Chapitre 4 : un véritable cauchemars

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Je pense que c'est l'un des moments les plus longs, trier et remettre tous les livres dans les bonnes bibliothèques et dans leurs bonnes catégories. Je continue mon rangement tout en fredonnant la chanson, je dois avoir l'air de faire un rituel pour invoquer une créature quelconque à force de me dandiner de bibliothèque en bibliothèque.

Une fois terminé, je m'occupe de ranger les tasses de chocolat, je les nettoies rapidement et les remets dans l'armoire. Je suis occupée de remettre la petite cuisine de fortune, qui ne contient qu'une machine à café, en ordre lorsque j'entends la sonnette qui annonce un nouvel arrivant. Il est près de dix-neuf heure trente, plus personne ne vient à la bibliothèque à cette heure-ci, surtout s'il est inscrit « fermée » sur la devanture. Je me dirige vers l'entrée.

-Je suis désolé, mais nous sommes ....

Personne. Il n'y a personne à l'entrée, c'était sûrement un coup de vent. Pas de quoi s'inquiéter. Je jettes tout de même un coup d'œil dans les alentours pour faire taire mon stress. Je retourne donc à mes occupations, je remets correctement la statuette de venus posée sur le comptoir, je compte ma caisse et cache l'argent dans un coffre dans la petite salle derrière le comptoir.

Une fois tout rangé, je ferme à clef la bibliothèque, je ne prends pas la peine de dire au revoir à mon compagnon de solitude sachant qu'il a disparu sans laisser aucune trace, comme à chaque fois. Je dois sûrement être trop concentré à ranger lorsqu'il sort, c'est pour cela que je n'entends jamais la clochette sonner.

Ou peut-être est-il est vampire capable de se transformer en chauve-souris et de se cacher dans la pénombre...

La première chose que je fais après m'être débarrassé de mon manteau et de mes chaussures, c'est fouiller le frigo à la recherche de quelque chose à manger. Il me reste du pain sec, des œufs et du lait, tout ce qu'il me faut pour me faire un bon pain perdu.

Ce n'est peut-être pas le meilleur repas, mais ça me conviendra, et tant qu'à faire, autant rajouter un peu de sucre par-dessus. Alors que je retourne consciencieusement les tartines sur la poile, un miaulement aigu se fait entendre derrière moi. Mon petit chat a faim.

J'ouvre le placard du bas et en sort un paquet de croquette, vide. Je jure contre ma fénéantise de pas avoir été en racheté. Je le retourne tout de même dans la poubelle et quelques croquettes s'échouent lamentablement sur une de mes nombreuses plantes mortes au combat.

Elle mangera du pain perdu avec moi tant pis. Ce soir, c'est mal bouffe pour nous. Je m'installe dans mon fauteuil rouge à poids jaune, encore une trouvaille de mon père, et allume la télévision, un marathon de The walking dead m'attend.

Mon chat s'installe à côté de moi et ne perd pas de temps pour s'endormir à peine le générique d'introduction commencé. Si le fauteuil n'était pas aussi extravagant de couleurs je pourrais presque la perdre, son poile noir la camoufle absolument partout. Je regarde, pleure, rit et m'énerve à chaque épisode qui passe.

Je ne fais même plus attention à l'heure et enchaîne épisodes sur épisodes. Une fois que je commence cette série, je ne sais plus m'arrêter.

Je me réveille en sursaut lorsque j'entends des rires, je regarde partout, autour de moi avant de remarquer que ma télévision est toujours allumée et que c'est de là qu'émanent les rires.

Je me recouche sous la couette en soufflant, mon téléphone m'indique qu'il n'est que 6h00 du matin et on est dimanche. Je me retourne, autant que me le permet mon fauteuil, en m'enroulant dans mes couvertures avant d'entendre un bruit sourd ainsi qu'un miaulement plaintif.

-Je suis désolé Princesse, j'avais oublié que tu dormais avec moi. Aller, vient là.

Je tends mes bras vers elle, mais au lieu de se jeter à corps perdu et de me montrer son amour, elle me lance un regard hautain avant de partir, la tête haute et sa queue frottant l'air élégamment.

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant