Todos somos resistencia

Chapitre 53 : Réussir l'impossible

Nous avions réussi à braquer la Maison de la Monnaie, réussi l'impossible en faisant passer un message aux gens, nous étions dorénavant le symbole de resistance d'un état injuste et oppressant.
J'avais du mal à réaliser ce que nous avions accompli, c'est fou de se dire qu'à seulement 18 ans j'ai fait un braquage qui restera dans les mémoires pendant longtemps, et si mon identité finissait par être trouvée, mon visage et mon nom deviendraient un symbole. Mais la triste réalité était devant mes yeux : il manquait trois de mes coéquipiers...

Nous étions sur un grand bateau, les billets étaient chargés, tous les braqueurs étaient dehors en train de discuter et d'attendre le signal du Prof pour dire que nous sommes définitivement libres, dans les eaux internationales. Monica, Denver et Helsinki rigolaient ensemble en se racontant des anecdotes, Rio et Tokyo ne se lachaient plus les mains par peur qu'on les sépare à nouveau et El Profesor c'était chargé d'annoncer à Nairobi la mort de Berlin car je n'avais pas eu le courage de le faire, me sentant coupable de son sacrifice. J'étais debout, à l'avant du bateau, contemplant l'océan et l'horizon, en repensant sans cesse à Berlin et ces derniers mots, à ce moment là, j'ai l'impression de sentir sa présence à mes côtés, alors que quand je tourne la tête, je ne vois personne... Je fixe l'étendue d'eau, mes yeux se perdent et mon esprit me torture, je revois tous les morts de ma vie, comme si ceux-là voulaient me rappeler qu'ils sont décédés par ma faute.
Je suis interrompus par une main qui vient se poser sur mon épaule et un bras qui m'enlace.

"Il avait fait son choix..." annonce Nairobi

"Je l'avais convaincu et il m'a trahi !" Je m'exclame mélangeant la colère et la tristesse
"Je suis désolée Nairobi, j'ai fait tout ce que j'ai pu jusqu'au dernier moment et..."

"Athènes, ne t'excuse pas pour quelque chose dont tu n'es pas la fautive. Il ne voulait plus vivre en étant malade, il s'est sacrifié en héro pour que tu puisses sortir, que je puisse fuir et son frère aussi. Tu peux être certaine que de là où il nous regarde il est fier de nous"

"La seule chose dont je peux être sûre c'est que Berlin t'aimait sincèrement Nairobi"

Nous entendons de l'agitation derrière nous et nous retournons pour apercevoir el Profesor entourait de tous les braqueurs

"Nous sommes dans les eaux internationales" annonce le chef avec un sourire

Tout le monde commence à crier, sauter de partout pour extérioriser sa joie. Rio vient vers moi et me porte bien haut en me faisant sauter ce qui me fait rigoler et décompresser. Il me repose par terre et je le prends dans mes bras, avant que Tokyo nous rejoigne et qu'elle invite tout le monde à se joindre à ce câlin collectif. Nous savions que c'était nos derniers moments ensemble et les savourer en sachant qu'on avait réussi le braquage me réparait mon coeur brisé.
Nous nous regardons tous les uns après les autres, comme si on voulait ancrer les visages de nos amis dans notre esprit à jamais. Je savais que j'avais trouvé de très belles personnes ici, ils étaient devenus ma nouvelle famille.
Après plusieurs minutes à juste se regarder, nous nous séparons et Helsinki va chercher du champagne pour nous arroser avec, ce qui nous fait bien rire.
Tout le monde se disperse et fête cette victoire à leur manière, je décide d'aller voir le prof qui était debout à l'arrière du bateau en train d'observer tout le monde. J'arrive vers lui, il me fait ce sourire qui me rend tellement heureuse avant qu'il ne me prenne dans ses bras.

"Merci Athènes, tu as réalisé le rêve de ma vie..." Me confesse t-il

"Tu m'as donné une nouvelle famille, mais également une raison de vivre, c'est à moi de te remercier"

Nous nous séparons tranquillement, toujours avec un sourire figé sur nos deux visages, celui qui reflète cette realtion si spéciale entre nous deux, même si pour moi, l'amour que j'ai pour lui est unique.
Soudainement, Denver arrive vers nous avec sa guitare à la main