Une protection étrange

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Alison

Je mets plusieurs longues secondes avant de frapper à cette porte. Je ne sais par quoi commencer, ni comment prouver que son père est un fou allié qui envoie des gens pour livrer une tête découpée et qu'il prend ça comme un stupide jeu pour gosse.

La colère monte en moi.

« 1 point partout ». C'est ce qu'il a écrit. Comme fière de montrer à son fils qui est le vrai patron de ce pôle.

Je frappe si fort sur cette porte que je crois me péter les os.

Par où commencer ?

Me croira-t-il ?

Me chasse-t-il ?

-Entre. Ordonne la voix rauque de Myler où je décernais une once inhabituelle.

J'ouvre la porte et il semble surpris de me voir, comme s'il attendait quelqu'un d'autre.

Il se met plus droit et corrige sa posture pour être un peu plus présentable. Il a remplacé le t-shirt que je porte par une chemise blanche même pas fermée, ce qui me donne une vue plongeante sur tout son torse, nu.

C'est quand je remarque sur son bureau la bouteille vide que je comprend qu'il n'était pas dans son état normal. Voilà la chose bizarre dans sa voix.

-Alison ! Je ne m'attendais pas à te voir. Kay ne devait pas s'occuper de toi ? Où est t-il ?

Son regard part derrière moi pour chercher un fantôme.

-Je n'ai pas besoin d'une nourrice, or, je vois que toi oui ! Je lui rétorque en montrant la bouteille du regard.

Ma voix est calme, il n'y a aucun reproche juste de la constatation.

-Qu'est-ce que tu veux ?

Son ton est subitement sec et dure, rien à voir avec celui qu'il prend pour me parler quand je suis dans ses bras où qu'il essaye tant bien que mal de me rassurer.

Je me raidis, sur mes gardes.

Jamais Myler me croira.

-J'ai trouvé un papier.

Il fronce les sourcils, dans l'incompréhension.

-Dans la boîte. Je précise.

Il se lève et vient vers moi. Je suis prise de court par sa façon de marcher qui est bien trop parfaite alors qu'il a sûrement plusieurs verres d'alcool dans le sang.

j'ai l'étrange impression qu'il les a enchaîné pour plus penser.

Je m'éloigne de lui, par peur, mais il ne semble pas s'en préoccuper.

-Donne-le-moi ! Ordonne-t-il.

-Pas t'en que tu me promets de répondre à mes questions ?

Il me foudroie d'un regard noir que je soutiens comme je peux.

-Promets-le ?

Il hoche la tête pour acquiescer.

-Donne-le-moi, Alison !

Je lui tends le misérable bout de papier. Il le déplie et le lit. J'observe dans ses yeux un changement radical d'émotion, mais une seule reste en surface, la culpabilité.

Il se sent coupable.

Coupable d'avoir voulu mener cette guerre contre son père ou se sentait-il coupable de la mort de cette pauvre fille ? Ou encore, l'état de son grand frère le préoccupait-il ?

La Silencieuse |Tome 1|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant