Chapitre 15 : Belle maman

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Il me rend mon étreinte après quelques secondes. Je ne sais pas combien de temps dure notre démonstration affectueuse, mais mes larmes ont séché sur mes joues et je sens les prémisses des courbatures dues à mon entraînement. On se sépare doucement. Je m'attendais à ce que les soldats et Antéros nous regardent étrangement, mais personne ne semble avoir remarqué notre étreinte soudaine. La lueur dans les yeux du prince me montre que ça lui a fait du bien d'en parler et d'avoir du réconfort. Je n'ose imaginer depuis combien de temps, il attend qu'une personne le réconforte. Il est vrai qu'en tant que prince héritier, beaucoup de charge repose sur ses épaules et il ne doit pas avoir le temps de se morfondre. En a-t-il le droit seulement ? Son père à l'air d'être assez clément avec lui, mais s'il est si axé sur la perfection et les apparences, je le vois bien trouver qu'un homme qui exprime sa souffrance n'est pas envisageable. Surtout le futur roi. J'espère de tout cœur me tromper à son sujet, après tout, il a montré une certaine forme de gentillesse lorsque l'on a dû déposer les âmes dans les Rêves. Je suis coupé dans mes pensées par une femme qui arrive vers moi.

— Alors comme ça, on bat notre générale ?

Antéros arrive par-derrière et lève les yeux au ciel.

— Et bien, c'était surtout un coup de chance, je m'explique un peu gênée.

Un garçon, un peu plus jeune s'approche vers moi aussi. Le poing tendu vers mon épaule. Je devine, avec quelques secondes de retard qu'il attend de moi un check. Je tape dans son poing avec le mien, sans trop savoir pourquoi.

— Trop forte ! J'ai jamais su le toucher moi.

Plusieurs autres personnes se joignent à nous et discutent de ma « prouesse au combat ». Antéros est ensevelis sous les taquineries et les moqueries. Ça me fait plaisir de le voir si détendu et heureux en présences de sa garde. Ce n'est pas une vision dont j'aurais l'occasion de profiter tous les jours.

Lorsque je rentre dans ma chambre tel un zombi en décomposition, je remarque que Laora m'a, comme d'habitude, déposé une tenue sur le lit. Sait-elle quand je sors de la chambre à la minute près ? Je ne la croise jamais, sauf lorsqu'il faut me coiffer, mais mes habits sont toujours posé sur mon lit. Elle est vraiment sublime comme à chaque fois. Mon téléphone, qui est posé juste à côté, se met à sonner. Je remarque en même temps que la batterie est presque vide, il faudrait que je repasse à ma maison pour le charger. Je suppose qu'il n'y a pas de prise ici. Je n'ai vu aucun engin électrique depuis mon arrivée. Je décroche le téléphone sachant que ce sont mes parents qui m'appellent. Ce qui est étonnant, c'est qu'ils m'appellent le soir normalement.

- Papa ? Tout va bien ?

J'entends des gloussements en fond et mon père boucher le micro pour marmonner quelque chose.

- Tout va bien ma chérie et toi ?

Ok, ils mijotent quelque chose. Je peux entendre leur sourire d'ici. Je les imagine bien. Mon père tenant ma mère par la taille sur un fauteuil en caressant ses cheveux grisonnants. Le téléphone posé à plat devant eux, le haut-parleur activé.

- Hum oui tout va bien. Pourquoi m'appelez-vous en pleine mâtiné ?

- Et bien, on voulait te demander si tu voulais manger avec nous.

Avec eux ? Au téléphone ? Ce serait étrange tout de même.

- Avec vous ... ?

- Oui, on revient à la maison pour deux jours !

Ils reviennent ? Mais ils n'ont pas terminé leur tour du monde ! Je suis très heureuse de les revoir, mais je trouve tout cela vraiment étrange.

- Vous revenez vraiment ?! C'est génial, mais comment ça se fait ?

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant