Chapitre 63 : Le soleil monotone protège l'orage

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El Profesor passait de nombreux appels et contactait notre transporteur Maldonado régulièrement depuis quelques jours, il se passait quelque chose d'anormale que le prof essayait de cacher à tout le monde. Cependant je gardais toujours un œil sur ce qu'il fait, et le voir se renfermer de plus en plus à chaque appel m'inquiétais fortement.

Tout se passait bien,  j'avais l'impression d'avoir trouvé la paix et la sécurité sur cette île, mais j'oubliais que le soleil monotone protège l'orage...

Nous étions en fin d'après-midi quand l'improbable se réalisa. Je suis assise sur les marches menant à la plage en train de lire quand j'aperçois une personne aux côtés du prof, ne reconnaissant pas la personne de loin, je décroche mon pistolet de ma cuisse et m'approche en pointant cette intrus. Je m'arrête à une distance raisonnable et charge mon Berreta, tandis que la personne continuait d'avancer laissant mon ange gardien en arrière plan.

"Athènes ?!" dit la personne

"Tokyo !" je m'exclame en rangeant mon arme et en courant séparant les derniers mètres qui nous séparaient pour la prendre dans mes bras.

"Tu m'as manqué, ma famille de Dali m'a manqué..." me confesse Tokyo

"Presque 3 ans sont passés depuis notre séparation, c'est passé tellement vite mais je me sentais comme incomplète sans vous, même si j'ai eu la chance de rester avec El Profesor. "

"Rien n'est plus important que la famille" finit la brune à la capitale japonaise avant que nous nous séparions et que le prof nous rejoigne

J'observe soudainement Tokyo se braquer et me donner un coup d'épaule involontaire pour passer, je me retourne et vois alors que Raquel est sur la plage. L'homme aux lunettes inquiet de la confrontation entre les deux, coure presque pour les atteindre. Je me mets en retrait mais à une distance raisonnable pour bien observer ce "spectacle" avec un sourire en coin, sachant que le prof sera mal à l'aise comme jamais il ne l'a été auparavant.

"Elle fout quoi ici ?!" demande énervée Tokyo au Prof en fusillant l'ancienne inspectrice du regard

"Elle est avec nous" assure t-il

"J'ai changé de camp" affirme Lisbonne en contre-attaquant

"tu sais comment on appelle cela ? Une traitresse !" s'exclame Tokyo

Je m'approche consternée par ce qu'elle venait de dire

"N'oublie pas que le traitre dans toute cette histoire est Rio, ton mec, qui a voulu se rendre et a dévoilé notre plan aux otages !" j'interviens, souhaitant défendre mon ancien adversaire ainsi que renvoyer à Tokyo la dure vérité en pleine face

"Ne me dis pas que tu l'as accepté et qu'elle vit avec toi?" me questionne-elle avec un air presque hautain"

"Tokyo !" s'interpose le prof

"Tu n'es qu'une merde, une traitresse, un rat qui ne change pas de camp une fois, mais plusieurs fois ! Elle nous trahira comme elle les a trahis !" explose t-elle

"Tokyo, je t'en prie. Elle ne nous trahira jamais, je le sais, j'en suis certain." défend le prof

"Tu le sais comment, hein ? Dans ta braguette ?"

Raquel explose sa main contre la joue de Tokyo, lui mettant une gifle qu'elle ne sera pas prête d'oublier. Je ne peux m'empêcher de rigoler devant ce coût de maître de Raquel ainsi que la tête choquée de la trentenaire.

"S'il te le dit, c'est que c'est vrai." dit Raquel

"Jolie baffe inspectora" ironise la capitale japonaise

"Lisbonne, mon nom est Lisbonne"

Je regarde le prof étonnée de cette révélation, lui demandant à travers mon regard s'il était au courant de son choix de nom de ville. Il hausse négativement la tête.

Le prof finit par séparer définitivement les deux, et déclare : "Après ces chaleureuses retrouvailles, allons boire un thé sur la terrasse"

Tokyo suit le prof, pendant que je rejoins Lisbonne

"J'ai eu de la chance que tu ne me mettes pas de gifle quand je t'ai confronté" je rigole

"On va dire que je sais bien me défendre" me répond-t-elle avec un sourire avant que l'on ne s'assoit tous autour d'une table

La tension est redescendu et nous buvons un thé tout en discutant de notre nouvelle vie de braqueurs mondialement recherchés ces dernières années. Soudainement, une question m'occupe l'esprit.

"Où est Rio ?" je demande subitement coupant la discussion

Un grand blanc, un froid remplit l'atmosphère. Je fronce les sourcils et plissent les yeux comprenant que les trois autres personnes autour de la table me cachaient un facteur important de l'arrivée de Tokyo.

"Rio a été capturé par Interpol, et j'en suis responsable..."



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