Chapitre 65 : La dure réalité

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Il est souvent dit que l'erreur est humaine, et j'en conviens, tout le monde a le droit de faire des erreurs. Cependant, certaines pourraient être évitées et les conséquences sont irréparables.
Tokyo a fait l'erreur de quitter cette île où elle était en sécurité, elle a fait la fête en ville et puis elle a fait l'erreur de faire un appel avec Rio, et une des pires choses qui pouvaient arriver à notre famille de braqueurs est arrivée : Rio s'est fait capturer et il est sans doute torturé.

El Profesor avait donc contacté tous les transporteurs présents sur chaque continents du globe afin de rapatrier tous les braqueurs à Palawan. Ils devaient arriver cet après-midi. J'étais tellement impatiente de les revoir mais le fait d'avoir l'opportunité de les voir dans cette situation me refroidissait fortement.

J'étais au bord de la mer, les pieds dans l'eau en train d'observer ce magnifique paysage dont je ne me lassais pas même après ces 3 années passées ici. Je voulais profiter du calme et m'éloigner quelques minutes du stress qui avait emparé le Prof, Lisbonne et Tokyo. El Profesor avait demandé à Raquel, dès que Tokyo est arrivée sur l'île, d'envoyer Marivi et Paula dans un endroit protégé loin d'ici avec un transporteur afin que la police ne puisse pas les trouver et qu'elles ne soient pas en contact avec les autres braqueurs.

"Je suis désolée Athènes" s'excuse Tokyo qui arrivée à côté de moi

"L'heure n'est pas aux excuses ou au regrets, ce qui est fait est fait. Le passé est douloureux mais à mon avis on peut soit le fuir soit tout en apprendre..." je lui réponds

"Nous avons mis tout le monde en danger" dit Tokyo que j'aperçois réellement blessée

"Pendant le premier braquage je t'avais dit que tu étais une fille colérique et égoïste, tu t'étais énervée et tu ne voyais pas la réalité en face. Mais regarde aujourd'hui où nous en sommes, tout cela car tu voulais quitter cette île parce que tu ne supportais plus cette vie. Tu en as fait d'autres d'erreurs dans ta vie mais tu as toujours réussi à t'en sortir, notamment du fait qu'elles n'impactaient que ta personne. Le problème est qu'on ne peut pas réécrire le passé, il faut vivre avec et assumer les conséquences de ses actions, mais je crois que cette fois, la connerie que tu as faite est irrévocable..." je sermonne

"Mais on doit faire quelque chose ! On ne peut pas laisser Rio comme ça, nous sommes une famille on doit se serrer les coudes !" s'exclame Tokyo

"Bordel Tokyo, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse !?"

Un silence plane entre nous deux, je suis peut-être allée un peu trop loin mais il fallait que mon amie au nom de la capitale japonaise voit la dure réalité, celle qui nous stresse tant depuis quelques jours.

"J'en ai parlé avec le Prof et Lisbonne hier soir, on ne peut pas libérer Rio. Nous n'avons aucune info sur l'endroit où il est enfermé, dans quel trou ils l'ont emmené, qui l'interroge, ect. Nous réfléchissons tous les 3 sur un moyen de le récupérer mais je ne veux pas que tu te fasses de faux espoir, il y a 0,0001% de chance que l'on le libère." je reprends

Tokyo me regarde et hoche la tête tristement comprenant bien l'évidence que je venais de lui exposer

"Alors tu fais aussi parti des cerveaux du groupe maintenant ?" dit-elle en rigolant pour essayer d'alléger cette ambiance pesante

"J'ai toujours été une très bonne élève à l'école, j'avais des propriétés intellectuelles au dessus de la norme."

"Je comprends mieux pourquoi tu t'entends aussi bien avec notre génie à lunettes" s'amuse t-elle

Nous avions continué à discuter pendant un bon moment, partageant nos souvenirs de Tolède et des dernières années où nous avons été séparées, ensuite rejointes par Raquel.

En fin d'après-midi, nous nous sommes dirigés, sans Lisbonne, à un petit port où El Profesor avait donné rendez-vous aux autres braqueurs. J'étais impatiente de tous les revoir, et tout particulièrement Nairobi et Denver qui sont comme des frères et sœurs de cœur. Tokyo était en retrait derrière, sans doute un peu stressée du moment fatidique où nous devrons dire la vérité à nos amis. Je m'avance vers le devant du ponton où El Profesor se tient en scrutant l'horizon à la recherche des braqueurs.

"Quoi qu'il se passe pour nous ces prochains jours, je veux te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi, je suis très reconnaissante pour cette vie que tu m'as offerte sur cette île." je lui confesse

Le prof tourne sa tête vers moi avec un petit sourire, ses yeux se posant sur moi

"Je ne sais pas ce qui nous attend mais sache que mon objectif sera toujours de te protéger Athènes, encore plus maintenant que Berlin n'est plus là. Mais c'est toi que je dois remercier, merci d'avoir pris le rôle de chef pendant le braquage, d'avoir toujours crut en moi, ce qui m'a permis de réaliser mon rêve. Et par dessus tout, merci d'avoir été l'épaule sur laquelle je pouvais me reposer et me confier après la mort de Berlin..."

"Denver et Monica arrivent en bateau !" nous prévient Tokyo

A peine le bateau attaché au ponton que Tokyo se jette dans les bras de Denver, Monica présente leur fils au prof qui le regarde avec attention. Je reste en retrait avant que Monica ne vienne me faire un câlin avec le petit dans les bras.

"Tellement contente de te revoir Athènes" me dit-elle à l'oreille

"Moi aussi, vous m'avez beaucoup manqué"

Nous nous détachons à peine l'une de l'autre que Denver me prend dans les bras, tout en rigolant avec son rire si caractéristique

"Athènes, ma sœur "

"Le temps paraissait long sans toi grand frère"

Nous nous détachons après plusieurs minutes, Denver prend la main de Monica

"Prof, Tokyo, Athènes, je vous présente Cincinnati" dit-il en pointant l'enfant

"Le premier enfant de la famille des Dalis !" je m'exclame heureuse d'enfin rencontrer ce fameux bébé

Nous discutons pendant quelques minutes, avant que Nairobi et Helsinki fassent une entrée remarquée en moto en finissant dans l'eau. J'aide Helsinki à remonter sur le pont avant qu'il ne me prenne dans ses bras tout mouillé, ce qui nous fait bien rire tous les deux. Après avoir dit bonjour à tout le monde Nairobi se tourne vers moi avec un sourire radieux et nous finissons par nous prendre dans les bras, tellement reconnaissantes que le destin ait permis que l'on se revoit.

"Il n'est pas passé un jour sans que je pense à toi Nairobi"

"J'ai énormément regrettée que tu ne sois pas venu avec nous deux, même si je sais que c'était une question de sécurité" me répond t-elle

Après ces belles retrouvailles, nous allons tous dans la maison du prof et la mienne pour un diner tous ensemble. Le repas se passe super bien, nous rigolons, nous racontons des anecdotes sur notre vie de fugitifs. J'avais l'impression de me retrouver à Tolède et cela faisait tellement de bien.

"Rio n'est pas là ?" demande soudainement Helsinki

Un grand silence se fait entendre, nous nous regardons avec le prof et Tokyo tristement, sachant que l'on ne pourrait pas leur cacher la vérité plus longtemps. Après quelques longues secondes d'attente, et observant que la fautive n'arrive pas à parler, je lâche la bombe :

"Rio a été capturé par Interpol"

Un nouveau silence glacial s'abat tout autour de la table, le genre de silence lourd de sens, celui où tout le monde est en train de réfléchir aux conséquences de cette nouvelle.

"Et tout cela est de ma faute..." finit par avouer Tokyo en baissant les yeux

C'était en cette douce soirée que tous les braqueurs furent au courant de la triste nouvelle, du destin incertain qui se dessinait devant nous tous, du danger auquel nous sommes confrontés.     C'était la dure réalité...






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⏰ Dernière mise à jour : Aug 21 ⏰

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