde partout autour de moi. Elle n'est pas dans sa chambre.

La panique s'empare de moi. Elle me choppe de cœur pour le serrer si fort que j'en ai mal à la poitrine. Mon ventre se noue alors que l'image de Marvin, des Serpents ou de mon père entrain de mettre la main sur Alison me montre dans le crâne.

La Silencieuse |Tome 1|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant