Chapitre 56 : Le droit au bonheur

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"Chère Emilia,
Le braquage s'est terminé il y a maintenant plusieurs mois mais je ne passe pas un jour sans avoir une pensée pour le petit Stavenger et toi. Cela peut te paraître étrange mais je tiens à cet enfant, il porte le nom de ce que nous défendons et je suis persuadée qu'il grandira en comprenant notre cause. J'espère que tu vas mieux, tu dois sans doute te dire :"facile à dire après avoir vécu un braquage en étant otage", mais je tiens à savoir comment tu t'es relevée de cette situation angoissante.
De mon côté, j'ai pris le temps de la réflexion mais j'ai également pris le temps de prendre soin de ma santé. Ma vie est très différente maintenant, cependant, je me pose de plus en plus la question de si elle me plaît vraiment...
Avec toute ma reconnaissance pour ce que tu as fait pour les Dali et moi "

Athènes

(PS : l'argent revient à Stavenger, afin qu'il n'ait jamais de problème d'argent pour commencer sa vie)

Je plie la feuille en 3 et la glisse dans une enveloppe où se trouve une liasse importante de billets.
J'espère au fond de moi qu'Emilia comprendra la vraie valeur de cet argent, qu'elle ne pensera pas que je lui ai donné cela pour me racheter ou me faire pardonner pour ce qu'on a fait avec mes amis.
Je sors de ma chambre, la lettre à la main, et je me rends dehors où m'attend Maldonado, le transporteur assigné à notre continent qui au fur et à mesure du temps est devenu un ami, nous faisions souvent nos séances de sport ensemble. En vérité, c'était la seule personne à qui je pouvais parler librement à part el Profesor. Je m'approche de lui et le checke avant que nous nous prenions dans les bras.

"Il faut que cette lettre parvienne à Emilia Scandivo, domicilié à Madrid." Je lui explique en lui donnant la lettre

"Je m'en occupe personnellement" m'assure-t-il voyant l'importance de cette mission dans mon ton de voix

"El Profesor est présent ? J'ai un message important à vous transmettre."

Je lui fais un "oui" de la tête et l'amène à me suivre vers la terrasse de notre immense maison où se trouvait le chef à lunettes en train d'étudier à une table comme à son habitude.
Maldonado et ce dernier se serrent la main avant que l'on ne s'assoit tous autour de la table.
Mon ami transporteur sort un papier où il semble avoir pris des notes d'une conversation.

"J'ai un message à vous transmettre" commence t-il
"Par mesure de sécurité je passe par les transporteurs pour vous partager cette nouvelle. La famille des Dali s'est agrandie ! Monica a accouché il y a quelques jours d'un petit garçon. Tout le monde est en bonne santé.
Cependant, je ne peux pas vous en dire plus par peur que ce message soit intercepté par la police.
Vous nous manquez énormément

Denver "

Mon regard croise celui du prof et un large sourire se dessine sur nos deux visages. Cet enfant est le premier de notre famille de Dali, un symbole pour nous tous. Si un jour nous sommes amenés à tous nous retrouver, je sais déjà que ce petit sera le préféré de tous les braqueurs.

" Denver papa, qui l'aurait cru il y a encore quelques mois ?" Je rigole en imaginant mon frère de cœur avec le bébé dans ses bras

"Tout arrive dans la vie. Mais, je sais qu'il fera un excellent père !" rajoute le prof

C'est vrai que nous habitons dans un monde où les enfants sont vus comme un cadeau du ciel, un être pur et fragile qui bouscule la vie de ses parents à jamais. À partir du moment où l'enfant naît, les parents ont une responsabilité toute leur vie, celle de le protéger quoi qu'il en coûte et de l'aimer.
Je suis jeune, j'ai seulement 18 ans mais je savais exactement ce que je voulais dans ma vie et un enfant en faisant partie. Je souhaitais que el Profesor m'aime et je voulais former notre propre famille et être heureux. Mais tout cela était impossible...

Papa, maman, finirais-je par avoir le droit au bonheur ?

Todos somos resistenciaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant