Chapitre 37

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Gaspard avait eu du mal à se faire à l'idée qu'il ne pourrait plus parler à Vic. Pendant de longues nuits, il avait peiné à trouver le sommeil, se remémorant les moments où il a agi en connard complet avec elle. Il s'est senti coupable d'avoir laissé filer une telle perle.
Mais il s'était mis en tête que ce temps de solitude ne pouvait que lui faire du bien car au fond, lui non plus n'avait pas vraiment de perspective d'avenir. 

Alors, certes, il savait à coup sûr qu'il avait pour ambition de faire carrière dans le cinéma. Il l'avait su dès le jour où il avait vu Scarface avec son père. Le seul problème était de savoir comment atteindre un tel niveau, comment faire de sa passion son métier. 

De ce fait, Gaspard avait mis à profit ces quelques mois d'abstinence pour se documenter et construire son projet professionnel. Il allait candidater dans l'un des meilleurs programmes universitaires dans les études cinématographiques, soit le département Martin Scorsese à l'université de New York. 

"Tu comptes vraiment rester là-bas ?! s'exclame Adaline au bout du fil.

- Ada, c'est la meilleure école pour ce que je prévois de faire, répond calmement Gaspard.

- Mais, on se verra quand nous ? Tu ne peux pas me laisser ici, seule, je vais craquer.

- J'essaierai d'économiser pour vous rendre visite une fois par an, j'en sais rien, je verrai. 

Adaline soupire. Ça fend le cœur de Gaspard de la laisser livrée à elle-même entre le caractère instable de sa mère et son père vieillissant, mais Gaspard ne peut pas se laisser submerger par les émotions. Il doit réussir. 

- Tu ne m'en veux pas, hein ? la relance Adaline.

- Non, je veux que tu sois heureux. 

Gaspard sourit et se rappelle à quel point il aime sa sœur et sa maturité. 

- Alors, on est bons."

Gaspard raccroche et appuie sur le bouton "envoyer". Il ne lui reste plus qu'à croiser les doigts.
Qui sait, il pourrait devenir le prochain Spielberg. 

En échangeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant