Chapitre 59 : Révélation (Partie 2)

98 5 1
                                    

" Vous avez quel âge ? Vous me paraissez bien jeune. "

C'était la troisième fois que la mère de Raquel, prénommée Marivi me posait cette question. J'étais assise sur une chaise autour de la table extérieure surplombant la plage et la mer. Je m'étais posée ici afin de travailler sur mes techniques de vol quand la grand mère est venue me parler.

" J'ai 18 ans " je réponds en essayant de m'éloigner le plus possible de toute affection pour cette dame, je ne dois pas m'attacher à ces personnes

Soudain, le prof sort de la maison, je soupçonne qu'il était en train de nous écouter, et vient vers nous.

"Athènes j'ai besoin de te parler." Annonce el Profesor

"Allons sur la plage" je lui réponds

Nous quittons la terrasse pour nous avancer vers l'eau. Nous fixons l'eau, personne n'ose commencer cette discussion, qui je sais, va changer le cours de ma vie.
Je lui dois la vérité, celle qui me blesse...

" Depuis l'arrivée de Raquel tu t'es renfermée, tu ne me parles plus, tu évites tout le monde "

" Ce n'est pas ma famille, c'est la tienne !" Je dis sèchement

" Laisse passer le temps, je suis sûre que tout ira bien si on ne force pas les choses. Mais je te demande de donner une chance à Raquel, elle te ressemble plus que ce que tu ne penses."

" Je ne lui fais pas confiance. De plus, le vrai problème est plus profond que cela, tu ne peux pas comprendre..." J'annonce lasse de ces discussions qui tournent en boucle

"Alors explique moi Athènes." Répond le prof en me forçant à le regarder dans les yeux en mettant ses mains sur mes joues

Un long silence se fait entendre, les mots me manquent, j'ai soudainement envie de fuir en courant alors que je sais qu'il faut que j'affronte la situation, que j'assume mes sentiments.

"Athènes, dis le, on ne peut pas continuer !" S'exclame l'homme aux lunettes, presque agressivement. Cette situation nous échappée et l'on arrivait plus à contrôler nos émotions.
C'est un des gros problèmes d'avoir des sentiments pour quelqu'un, plus tu aimes, plus tu blesses. Plus on s'aime, plus on se déchire.
L'amour, qu'il soit fraternel, ou sous une forme d'amitié ou de couple, est le sentiment qui te marquera le plus, il te fera vivre comme il te détruira.

" Je t'aime Profesor " je lui annonce violemment, vidée psychologiquement, les larmes me montant aux yeux, ma gorge se nouant. J'enlève ses mains de mon visage et tourne la tête, laissant mes yeux se concentrer sur l'horizon.

Un silence s'impose entre nous deux, le prof a le souffle coupé, cette révélation apparaît comme une bombe. Tout cela est fidèle à mon comportement, j'ai toujours été une bombe à retardement.

"Athènes, tu sais bien que ce n'est pas possible, du fait de notre différence d'âge et que... j'aime Raquel Murillo" essaye t-il de dire de la façon la plus calme et gentille possible, sachant que je serais de toute manière blessée

"Oui je sais... Mais il fallait que je te le dise"

"Je suis désolé Athènes je ne veux pas te faire de peine"

"Je sais, tu es mon premier amour et tu seras peut-être le dernier, mais je te souhaite beaucoup de bonheur"

J'arrive à lire un merci sur ses lèvres
Je regarde le profesor commencer à partir, lui comme moi avions besoin d'espace après tant de rancœurs et de non-dits.

" Profesor ? " Lui demandais-je

" Oui ? "

" Est-ce que je pourrais connaître le prénom de la personne dont je suis tombée amoureuse ? "

"Sergio. Sergio Marquina." Me dit-il avec un grand sourire
"Tu es la seule à le savoir et je tiens à ce que tu le restes, on ne sait jamais ce qui se passera à l'avenir" finit-il avant de me laisser définitivement seule

J'avais avoué le secret qui me tiraillait depuis des mois. Je ne lui avais pas dit avant le braquage car il ne devait pas y avoir de relations personnelles. Après le braquage, j'ai compris qu'il était tombé amoureux de Raquel, réduisant à néant mes chances de l'avoir à mes côtés.
Seule après tant émotions, j'avais dû mal à réfléchir, mes pensées étaient confuses, j'avais réfléchi depuis l'arrivée de la famille Murillo sur cette île. Ma décision était prise, mais ce que je ne savais point, c'est que prendre une décision après un tel moment allait peut être mener à ma perte...

Je savais ce que je devais faire, et j'aurais la force de le faire...

Todos somos resistenciaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant