Chapitre 60 : Trouver son équilibre...

91 3 4
                                    

3h du matin

Ma décision était prise, je devais quitter l'île. Ma place n'était plus ici, el Profesor avait enfin sa famille, mais ce n'était pas la mienne.
J'avais finalement le courage de partir vers de nouveaux horizons, seule, car je ne peux pas contacter mes amis et les rejoindre.
Je range un maximum d'affaires dans mon sac à dos, je finis par prendre les deux photos sur ma table de chevet, l'une datant de Tolède, le dernier repas avant le braquage où nous étions tous souriants et à la fois si stressés, l'autre est une photo de mes parents et moi. Je les glisse dans mon sac avant de prendre mon pistolet pour l'accrocher à ma cuisse.
Je regarde une derrière fois ma chambre avant de passer par la fenêtre donnant sur la plage et sortir dehors.
Je commence à marcher sur la plage en direction d'un bateau me permettant de me retrouver le continent, faisant tout pour ne pas regarder en arrière et finalement ne plus avoir le courage de partir. Je cessais de me répéter que je faisais le bon choix, je devais continuer ma vie en solitaire.
J'arrive vers le bateau, sac sur le dos quand une voix m'interpelle dans la nuit.

"Athènes !"

Je me tourne vers la voix et aperçois Raquel venir en courant vers moi. Une fois arrivée à ma hauteur, elle m'observe déconcertée par la situation

"Qu'est ce que tu fais ?"

"Je pense que je n'ai pas besoin de t'expliquer" je lui réponds avant de commencer à monter dans le bateau

Elle m'attrape l'épaule et me force à la regarder

"Ne fais pas cela, ta maison est ici"

"Non, ma maison n'est pas ici, je n'ai plus rien qui me retient !"

"Tu es de la famille d'El Profesor" me répond t-elle

"Tu es sa famille dorénavant Raquel, pas moi ! Je n'ai plus de famille, mes parents sont morts, mon meilleur ami, Oslo, Moscou sont morts. Et Berlin !" J'explose

Elle me fixe avec un regard qui montre qu'elle est désolée, elle ne sait pas quoi répondre. Au fond, qui saurait répondre à une fille qui souffre autant de ces si nombreuses morts qu'elle a dû endurer.

"El profesor a enfin la famille qu'il mérite, la femme qu'il aime à ses côtés. Il n'a plus besoin de m'avoir, il t'a toi, c'est le plus important.
Il est temps pour moi d'entamer une nouvelle vie..." J'annonce solennellement

Raquel n'a pas le temps de répondre que j'aperçois le prof sortir de la maison et nous regarder avant de presque courir vers moi comprenant la situation.
Je profite de l'occasion que le prof ne soit pas encore là pour poser cette question qui me tourne dans la tête depuis quelques minutes

"Pourquoi veux tu que je reste, je ne t'ai pas parlé depuis ton arrivée, je t'ai fait perdre ton travail d'inspectrice, et j'en oublie ?"

"Les personnes fondamentales pour Sergio sont importantes pour moi... Je te connais, je sais que tu es quelqu'un de bien malgré cette facette de personne dure que tu laisses paraître"

Je la regarde dans l'incompréhension, comment peut-elle me connaître si bien ? Je sais que la police n'a pas énormément d'informations sur moi.
C'est à ce moment là que mon ange gardien arrive à côté de Raquel.

"Ne m'abandonne pas Athènes, pas comme lui..." M'adresse le prof en référence à Berlin

Raquel le regarde ne comprenant pas à qui il fait référence, mais l'homme aux lunettes ne fait pas attention et reste concentré sur moi.

" J'ai besoin de toi, tu es ma famille dorénavant..." Confesse le prof

Cette phrase me fait l'effet d'un choc, un choc qui me ramène à la réalité, celle point guidée par des sentiments de colère et de haine.
Je sors du bateau, retrouvant le sable, et lâche mon sac par terre avant de prendre mon sauveur dans mes bras.

"Ta place sera toujours à mes côtés qu'importe ce qu'il se passe. Je t'aime, même si ce n'est pas de la même façon que toi. Tu es comme ma moitié, mon équilibre, celle qui me comprend et me complète." Me chuchote-t-il à l'oreille

Je sens une vague d'émotion me transpercer tout le corps, sur le moment je n'arrive pas à décrypter ce que cela représente mais je sais que c'est quelque chose de fort.

"Mon avenir est avec toi" je lui dis avant de me détacher de notre étreinte.

"Mon avenir est avec Marivi, Paola et toi Raquel" je dis pleine d'émotions en regardant avec affection Raquel pour la première fois

Elle me sourit avant de venir à son tour me prendre dans les bras.

Cette nuit-là, à 3h du matin avait marqué un tournant dans la suite de ma vie. J'avais décidé de rester pour le reste de mes jours sur cette île de Palawan avec El Profesor et sa famille, j'avais été définitivement acceptée dans celle-ci. Je signais définitivement un pacte de paix avec Raquel, ne sachant pas que celui-ci serait le déclencheur d'une de mes plus belles amitiés...
Ma vie future avait trouvé tout son sens, j'avais ma famille de Dali, et celle de mon ange gardien. J'avais finalement trouvé mon équilibre...

Todos somos resistenciaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant